Le président Ikeda, dans ses commentaires de l’écrit Réponse à Sairen-bo, nous dit que « la relation de maître et disciple est le cœur même du bouddhisme ». Pour la quinzaine d’étude de décembre, nous vous proposons d’approfondir encore ce thème afin de le vivre toujours davantage au quotidien.

PARTIE 1 – Support pour les réunions

Extraits de Commentaires des écrits de Nichiren, vol. 5

Les liens de maître et disciple en bouddhisme sont éternels et s’étendent à travers les trois phases de la vie (passé, présent, avenir). Maître et disciple consacrent l’un et l’autre leur vie au vœu originel, profondément ancré dans leur cœur, de transmettre la Loi merveilleuse pour le bonheur de toutes les personnes ordinaires. Ce vœu originel est le grand désir ou souhait du Bouddha, et il sert de force motrice à la pratique altruiste des bodhisattvas. Maître et disciple en bouddhisme sont des compagnons dans leur lutte commune qui consiste à se consacrer au vœu de guider l’humanité vers le bonheur. […]
Tout en surmontant des épreuves avec Nichiren, ces disciples de Sado ressentirent intensément qu’aucun mode de vie n’était plus profond que celui consistant à lutter avec le même esprit que leur maître. En contact direct avec l’immense esprit de Nichiren, son vaste état de vie, la profondeur de son caractère et de son intégrité, ils ont sans doute éprouvé un bonheur sincère à soutenir et à aider celui qui était le véritable maître de la Loi. En pratiquant le boud dhisme enseigné par un maître qui a surmonté de violentes persécutions et qui incarne la Loi, nous pouvons expérimenter le vrai pouvoir du Bouddha et le pouvoir de la Loi dans notre propre vie. C’est à Sado, lieu d’exil de Nichiren, qu’apparut ce trésor sans prix. […]
Suivre cette voie est également l’esprit fondamental de notre mouvement bouddhique qui se consacre à réaliser le vœu du Bouddha. Maître et disciple, dans notre mouvement, se fondent sur les principes et idéaux du bouddhisme de Nichiren Daishonin. Aussi longtemps que cet esprit de maître et disciple perdurera, le bouddhisme continuera de se développer. M. Toda a enseigné que tout dépend des disciples. Il s’est dressé seul pour poursuivre et rendre accessible à tous les êtres humains la grande voie de l’enseignement que son maître bouddhique, M. Makiguchi, avait consacré sa vie à protéger et à transmettre aux générations futures. Je me suis moi-même consacré à soutenir et à aider mon maître, M. Toda. En œuvrant avec mes amis pratiquants et en surmontant l’adversité sous des formes les plus diverses, j’ai étendu la grande voie bouddhique de maître et disciple à 192 pays et territoires. J’ai réalisé tous les rêves de M. Toda et montré sa victoire au monde entier. La victoire de M. Toda a été celle de M. Makiguchi. De même, je suis convaincu que ma victoire est la victoire de M. Toda. C’est dans l’idée de perpétuer l’esprit de maître et disciple que j’ai agi pour accomplir une paix durable dans le monde, fondée sur les valeurs du bouddhisme. Je peux donc, maintenant, rapporter triomphalement à M. Toda que, ensemble, avec chacun de vous, nous avons achevé les fondations de la paix mondiale. Rien ne pouvait me procurer plus de joie.
(Daisaku Ikeda, Commentaires des écrits de Nichiren, vol. 5, Réponse à Sairen-bo, Acep, 2014, p. 36, 38 et 55.)

 

