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La confiance en soi, c’est un peu comme un superpouvoir : quand elle est là, tout semble plus facile, plus fluide. Mais entre les doutes et les jugements de notre petite voix intérieure, elle peut vite faire profil bas. Et si, au lieu d’attendre qu’elle nous tombe du ciel, on apprenait à la cultiver ? Quatre conseils pour ce faire, à la croisée du bouddhisme et de la psychologie positive…

 

1. L’esprit de défi / La méthode des “petits pas”. La confiance en soi provient du sentiment de posséder les ressources intérieures nécessaires pour faire face aux situations qui se présentent. Or, puisque l’incertitude fait partie de la vie, cette confiance ne peut jamais être acquise définitivement. Inutile donc de s’inquiéter outre mesure du manque de confiance en soi, comme le fait remarquer le philosophe bouddhiste Daisaku Ikeda :

Personne n’a une confiance absolue en soi. En fait, il est tout à fait normal de ne pas avoir une telle confiance. Bien souvent, ceux qui se vantent d’avoir toute confiance en eux ne sont que des arrogants.1

La confiance en soi est quelque chose qui reste toujours à cultiver, sans cesse. Comment ? A travers son propre développement, par l’action.

Les êtres humains ont la capacité de changer. Ce que vous êtes maintenant n’est en fait rien de plus que le point de départ vers un “vous” encore plus magnifique dans l’avenir.
Vous dire, par exemple, “Je suis un médiocre orateur, et je devrais donc rester à l’arrière-plan” n’est pas être fidèle à vous-mêmes. Pensez plutôt à vous lancer sérieusement un défi avec l’esprit de devenir quelqu’un qui, sans être naturellement un bon orateur, peut avoir le courage de faire entendre sa voix pour faire en sorte qu’une personne cesse d’en harceler une autre, ou qui peut s’exprimer en faveur de ce qui est juste au moment crucial. Alors, en déployant ce type d’efforts, le caractère unique qui vous est propre brillera d’une façon différente que chez ceux qui sont naturellement de bons orateurs.2

Le bouddhisme de Nichiren souligne donc l’importance de se lancer des défis, en rassemblant son courage et sa sagesse grâce à la pratique bouddhique, puis en posant une action après l’autre, “pas à pas”, jusqu’à la victoire.

Cela rappelle, en psychologie positive, la méthode des “petits pas” : se fixer des défis réalistes et progressifs, afin de repousser peu à peu ses limites. Par exemple, prendre la parole en public, aborder une personne qui nous intimide, oser refuser une proposition, etc. C’est au travers de tels efforts tenaces que l’on développe une confiance en soi solide, enracinée dans l’expérience.

 

2. Cerisier et pêcher / Identifier ses points forts. Chaque personne est unique, avec des caractéristiques et des circonstances de vie qui lui sont propres. C’est une évidence. Et pourtant, nous avons tendance à nous comparer sans cesse aux autres et à vouloir leur ressembler.

Qui plus est, cette tendance est aujourd’hui boostée par les réseaux sociaux à un point inouï ! Des images de succès et de tout ce qu’on rêverait d'avoir défilent devant nos yeux, telles des mirages. Ces visions artificielles et illusoires, en créant une “norme” irréaliste, nous conduisent insidieusement à nous dénigrer. Nous en oublions la valeur de notre individualité et de notre vie telle qu’elle est.

Ainsi, prendre conscience de ses qualités personnelles – comme la créativité, la persévérance, l’humour, la gentillesse, etc. – est une clé pour développer la confiance en soi. C’est ce que propose la psychologie positive : ne pas essayer de ressembler aux autres ni se focaliser uniquement sur ce qui nous fait défaut, mais plutôt identifier ses points forts et agir en s’appuyant dessus. C’est-à-dire, agir en accord avec soi-même.

Ceci rejoint les enseignements bouddhiques :

Le bouddhisme expose le principe du cerisier, du prunier, du pêcher et de l’abricotier, chacun ayant ses caractéristiques propres et uniques, et le principe d’“illuminer et manifester sa véritable nature”.
Les fleurs des cerisier sont des fleurs de cerisier, et les fleurs de pêcher des fleurs de pêcher. Une fleur de cerisier ne deviendra jamais une fleur de pêcher. Elle n’a du reste pas besoin de le devenir. Ce serait tout à fait déplorable. De même, vous n’êtes pas autre que vous-même. Vous ne pourrez jamais être quelqu’un d’autre, même si vous le souhaitez ardemment. Ce qui compte est de devenir le type de personne qui peut chérir, louer et se satisfaire de la vie précieuse et irremplaçable qui est la sienne.3

Pour autant, cela ne signifie pas non plus se complaire dans ses défauts ! Au contraire, le bouddhisme de Nichiren met en avant la notion de “révolution humaine” : une transformation profonde de soi-même, afin de faire ressortir toutes nos qualités intrinsèques.

