« Rien n’est plus barbare que la guerre »1, « Rien n’est plus précieux que la paix »2, ces mots d’ouverture de La Révolution humaine et de La Nouvelle Révolution humaine, romans de Daisaku Ikeda, font résonner sa détermination inflexible pour la paix. Au mois d’octobre, nous vous proposons d’approfondir son engagement pour réaliser la paix, mission du bouddhisme de Nichiren et but de l’apparition du mouvement Soka dans le monde.
Partie 1 – Support pour les réunions
Extraits de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 2
• Shin’ichi sentit que le temps était venu pour
les pratiquants de la Soka Gakkai à travers le
monde de s’unir et de déployer des efforts dans
leur environnement, afin de créer un nouvel élan puissant en faveur de la paix.
La voie vers la paix est toujours parsemée d’obstacles. Une paix durable est
le vœu auquel toute l’humanité aspire,
mais cela reste néanmoins un objectif
extrêmement difficile, qui n’a jamais été
atteint. C’est précisément pour cela que
la Soka Gakkai est apparue ! C’est la raison d’être du bouddhisme de Nichiren,
l’enseignement fondamental qui permet
de réaliser la révolution humaine ! Par le dialogue, nous devons construire un grand réseau
de citoyens ordinaires qui œuvrent ensemble,
dans l’amitié et la confiance !
(Daisaku Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 2, p. 458.)
• Plus les racines d’un arbre s’enfoncent profondément dans le sol et sont robustes, plus ses branches
et ses feuilles se développent. Ce principe s’applique
également à un mouvement pour la paix. Beaucoup
de personnes veulent la paix et l’appellent de leurs
vœux, mais un mouvement qui ne s’ancre pas dans
une solide philosophie qui lui serve de guide ne sera
pas durable. Notre mouvement pour la paix s’ancre
entièrement dans la grande philosophie du bouddhisme de Nichiren, un enseignement qui prône le
respect de la dignité de la vie. Si les êtres humains
se fondent sur le principe bouddhique selon lequel
chacun est intrinsèquement bouddha, jamais ils
n’ôteront la vie des autres ou les priveront de leur
droit d’exister. De plus, l’enseignement bouddhique
considère que tous les êtres humains sont dignes
du plus grand respect, quelles que soient leur idéologie, leur origine ethnique, leur nationalité ou leur
religion. Il ne dénigre ni ne discrimine qui que ce
soit. Avec son esprit de compassion, il intègre tout,
quelles que soient les différences ; jamais il n’exclut.
Semer inlassablement dans le cœur des êtres humains
ce principe de respect de la dignité de la vie – cette
graine de la paix, la Loi merveilleuse – est la pratique
de kosen rufu et le fondement pour réaliser la paix
mondiale. Telle était la ferme conviction de Shin’ichi.
(Daisaku Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 2,
Acep, p. 3435.)
Extraits de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 16
Shin’ichi était convaincu qu’aucune étude
savante ne devait ignorer les souffrances de
l’humanité et que la vraie mission des intellectuels était d’étudier l’Histoire pour découvrir une voie vers la paix, la prospérité
et le bonheur futurs. Il trouvait donc
que l’œuvre du Pr Toynbee était la
source d’un immense espoir. […]
M.Toynbee [avait invité] personnellement Shin’ichi à lui rendre visite
en GrandeBretagne pour une discussion portant sur un certain nombre de
questions fondamentales auxquelles
le monde était confronté. […]
Shin’ichi éprouva une profonde reconnaissance
à l’égard de M. Toynbee et se sentit aussi submergé par une indicible émotion. En effet, en
tant que bouddhiste, il recherchait passionnément des solutions aux problèmes fondamentaux auxquels l’humanité était confrontée.
M. Toynbee s’intéressait profondément au
bouddhisme dans lequel il voyait une religion
en mesure d’offrir des solutions à la crise de
la civilisation moderne, et c’est ce qui l’avait
conduit à chercher à rencontrer Shin’ichi. […]
Le monde semblait faire face à une liste sans fin
de menaces, notamment les armes nucléaires,
la destruction de l’environnement, l’explosion
démographique et le manque de ressources
alimentaires. Le cri des peuples en proie à la
souffrance trouva un écho dans le cœur de
Shin’ichi, « Près de soixante-dix années de tumulte
se sont écoulées depuis le début du XXe siècle. Nous
avons connu une période de guerre incessante.