Extraits de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 1

Fort d’une ardente conviction, il (M. Toda) m’initia à la philosophie de la vie de Nichiren et m’encouragea à l’étudier et à la pratiquer avec la fougue et l’idéalisme propres à la jeunesse. À partir de ce moment-là, je me suis mis à suivre résolument la voie de maître et disciple, en recherchant constamment l’enseignement de M. Toda, que j’avais pris comme maître pour ma vie et pour réaliser la mission éternelle de kosen rufu.
Quatre-vingt-dix-huit pour cent de ce que je suis aujourd’hui, je le dois à mon maître, je l’ai appris [au sein de] ce que j’appelle « l’université Toda ». J’ai évoqué ce point lors de la conférence que j’ai donnée à l’institut pédagogique de l’université Columbia.
Pour M. Toda, éducateur humaniste et guide des personnes ordinaires, l’essence même de l’éducation et des orientations dans le domaine de la foi devait être l’encouragement. Il avait hérité de cet esprit, devenu aujourd’hui la fière tradition de la Soka Gakkai, de son maître Tsunesaburo Makiguchi, le fondateur de la Soka Gakkai, mort en prison pour ses convictions. Nichiren affirme que « Le Sûtra du Lotus est l’enseignement qui permet à tous les êtres vivants d’atteindre la voie du Bouddha ». (Questions et réponses sur la foi dans le Sûtra du Lotus, Écrits, 60) Le boud dhisme de Nichiren, ou bouddhisme du soleil, qui révèle l’essence du Sûtra du Lotus, est une source de compassion et de sagesse capable d’illuminer le cœur de toutes les personnes. Dans le Recueil des enseignements oraux, il est dit : « La grande joie est ce que nous expérimentons quand nous comprenons pour la première fois que notre esprit [ou notre vie] est depuis le commencement même un bouddha. Nam-myoho-renge-kyo est la plus grande de toutes les joies. » (OTT, 211-212)
Dans le mouvement Soka, les encouragements consistent à répandre la lumière de la Loi merveilleuse en chaque personne afin qu’elle puisse éveiller son état de bouddha et régénérer sa vie au niveau fondamental. […]
Mon maître n’a cessé d’être présent au plus profond de mon cœur pendant que je m’efforçais – et je continue de le faire − de parler et d’écrire à propos de kosen rufu et du sens de la vie, du bouddhisme et de la société, de la paix et de la dignité de la vie, de la jeunesse et de l’avenir, et de bien d’autres sujets. […] Dans le Recueil des enseignements oraux, il est dit : « Lorsque maître et disciples se répondent parfaitement à l’unisson et que les disciples reçoivent l’enseignement, et s’éveillent ainsi à ce que le Sûtra désigne par “j’ai fait un vœu, dans l’espoir de rendre toutes personnes égales à moi-même, sans aucune distinction entre nous” [SdL-II, 54], cela correspond à “inciter les êtres vivants à suivre la voie de la sagesse du Bouddha” [SdL-II, 50]. » (OTT, 30)
En tant que maîtres et disciples engagés dans la réalisation du vœu des bodhisattvas surgis de la Terre, faisons apparaître en toutes circonstances et en tous lieux la « sagesse de la vérité qui agit en accord avec les circonstances changeantes ». (OTT, 10) Le président Toda nous lance cet appel dans l’un de ses poèmes que j’affectionne particulièrement :
   Long est
   Le voyage pour propager
   La Loi merveilleuse
   Encourageons-nous mutuellement
   Et avançons ensemble !
Ainsi, « encourageons-nous mutuellement et avançons ensemble » sur le chemin de la transmission de la Loi merveilleuse vers le futur éternel de l’époque de la Fin de la Loi !
(Daisaku Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 1 «Le bonheur», Acep, 2024 p. 18 à 23.)

 

Extraits de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 2

Lors de la réunion des responsables de départements, le responsable des jeunes hommes, Isamu Nomura, demanda à Shin’ichi : « Avec le début du deuxième chapitre de kosen rufu, la Soka Gakkai va lancer un mouvement multiforme qui va toucher toute la société. Quel devra être notre état d’esprit tandis que nous progresserons en suivant cette nouvelle orientation ? […] »
Shin’ichi lui répondit sans hésiter : « Vous devez suivre la voie de maître et disciple. »
En voyant la réaction du jeune homme, il poursuivit : « Vous vous demandez ce que la relation de maître et disciple peut bien avoir à faire avec cela, n’est-ce pas ? On pourrait la comparer à la relation qui existe entre la force centrifuge (vers l’extérieur) et la force centripète (vers l’intérieur) dans tout mouvement de rotation.
« Développer un mouvement qui répand largement les idéaux du bouddhisme dans la société est comparable à la force centrifuge, c’est-à-dire qui s’éloigne du centre. Plus cette force centrifuge s’intensifie, plus la force centripète, qui revient vers le centre, doit être puissante et se concentrer sur les enseignements du bouddhisme. Et la source de cette “force centripète” est l’inséparabilité du maître et du disciple.
Ces dernières années, les pratiquants du département de la jeunesse ont montré de manière éclatante la preuve factuelle de leur pratique bouddhique dans la société, et ont pris de plus en plus conscience de l’importance de contribuer à la société. C’est tout à fait merveilleux. Mais, si l’on oublie l’objectif fondamental de kosen rufu et que l’on ne pense plus qu’à sa renommée et à sa réussite personnelle, on peut facilement s’éloigner du monde de la foi. Et, quand vous commencez à juger les gens en fonction de leur statut et de leur position sociale et que vous vous mettez à mépriser les personnes ordinaires, vous vous retrouvez totalement en porte-à-faux par rapport à votre serment d’origine.
La voie de l’unité entre maître et disciple est fondamentale pour avancer sur la voie de l’humanisme et du bouddhisme. »
(Daisaku Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3 partie 2, Acep, 2020, p. 37-38.)

 

PARTIE 2 – Références complémentaires

Extraits de La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1

Pour Shin’ichi, tout partait de son accord profond avec Toda, l’inséparabilité de leur décision au plus profond de leur esprit.
L’implication réciproque des Dix États énoncés dans le Sûtra du Lotus est le principe fondamental qui permet à tous les êtres humains de transformer leur état de vie. Nous devons manifester ce principe dans notre propre vie et le transmettre à la postérité, pour l’avenir infini. Cette voie éclatante, c’est celle de l’inséparabilité de maître et disciple. […]
Nichiren Daishonin compare aussi la détermination avec laquelle il a inscrit le Gohonzon à « la puissance d’un lion à l’attaque ». […]
Le désir passionné de lutter pour le bien des personnes ordinaires, pour toute l’humanité à toutes les époques, c’est cela « la puissance d’un lion à l’attaque ». Cela désigne les efforts infatigables du maître pour instruire et entraîner ses disciples. Le Sûtra du Lotus exhorte maître et disciples à agir avec la puissance du lion, d’un même cœur et dans le même esprit, dans le dessein commun de transformer l’état de vie intérieur de l’humanité tout entière.
(Daisaku Ikeda, La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1, chap. 7, Acep, 2013, p. 164-165.)

 

Extraits de Commentaires des écrits de Nichiren, vol. 5

Il n’y a pas de pire infortune que de suivre quelqu’un qui s’égare. Nichiren nous dit que, parmi les nombreux maîtres bouddhiques, certains sont bons alors que d’autres professent des enseignements qui vont à l’encontre de l’esprit originel du Bouddha, qu’il y a des bons et des mauvais professeurs et il nous exhorte à faire la distinction entre eux. […]
De plus, Nichiren Daishonin explique que ces mauvais maîtres sont « possédés par les démons maléfiques ». En d’autres termes, le Roi-démon du Sixième Ciel, ou démon céleste, entre dans leur corps et leur cause des troubles.
L’image du Roi-démon du Sixième Ciel pénétrant le corps d’une personne signifie simplement que l’obscurité fondamentale propre à la vie de cette personne se trouve activée. L’obscurité fondamentale correspond à l’ignorance fondamentale de la Loi qui se manifeste par l’incrédulité, le doute et l’irrespect à l’égard de la Loi. Cette obscurité ou négativité s’active dans notre vie quand notre foi s’obscurcit, que notre pratique s’affaiblit, et que nous cessons de ressentir le pouvoir du Bouddha et le pouvoir de la Loi – du fait par exemple de notre attachement à des enseignements inférieurs ou parce que nous sommes obsédés par un désir personnel de gloire et de fortune. […]
Nichiren explique que le critère décisif qui permet d’établir la distinction entre bons et mauvais maîtres est en définitive leur capacité à vaincre le Roi-démon du Sixième Ciel. Les maîtres bouddhiques véritables offrent un exemple de lutte personnelle et de victoire sur les fonctions démoniaques. En bouddhisme, ceux qui s’efforcent non seulement de surmonter ces fonctions dans leur propre vie, mais luttent aussi pour enseigner et montrer à tous les autres comment ils peuvent surmonter de tels obstacles, sont d’authentiques maîtres bouddhiques.
(Daisaku Ikeda, Commentaires des écrits de Nichiren, vol. 5, Réponse à Sairen-bo, Acep, 2014, p. 44 à 47.)

 

Pour aller plus loin...

  • Daisaku Ikeda, Commentaires des écrits de Nichiren, vol. 5, Réponse à Sairen-bo, Acep, p. 33-55.
  • La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1, chap. 7, «Moyens opportuns – Un principe conduisant à la non-dualité de maître et disciple », Acep 2013, p. 141 à 165.
  • La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 2, chap. 53 « Le Sûtra du Lotus enseigne la non-dualité de maître et disciple », Acep, 2014, p. 733 à 754
 

Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois de novembre 2024.

Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro