Pour la quinzaine d’étude du mois de septembre, nous vous proposons d'évoquer l'importance de remporter la victoire sur soi-même et de réaliser sa révolution humaine pour surmonter tous les défis.


Extrait du volume 30 de La Nouvelle Révolution humaine

Shin’ichi dirigea d’abord solennellement la cérémonie de Gongyo, puis il y eut une discussion informelle où il fut question de la Renaissance. […]

« En japonais, le mot “renaissance” est traduit par “revitalisation culturelle” ou “revitalisation humaine”. Comme vous le savez “renaissance” signifie “naître à nouveau”. En japonais, ce mot a été traduit par une expression qui veut dire régénérer la connaissance, ou l’humanisme. »

Shin’ichi souhaitait expliquer la signification de kosen rufu dans le cadre plus vaste de l’histoire humaine. Le véritable sens du mouvement Soka, qui se consacre à la révolution humaine – c’est-à-dire à la transformation de la vie des êtres humains et à la revitalisation des personnes ordinaires – devient plus clair lorsqu’on se fonde sur une perspective historique plus large. Shin’ichi s’adressa aux jeunes avec le souhait de leur confier l’avenir.

Une nouvelle ère apparaît quand les jeunes peuvent exercer librement leur force.

« La Renaissance est un mouvement de libération qui a permis à l’humanité de s’émanciper. C’est un éveil de conscience qui a consisté à placer l’être humain au centre de la pensée. Un nouveau monde était né. »

[…] Mais les êtres humains s’étaient-ils réellement libérés eux-mêmes ? Étaient-ils les véritables protagonistes de l’Histoire ? Malheureusement, je ne le pense pas. En réalité, ils devinrent esclaves des systèmes et des idéologies politiques, de la science et des technologies. De plus, le laxisme moral et le conflit des ego surdimensionnés ouvrirent bien plus tard la voie aux maux de la dictature et du fascisme. C’est là une réalité qui concerne toujours nos sociétés d’aujourd’hui.

En d’autres termes, libérés par la Renaissance, les êtres humains ont fait de leur esprit le maître. Cela les mit donc d’une part à la merci de leurs désirs et de leurs émotions, et d’autre part sous la contrainte de forces extérieures qui cherchaient à réprimer ces pulsions. Ils façonnèrent alors une ère très éloignée de l’ère heureuse à laquelle ils aspiraient.

Comme l’enseigne un sûtra bouddhique : « Il faut devenir maître de son esprit et ne pas le laisser devenir le maître. » (Réponse au moine séculier Soya, Écrits, 488)

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Shin’ichi indiqua que de nombreux penseurs de premier plan appellent aujourd’hui de leurs vœux un nouvel humanisme et une révolution de l’humanité afin que se concrétisent les idéaux de la Renaissance à l’époque contemporaine. Ils sont, par conséquent, très attirés par l’idée que l’humanité accomplisse elle-même sa transformation intérieure. En effet, à moins d’un changement au plus profond de leur vie, les êtres humains ne peuvent pas devenir les acteurs de leur époque et de la société, ni se forger un bonheur authentique. Et la clé d’une telle transformation, souligna Shin’ichi, réside dans la compréhension de la Loi fondamentale de la vie, qui ouvre la voie à la maîtrise de soi et à la création de valeurs illimitées.

« Cette Loi est Nam-myoho-renge-kyo, poursuivit Shin’ichi. C’est là le cœur des enseignements de Nichiren, qui touchent à l’essence même de la vie humaine. Cette Loi offre le moyen d’accomplir cette transformation humaine intérieure prônée par les penseurs. Dans cette grande Loi de la vie réside la clé d’un avenir meilleur pour l’humanité. »

Parmi les participants se trouvaient notamment de nombreux jeunes étudiants. Shin’ichi percevait un avenir plein d’espoir pour kosen rufu en Italie.

