« Se dresser face à chaque obstacle avec force intérieure et courage », est le thème que nous vous proposons d’aborder lors de la quinzaine d’étude du mois d’octobre.
Extrait du volume 30 de La Nouvelle Révolution humaine
Jour après jour, Shin’ichi poursuivait infatigablement ses efforts pour encourager les autres, se tourner vers les pratiquants et toucher leur cœur. C’était une lutte spirituelle difficile, qu’il engageait par des dialogues visant à ouvrir de nouveaux horizons à la Soka Gakkai dans la lutte pour kosen rufu.
L’année 1979, particulièrement mouvementée, entrait maintenant dans son dernier mois, où de nombreuses activités étaient prévues. Dans l’après-midi du 26 décembre, Shin’ichi se rendit au centre culturel d’Arakawa, à Tokyo. Puis, dans la soirée, il participa à la troisième réunion générale des Fifres et Tambours dans la salle municipale d’Arakawa. Avant le début de la réunion, il souhaita rencontrer et encourager les jeunes femmes du groupe de musique ainsi que les pratiquants locaux qui s’étaient rassemblés au centre. Shin’ichi nourrissait de grands espoirs pour l’arrondissement d’Arakawa, qu’il affectionnait particulièrement.
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En août 1957, un mois avant son arrestation et sa détention à Osaka par les autorités qui l’accusèrent à tort d’avoir enfreint les lois électorales, Shin’ichi avait déployé des efforts considérables afin de développer kosen rufu dans cet arrondissement.
Pour avoir lutté contre l’oppression des autorités pendant son incarcération, il sentait profondément que la seule manière de se dresser contre une telle injustice consistait à s’unir et à renforcer le pouvoir des personnes ordinaires. Il prit donc la décision de remporter une succession de victoires pour kosen rufu dans l’arrondissement d’Arakawa, un lieu où l’esprit profondément humaniste du « vieux Tokyo » demeurait très vivant. Shin’ichi attachait la plus grande importance à l’individu. C’est pourquoi il ne ménagea pas ses efforts pour encourager tous ceux qu’il rencontrait. Grâce à ses efforts passionnés et sincères, une personne courageuse, puis une autre apparurent – chacune étant dotée de la force de mille personnes.
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Arakawa est un petit arrondissement, mais une victoire fondée sur l’unité pouvait permettre d’y réaliser une percée, ce qui ouvrirait la voie d’une grande victoire pour toute la ville de Tokyo, ce qui ne manquerait pas d’inspirer les pratiquants de l’ensemble du pays et du monde entier. Avant de commencer ses activités [...], qui devaient durer environ une semaine, Shin’ichi s’était fixé un objectif précis : augmenter de plus de dix pour cent le nombre de familles pratiquantes dans l’arrondissement.
Bien qu’il s’agisse d’un défi extrêmement difficile, si les pratiquants le relevaient avec succès, cette victoire deviendrait une source de fierté et de confiance pour eux et une marque d’honneur et de bonne fortune qui ornerait éternellement la vie de chacun.
Nichiren Daishonin écrit : « C’est seulement lorsqu’il triomphe d’un puissant ennemi que se révèle la force d’un homme. » (Lettre de Sado, Écrits, 305) Shin’ichi souhaitait que les pratiquants d’Arakawa surmontent chaque difficulté pour établir la tradition « des intrépides champions de Tokyo ».
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Shin’ichi Yamamoto arriva au centre culturel
d’Arakawa pour réciter Gongyo avec les membres du
groupe Fifres et Tambours (Kotekitai). Il pria profondément pour le grand succès de la réunion générale
de ce groupe et pour le développement et le bonheur
des jeunes femmes qui en faisaient partie. Il s’ensuivit une réunion informelle avec les représentants
d’Arakawa, au cours de laquelle Shin’ichi écouta
les comptes rendus sur les progrès accomplis et le
déroulement des activités. Lorsqu’il fut question de
sa visite d’encouragements à Arakawa, en août 1957,
Shin’ichi dit :
« Durant cette campagne, aux côtés des
pionniers, j’ai volontairement décidé de relever un difficile défi : créer
l’histoire des “Rois de la victoire d’Arakawa”. Grâce à nos efforts communs, nous avons réussi
à graver profondément dans nos vies la grande conviction
que “c’est en franchissant le sommet des difficultés
que nous faisons surgir la joie et la détermination profondes de
remporter une grande victoire et que nous pouvons établir un état de bonheur indestructible”.