Nous avons tous des défauts. Peut-être avons-nous tendance à blâmer les autres quand quelque chose de mal nous arrive, ou nous manquons de persévérance ou encore nous avons bien du mal à écouter les opinions des autres. Ces défauts peuvent devenir des tendances négatives qui font obstacle à notre développement et à notre bonheur personnels. (...)
Refuser de nous laisser vaincre par nos faiblesses et remporter une victoire éclatante dans nos activités, les unes après les autres, est la bonne façon de nous entraîner et de nous renforcer ; c’est la voie de la révolution humaine qui permet à chacun de nous de remporter la victoire sur nos tendances négatives.4

 

3. L’esprit du débutant / Transformer le poison en remède. Que faire en cas d’échec ? Personne n’aime perdre, bien sûr, mais il ne faut pas pour autant laisser un échec ternir notre image de soi. Les revers et les erreurs font partie intégrante de tout apprentissage, de tout développement.

Alors, plutôt que de s’en accabler, ayons l’humilité d’adopter “l’état d’esprit du débutant”. Ce principe de psychologie positive inspiré des sagesses orientales désigne une attitude faite de curiosité dénuée de jugement, de sincérité et du désir d’apprendre. Dans cette optique, on peut se dire : “Plus j’échoue, plus j’apprends !”

Dans le même ordre d’idées, le bouddhisme de Nichiren enseigne que les souffrances, échecs ou erreurs du passé peuvent devenir la source de notre plus grande force. C’est le principe de “transformer le poison en remède”. La pratique bouddhique offre un puissant outil de transformation qui nous permet d’établir, au fil des expériences, une grande confiance en soi, car on réalise que rien n’est inutile ou perdu, tout se transforme ! Le bouddhisme permet de faire jaillir la force vitale nécessaire à une telle transformation.

Ceux qui ont une grande force vitale sont heureux. Ceux qui ont une forte conviction sont heureux. Ils peuvent mener des vies positives, couronnées de succès. Ceux qui sont faibles, en revanche, sont malheureux. Ils créent leurs propres souffrances et malheurs. La pratique du bouddhisme de Nichiren nous permet d’être aussi forts que possible. Vivre de façon à tout percevoir du point de vue de la foi et à être toujours déterminés à tout surmonter grâce à la foi, voilà ce que signifie suivre la voie du bonheur éternel.5

 

4. L’effet miroir / Les amis de bien. Soulignons enfin l’importance de cultiver dans son entourage des relations inspirantes, qui nous tirent mutuellement vers le haut. Car la confiance en soi est aussi sociale : elle se construit par les interactions positives avec les autres, par l’encouragement et le soutien mutuel – ce que la psychologie positive désigne par le capital social émotionnel. Ce type de relations met en action “l’effet miroir”, c’est-à-dire : lorsque l’on ressent que quelqu’un croit en nous, cela nous aide à croire en nous-mêmes.

Dans le bouddhisme, la communauté des pratiquants, ou sangha, favorise les relations de ce type. S’entourer de ce qu’on appelle des “amis de bien”, fait partie intégrante de la voie bouddhique. Ainsi, l’encouragement mutuel, les dialogues et les partages d’expériences entre amis renforcent la foi et aident à révéler notre valeur intrinsèque. Développer son individualité est indissociable du fait d’apprécier et d’encourager l’épanouissement de celle des autres.

Les enseignements de Nichiren présentent la parabole suivante : lorsque vous vous inclinez respectueusement devant un miroir, l’image que vous renvoie le miroir s’incline également respectueusement.
Je trouve qu’elle exprime magnifiquement la causalité régissant tous les phénomènes, qui se trouve au cœur du bouddhisme. Le respect que nous accordons à la vie des autres nous est rendu en retour, aussi certainement qu’un miroir renvoie une image, ornant notre vie de noblesse.
Le principe bouddhique de l’origine interdépendante est le reflet d’une cosmologie où l’ensemble des phénomènes humains et naturels se manifeste dans une matrice où tout est interdépendant. Nous sommes dès lors conduits à respecter le caractère unique de chaque existence, qui soutient et nourrit toutes les autres au sein d’un ensemble vivant plus vaste.6

 

En conclusion, la confiance en soi ouvre de vastes perspectives. Selon les mots de Goethe : « Aie confiance en toi-même, et tu sauras vivre. »7

Le bouddhisme de Nichiren propose une approche pragmatique de la confiance en soi, centrée sur la foi en sa propre vie. Loin d’être une posture “égotique”, elle repose sur la croyance en la nature de bouddha dont nous sommes dotés de façon inhérente – nous-mêmes aussi bien que les autres ! Une véritable confiance en soi est indissociable du respect pour le caractère unique de chaque personne. Cette foi, cette force qui découle de notre nature de bouddha, se consolide au quotidien par la récitation de Nam-myoho-renge-kyo, par l’étude et par le dialogue.

Pour en savoir plus sur la pratique du bouddhisme, lire : Une voie spirituelle accessible à tous

 

Les citations et l’inspiration pour cet article sont tirées du chapitre “Le principe du cerisier, du prunier, du pêcher et du prunier de Damas”, du livre La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 1/2 : La révolution humaine, Editions Acep, 2016.

 
  • 1. Daisaku Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 1/2, Acep, p. 173.
  • 2. Ibid., p. 177.
  • 3. Ibid., p. 174.
  • 4. Ibid., p. 169.
  • 5. Ibid., p. 171.
  • 6. Ibid., p. 187.
  • 7. Johann Wolfgang von Goethe, Faust (trad. Gérard de Nerval), éd. Gosselin, 1840, t. I, p. 59.

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