Dans les trois prochaines décennies, nous devons
offrir à l’humanité une voie claire vers la paix. »
Shin’ichi était fortement convaincu que la solution
fondamentale consistait à propager largement le
bouddhisme de Nichiren. […] Préoccupés par l’avenir de l’humanité, les deux hommes s’interrogeaient
sans cesse et recherchaient une voie vers la coexistence pacifique et le bonheur. […]
Il souhaitait aborder trois thèmes principaux dans
son dialogue avec Arnold Toynbee.
Le premier concernait la nature de l’humanité. Il souhaitait parler des environnements naturel et social
dans lesquels évoluaient les êtres humains, tout en
prenant en compte la nature de l’espèce humaine,
notamment ses aspects physiques et spirituels. […]
Le deuxième thème majeur concernait les méthodes
pour parvenir à la paix mondiale. Quelle direction le
monde devaitil prendre à l’approche du XXIe siècle ?
Qu’estce que les êtres humains devraient faire pour
garantir un avenir plus brillant ? C’étaient là des
questions que le monde entier se posait avec le plus
grand sérieux et dont il cherchait les réponses. […]
Le troisième thème majeur concernait la nature de
la vie – D’où venonsnous ? Où allonsnous ? Là, la
discussion porterait, d’un point de vue temporel,
sur l’éternité de la vie, et d’un point de vue spatial,
sur l’étendue illimitée du cosmos. Ce serait l’occasion d’explorer la question de la religion et de la philosophie. [...]
(Daisaku Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, vol. 16, Acep,
p. 119128.)
• Shin’ichi Yamamoto s’attendait à ce que, sur de
nombreux sujets, Arnold Toynbee et luimême aient
des avis divergents et ne parviennent pas à un accord.
Mais, de manière surprenante, les deux hommes
trouvèrent un terrain d’entente sur presque tous les
points. […]
Tous deux partageaient également une même prise
de conscience de l’importance de l’unité du monde
pour contrecarrer la menace imminente de destruction de l’humanité. Ils avaient cependant l’un et
l’autre une vision différente de la meilleure façon
de parvenir à une telle unité. Shin’ichi croyait fortement dans la nécessité d’une religion ou d’une philosophie solide qui réunirait les peuples du monde,
conduisant ainsi à une unité volontaire de l’humanité pour la paix. En revanche, tout en reconnaissant
l’impossibilité d’unir le monde par le pouvoir militaire, le Pr Toynbee se déclara pessimiste quant à la
possibilité d’« une unité volontaire ».
D’un air triste, il confia ensuite ses doutes quant à
la possibilité de survie de l’humanité sans une telle
unité. Il n’avait pas beaucoup d’espoir dans l’avenir.
Il regarda alors Shin’ichi qui [...] acquiesça en signe
de compréhension. Il avait dans son cœur la ferme
détermination de tout faire pour assurer la perpétuation de l’humanité.
Le Pr Toynbee dit alors d’un ton calme, avec un léger
sourire aux lèvres :
« Cependant, un brusque et vaste changement dans le
cœur humain grâce à une révolution de dimension religieuse n’est pas impossible, et cela pourrait sauver la
situation. »
Peutêtre le Pr Toynbee avaitil découvert de la fraîcheur et de l’espoir dans la ferme détermination de
Shin’ichi de parvenir au bonheur et à la paix pour tous.
Un dialogue débordant de conviction a le pouvoir de
toucher le cœur des gens. Comme l’a dit le grand
philosophe américain Ralph Waldo Emerson : « Si
nous nous demandons ce qu’il y a de mieux dans nos
expériences, nous pouvons dire que ce sont les quelques
échanges francs et loyaux que nous avons eus avec des
personnes de sagesse. »3 […]
Le Pr Toynbee avait été, ditil, impressionné que
Shin’ichi ait abordé des questions aussi essentielles
que la nature de la vie, non pas en partant d’un point
de vue abstrait, mais avec le désir passionné d’aller
au cœur des choses en trouvant des solutions aux
divers problèmes concernant l’existence humaine. […]
En regardant Shin’ichi dans les yeux, le Pr Toynbee
lui annonça qu’il désirait fortement poursuivre ce dialogue, et il l’invita à revenir chez lui à l’avenir. Shin’ichi
accepta bien volontiers et l’historien, ravi, lui saisit
alors la main et reprit la marche avec plus d’entrain.
(Daisaku Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, vol. 16, Acep, p. 165166, p. 174176.)
Partie 2 – Références complémentaires
Extraits des Commentaires des écrits de Nichiren, vol. 1
Au cours de ma deuxième conférence à l’université de Harvard (en septembre 1993), j’ai
suggéré que le bouddhisme du Mahayana
puisse contribuer à la civilisation moderne
de trois façons :
1- Il peut stimuler l’établissement de la paix.