Plus de vingt ans se sont écoulés depuis. À partir de cette
tradition [de victoires], j’aimerais demander à chacun
de vous de créer l’histoire de nouvelles victoires et de la
transmettre à vos successeurs. Vous ne pourrez ni protéger
la tradition des victoires pour kosen rufu ni la perpétuer, en répétant simplement ce qui a déjà été fait. En
effet, l’époque et la société sont en perpétuelle évolution.
Par conséquent, vous devriez développer constamment
de nouvelles idées et lutter sans cesse pour relever de nouveaux défis. En définitive, c’est le fait de remporter des
victoires, les unes après les autres, qui créent de nouvelles
traditions. En d’autres termes, c’est “le cœur ou l’esprit
de lutter” que vous devez transmettre. »
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L’héritage du « cœur ou de l’esprit de lutter » ne peut pas se transmettre d’une personne à une autre uniquement par les mots. C’est en développant une bonne entente et en s’inspirant les uns les autres grâce à des relations de cœur à cœur, dans un esprit de collaboration étroite et en menant ensemble des activités, que cet esprit peut se transmettre d’un aîné à un cadet, d’une personne à une autre.
« Je souhaite désormais que chaque pratiquant d’Arakawa, sans exception, devienne un Shin’ichi Yamamoto et lutte de toutes ses forces, poursuivit Shin’ichi. Si nous pouvons établir, ne serait-ce qu’au sein d’un seul arrondissement, une tradition de victoires qui se poursuive indéfiniment à l’avenir, le mouvement Soka s’épanouira et prospérera éternellement. Pour cela, il faut que chacun s’approprie personnellement cet esprit et fasse la preuve de sa validité. N’oubliez pas qu’Arakawa détient cette grande mission. En ce moment, je ne peux pas assister librement aux réunions ni offrir des encouragements. Cependant, en raison même de cette situation, je vous demande de vous dresser par vous-mêmes. En remportant la victoire dans tous les domaines, je veux que vous prouviez la solidité sans faille de la Soka Gakkai. »
Les yeux de ses compagnons de pratique brillaient avec éclat. Pleins de détermination, ils affichaient tous un air digne et courageux.
(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 1, chapitre 4 « Les cloches de l’aube », Acep, p. 184-187.)
Extrait de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix
Le bouddhisme et la vie
sont une lutte pour être victorieux
Sur la base de passages des écrits de Nichiren,
Daisaku Ikeda explique le sens fondamental de
l’expression « le bouddhisme détermine la victoire »,
qui signifie que pratiquer le bouddhisme consiste à
remporter la victoire dans la lutte entre la nature de
bouddha et les fonctions négatives dans notre propre vie.
(D’après le dialogue Le Monde du Gosho, vol. 3, publié
en japonais en mars 2005)
L’enseignement selon lequel « le bouddhisme détermine la victoire » apparaît tout au long des écrits de Nichiren. Il est exprimé de différentes manières, mais c’est peut-être dans Le héros du monde (Écrits, 842-848), une lettre adressée à Shijo Kingo, qu’il apparaît sous la forme la plus claire et la plus succincte. Nichiren écrit [...] : « Ce qu’on appelle la “Loi bouddhique” détermine la victoire ou la défaite. » (Écrits, 842) Citant ce passage, le président fondateur de la Soka Gakkai, Tsunesaburo Makiguchi, a dit que montrer la preuve factuelle est le principe vital d’une religion. Le bouddhisme et la vie sont une lutte pour remporter la victoire. Il n’est pas exagéré de dire que le bouddhisme a été enseigné pour permettre à chacun de remporter la victoire dans la lutte la plus fondamentale dans la vie – la lutte entre la nature de bouddha et les fonctions négatives. Soit nous triomphons des fonctions négatives et nous manifestons la bouddhéité, soit nous sommes vaincus et menons des vies d’illusion. L’objectif ultime de notre pratique bouddhique est de remporter la victoire dans cette lutte capitale.