Il continua de parler, avec le souhait ardent que tous se dressent en tant que porte-étendards du siècle de la vie.
« Pour votre avenir et pour l’avenir de kosen rufu concentrez-vous maintenant sur vos études. Étudier de toutes vos forces correspond à votre pratique bouddhique pendant cette période de votre existence. Bien sûr, les activités de la Soka Gakkai sont également importantes, mais si vous négligez vos études, vous le regretterez toute votre vie. La foi équivaut à la vie quotidienne et, pour les étudiants, la foi équivaut aux études. J’espère que ce point est tout à fait clair pour vous. »

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[…] Arrivé sur place, Shin’ichi se dirigea aussitôt vers le groupe de jeunes qui s’occupaient de l’organisation du festival pour leur donner des encouragements chaleureux.
« Prenons une photo de groupe ! », suggéra-t-il. Après avoir posé pour une photo avec les jeunes hommes, puis avec les jeunes femmes, il leur dit :
« Dans l’un de ses Écrits, Nichiren parle du principe de “surgir de terre”. Il fait référence à l’émergence d’un nombre toujours plus grand de bodhisattvas qui font le vœu d’œuvrer à la réalisation de kosen rufu et d’aider les êtres humains à transformer leurs souffrances. En fait, ces bodhisattvas sortis de la terre, c’est vous.
« Je suis certain que vous avez tous vos propres rêves. Mais vous êtes peut-être aussi confrontés à des difficultés. On pourrait dire que la vie est une lutte constante contre l’adversité. Cependant, pour nous, pratiquants du bouddhisme de Nichiren, toutes les épreuves et souffrances apparaissent pour que nous les surmontions afin de montrer la preuve du pouvoir prodigieux de notre pratique bouddhique. Autrement dit, triompher d’un aspect pénible de notre karma nous permet de montrer la justesse et la valeur du bouddhisme de Nichiren et de faire connaître la Loi merveilleuse. C’est ainsi que nous accomplissons notre mission de bodhisattva sorti de la terre.
« Pour mener à bien notre mission, les épreuves et les souffrances sont donc indispensables. C’est pour cela que le bouddhisme de Nichiren enseigne le principe de la transformation du karma en mission. Peu importe la force avec laquelle les tempêtes du karma nous assaillent, il est impossible que nous ne puissions pas les surmonter. »

(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 30, partie 1, chapitre 4 « Les cloches de l’aube », Acep, p. 394-398.)


Extrait de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix

Remporter aujourd’hui la victoire sur soi-même
Dans notre dialogue, publié sous le titre Choisis la vie, le Dr Toynbee a souligné tout particulièrement l’importance du principe de la maîtrise de soi – en d’autres termes, de remporter la victoire sur soi-même. Cela implique de transcender notre petit ego, qui est dominé par l’égoïsme, et de faire surgir notre grand ego tourné vers le bien et le bonheur des autres. Selon les observations perspicaces du Dr Toynbee, un des plus grands historiens du XXe siècle, la maîtrise de soi est indispensable pour résoudre les crises auxquelles l’humanité est confrontée. Sa conception de la maîtrise de soi correspond à ce que nous, pratiquants de la SGI, appelons la révolution humaine. Il a dit :
« Le combat pour se maîtriser est l’action personnelle d’un individu. » La victoire intérieure de chaque individu conduira à un développement positif de la société et, en fin de compte, changera le cours même de l’histoire humaine.

Quelle sera la clé pour remporter la victoire sur la nouvelle scène du XXIe siècle ? Ce sera, avant tout, de remporter la victoire sur nous-mêmes aujourd’hui, de nous changer nous-mêmes dans un sens positif, aujourd’hui même. Gravons profondément ce point dans notre cœur. La foi est la source d’une force illimitée. La religion est la terre sur laquelle s’épanouit la culture. La Loi merveilleuse est la source du bonheur. Notre pratique bouddhique nous donne la force de vivre, de nous développer, de remporter la victoire et de surmonter n’importe quel karma.