2- Il peut ouvrir la voie à une restauration et à
une revitalisation des principes d’humanité.
3- Il peut fournir une base philosophique pour
une coexistence durable et en symbiose de
toutes choses.
(Daisaku Ikeda, Commentaires des écrits de Nichiren, vol. 1 – Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie, Acep, p. 48)
Extraits de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 4
Nous sommes tournés vers les XXIe, XXIIe et
XXIIIe siècles – et jusque vers l’avenir
éternel de l’époque de la Fin de la Loi.
La première moitié du XXIe siècle
marquera la deuxième série de Sept
Cloches.4
Je considère cette période comme
celle de la consolidation des fondations pour la paix en Asie et à travers
le monde. Audelà de cette première
moitié du XXIe siècle qui, nous l’espérons, sera « le
siècle de la vie », je ne doute pas que le respect de la
dignité de la vie deviendra l’esprit qui soustendra
cette époque à l’échelle mondiale.
Puisqu’il me semble avoir une vision claire du développement de kosen rufu au XXIe siècle, désormais je
porte mon attention sur le XXIIe siècle. Au cours de
la première moitié de ce siècle, j’estime que seront
posées les fondations indestructibles d’une paix
durable.
Et, sur cette base, dans la seconde moitié du siècle,
je perçois l’épanouissement éclatant d’une culture
humaniste. De plus, la moitié du XXIIIe siècle (en
2253) marquera le millénaire de la fondation du bouddhisme de Nichiren. Je conçois cette date comme le
commencement d’une nouvelle phase éclatante de
notre mouvement.
Il ne s’agit pas, bien sûr, de « prédictions ». C’est
plutôt ma détermination pour l’avenir, fondée sur
mes prières sincères pour la paix.
Puisque la réalisation de kosen rufu est une entreprise
à long terme, qui s’étend tout au long de l’avenir éternel de l’époque de la Fin de la Loi, pour nous, la voie
juste à suivre consiste à lutter pour remporter la victoire au présent, tout en développant une perspective à plus long terme sur des périodes de cinquante
ou de cent ans. Je prends actuellement des mesures
pour concrétiser cet avenir lointain.
Quel sera l’avenir ? Nul ne peut répondre à cette question. Nous savons seulement que les effets qui se
manifesteront dans l’avenir sont tous contenus dans
les causes que nous créons au présent. Par conséquent, il est crucial que chacun se dresse avec un
objectif noble dans son cœur,
sans se laisser ébranler par ses
conditions de vie à court terme.
Chacun de nous, qui lutte
actuellement pour kosen rufu
avec une conviction indéfectible, façonne en réalité les XXIe,
XXIIe et XXIIIe siècles. De plus,
nous gravons dans notre vie les
causes qui nous permettront de
rejoindre la lutte pour kosen rufu
dans le futur.
(Daisaku Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur
et la paix, vol. 4, Acep, p. 23.)
Extraits de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30
• Dans son cœur résonnait cet appel : « Pour
que s’ouvre une voie vers l’avant, il suffit d’une
seule personne déterminée. Mes amis, dressez-vous comme des lions ! Le moment crucial est
enfin venu ! »
(Daisaku Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 1,
Acep, p. 66.)
• Rien ne pourra jamais être accompli si l’on
renonce en cours de route. La paix est une
lutte contre la résignation. […] Shin’ichi exprimait ainsi sa conviction que la conscience, la
sagesse et le courage de ceux qui aspirent à la
paix finiraient par triompher.
Il affirmait aussi sa détermination, en tant que
bouddhiste, à consacrer sa vie à la réalisation
de la paix dans le monde.
(Daisaku Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 2,
Acep, p. 283 ; 287.)
Pour aller plus loin...
- Daisaku Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, vol. 16, chapitre « Dialogue » ; dialogue avec Arnold Toynbee, Acep, p. 100 à 190.
- Daisaku Ikeda, Propositions pour la paix adressées aux Nations unies 2008 - 2015, Les Indes savantes.
Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois de septembre 2024, accompagné de ressources complémentaires.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro
- 1. ↑ La Révolution humaine, tome 1, Le Rocher, p. 21.
- 2. ↑ La Nouvelle Révolution humaine, vol. 1, Acep, p. 9.
- 3. ↑ Ralph Waldo Emerson (1803-82), Essays and Lectures (Essais et conférences), New York, The Library of America, 1983, p. 1093.
- 4. ↑ La première série de Sept Cloches décrit le développement de la Soka Gakkai, durant sept périodes consécutives de sept ans, depuis sa fondation, en 1930, jusqu’en 1979.