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Cette manière de vivre suprême, enseignée dans le bouddhisme de Nichiren, consiste à considérer que tous les aspects de la vie représentent une suite de luttes que l’on doit engager et dans lesquelles on doit remporter la victoire. Telle est la réalité de notre existence. Pour ceux qui relèvent sincèrement ce défi, tout ce qui arrive dans la vie, même les événements qui ont lieu dans la société, devient une partie intégrante de leur pratique bouddhique. En d’autres termes, ils appliquent à toutes choses l’enseignement selon lequel « la Loi bouddhique détermine la victoire ou la défaite ».
Nichiren écrit : « C’est pourquoi un bouddha est considéré
comme le héros du monde. » (Écrits, 842) Un « héros
du monde » est une personne qui s’engage avec
courage au cœur des réalités de la vie et de la société. Un
bouddha est une personne qui lutte avec audace contre
les fonctions négatives et qui, en manifestant la force
vitale de l’état de bouddha, mène une vie caractérisée
par des actions justes aux côtés des autres.
Quand Nichiren écrit : « la Loi bouddhique détermine
la victoire ou la défaite », il enseigne à Shijo Kingo,
un de ses principaux disciples laïques, que s’inspirer du mode de vie du Bouddha en tant que « héros
du monde » est la marque d’un véritable pratiquant
du bouddhisme.
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Le bouddhisme se préoccupe de la victoire – mais comment remporter cette victoire ? Grâce à notre cœur, à notre esprit. Nichiren insiste sur le fait que « la Loi bouddhique détermine la victoire » pour souligner l’importance d’avoir la force intérieure et le courage de se dresser face à chaque obstacle et à chaque difficulté qui surgit dans la vie. Quand nous sommes faibles et craintifs, nous ne pouvons pas vaincre les fonctions négatives dans notre vie ou dans la société. Nichiren écrit : « Un lâche ne verra aucune de ses prières se réaliser. » (La stratégie du Sûtra du Lotus, Écrits, 1011)
Par ces mots puissants, Nichiren encourage ses disciples à ne pas se laisser abattre par les hauts et les bas de la vie ni déstabiliser par de basses influences négatives. Son enseignement selon lequel « rien ne surpasse la stratégie du Sûtra du Lotus » traduit cette même idée. La foi dans le Sûtra du Lotus n’est pas une théorie intellectuelle ou abstraite. Elle nous permet de faire preuve d’une sagesse concrète pour remporter la victoire dans la société, dans le monde réel.
Avec un cœur de roi-lion, Nichiren a mené des luttes ardentes, les unes après les autres, et a remporté la victoire dans chacune d’elles. Cette détermination indéfectible active aussi les forces protectrices de l’univers. Il décrit fièrement sa victoire en ces termes : « C’est parce que les divinités célestes sont venues à mon secours que j’ai même survécu à la persécution de Tatsunokuchi et que je suis sorti indemne d’autres grandes persécutions. » (GZ, 843)
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Notre existence, notre vie quotidienne et la société évoluent sans cesse. Chaque changement survient pour le meilleur ou pour le pire ; il n’y a pas d’autre alternative possible. C’est pourquoi il est essentiel que notre foi, notre religion, nous permettent de remporter la victoire.
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 1/2, chap. 9, Acep, p. 73-75.)
Pour aller plus loin
• La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2 [1/2],
« La révolution humaine », chap. 9, Acep, 2017, p. 71-102.
• Le Monde des Écrits de Nichiren, vol. 3,
« La stratégie du Sûtra du Lotus : courage, sagesse et foi », Acep, 2005, p. 134-138.
Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois de septembre 2021.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren.
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