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Le bouddhisme de Nichiren n’utilise pas les êtres humains comme des moyens pour servir une fin. Il les rend autonomes afin qu’ils se dressent avec courage pour remporter la victoire sur eux-mêmes, et qu’ils partagent leur joie. Telle est la voie correcte de la pratique bouddhique suivie par la SGI. Le progrès scientifique est important, comme le sont bien entendu les affaires, la politique et l’éducation.

Mais, s’il y a une chose encore plus importante, c’est la vie elle-même. La transformation intérieure est la base de tout. C’est ce qu’ont enseigné à la fois Shakyamuni et Nichiren.

Nichiren a révélé la Loi fondamentale qui pénètre la vie et l’univers. Il a légué à tous les êtres humains le moyen de vivre avec compassion et de goûter le bonheur et la paix. La loi suprême de la vie et de l’univers est la Loi merveilleuse, et chacun d’entre vous qui la garde est un trésor en ce monde. La Loi bouddhique de la cause et de l’effet est infaillible. Soyez assurés, par conséquent, que ceux qui se consacrent à la Loi merveilleuse seront, vie après vie, de remarquables responsables dotés d’une bonne santé, pleins de richesses et d’attraits, et qu’ils contribueront à la société, seront loués et admirés de tous, et mèneront des vies profondément épanouies.

Défis et réactions
Depuis ma jeunesse, ma devise est : « Plus les vagues rencontrent de résistance, plus elles se renforcent. » En fait, cela se rapproche beaucoup de l’une des théories de l’Histoire développées par Arnold Toynbee – le principe de défi et de réaction. Le Dr Toynbee affirmait qu’une civilisation continuait à se développer tant que les gens possédaient l’énergie et la vitalité suffisantes pour considérer leurs divers problèmes et obstacles comme des défis à relever et qu’ils y répondaient en se renforçant eux-mêmes. Inversement, quand les gens manquent d’énergie et de vitalité pour réagir positivement face aux défis, une civilisation commence à décliner. Le Dr Toynbee explique cela en citant un passage du Faust de Goethe. Faust déclare à Méphistophélès, la personnification du diable, qui représente pour lui l’obstacle à surmonter :
« Si jamais je goûte le repos à me tenir couché sur un sofa, que je périsse à l’instant même ! »

Dès l’instant où nous adoptons l’attitude qui consiste à se dire : « Je n’ai plus besoin de continuer à faire des efforts. Je vais me détendre et prendre du bon temps. Je n’ai pas à développer mes activités ni à me dépasser » – dès cet instant, commence notre propre déclin. C’est, selon le Dr Toynbee, une loi immuable de l’Histoire. […]

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Nichiren écrit : « Un feu ne brûle-t-il pas avec plus d’intensité lorsqu’on y ajoute des bûches ? [...] Sans les eaux des fleuves, il n’y aurait pas de mer. » (Un bateau pour traverser l’océan des souffrances, Écrits, 33)
En accord avec ces exemples, les pratiquants de la Loi merveilleuse deviennent de plus en plus forts et résilients à mesure qu’ils rencontrent des obstacles. Ceux qui avancent avec une énergie aussi puissante et une telle force vitale sont les vainqueurs de l’Histoire ; ce sont ceux qui ont remporté la victoire dans la vie. L’important est de devenir fort nous-mêmes et de renforcer notre mouvement.

Nichiren cite ces mots : « Plus notre foi est forte, plus la protection des divinités est grande. » (La suprématie de la Loi, Écrits, 619) C’est, en un sens, une exhortation à ne pas dépendre des autres. Ce passage nous incite à nous défaire de l’indulgence qui nous conduit à penser que quelqu’un viendra nécessairement nous aider ou prendra notre parti. Il véhicule le message que nous devons nous renforcer nous-mêmes, car c’est seulement à cette condition que nous pouvons activer les fonctions protectrices de l’univers et remporter la victoire dans la vie.

(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 1/2, chap. 9, Acep, p. 238-239.)


Pour aller plus loin

La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2 [1/2], « La révolution humaine », chap. 9, Acep.
Le Monde des Écrits de Nichiren, vol. 3, Acep, p. 134-138.


Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois de juillet-août 2021.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro