Pour la seconde quinzaine de janvier. Voici des extraits d’une nouvelle série de textes d’étude, intitulée Les bases du bouddhisme de Nichiren pour la nouvelle ère du kosen rufu mondial.

Le but du bouddhisme de Nichiren est de nous permettre de transformer notre vie. Il y a trois éléments fondamentaux pour mettre en application ses enseignements : la foi, la pratique et l’étude.

La foi signifie croire dans le bouddhisme de Nichiren – l’enseignement de l’époque de la Fin de la Loi – et dans le Gohonzon, son expression ultime. Dans la pratique bouddhique, l’ingrédient essentiel est la foi. La pratique désigne les efforts concrets pour transformer et développer notre vie.

L’étude signifie apprendre et rechercher les enseignements du bouddhisme de Nichiren. Elle nous apporte les principes essentiels pour avoir une foi et une pratique correctes, et nous aide à renforcer notre pratique et à approfondir notre foi.

Dans le bouddhisme de Nichiren, la pratique correcte doit inclure l’ensemble de ces trois éléments. Dans La réalité ultime de tous les phénomènes, Nichiren dit : « Croyez dans le Gohonzon, objet de vénération suprême de tout le Jambudvipa [le monde entier]. Veillez à renforcer votre foi et recevez la protection de Shakyamuni, Maints-Trésors et des bouddhas des dix directions. Exercez-vous dans les deux voies de la pratique et de l’étude. Sans pratique ni étude, il ne peut y avoir de Loi bouddhique. Vous ne devez pas seulement persévérer vous-même ; vous devez aussi enseigner aux autres. Pratique et étude proviennent toutes deux de la foi. Enseignez aux autres au mieux de vos capacités, ne serait-ce qu’une phrase. » (La réalité ultime de tous les phénomènes, Écrits, 390 ; L&T-I, 97)


1. La foi

La foi signifie croire et adopter – croire et adopter l’enseignement du Bouddha. Une telle foi est le fondement pour parvenir à l’état de bouddha.

Dans le Sûtra du Lotus, il est enseigné que même Shariputra, connu pour être le premier en matière de sagesse parmi les disciples de Shakyamuni, ne put saisir l’essence de l’enseignement du Sûtra que par la foi. Dans le chapitre « Analogies et paraboles » du Sûtra du Lotus (le 3e), nous trouvons le passage suivant : « Même toi, Shariputra, tu n’as pu, en ce qui concerne ce Sûtra, y accéder que grâce à ta foi. » (SdL-III, 87) C’est le principe de « parvenir à pénétrer par la seule foi ».

Ce n’est que par la foi que nous pouvons parvenir à la même grande sagesse et au même état de vie que le Bouddha. Quand nous croyons dans l’enseignement du Bouddha et que nous l’adoptons, nous comprenons pour la première fois la rectitude de la philosophie de vie bouddhique.

Nichiren Daishonin, le Bouddha de l’époque de la Fin de la Loi, a inscrit Nam-myoho-renge-kyo, la Loi fondamentale de l’univers à laquelle il s’est éveillé, sous la forme du Gohonzon. En d’autres termes, dans le Gohonzon, il a révélé son état d’éveil ou état de bouddha pour le bien de tous les êtres humains de l’époque de la Fin de la Loi.

C’est pourquoi le plus important, lorsqu’on pratique le bouddhisme de Nichiren, est d’avoir une foi profonde dans le Gohonzon en tant qu’objet de vénération permettant de révéler l’état de bouddha. Quand nous avons foi dans le Gohonzon et récitons Nam-myoho-renge-kyo, nous pouvons faire jaillir le pouvoir de la Loi merveilleuse dans notre vie et établir solidement l’état de bouddha en nous-mêmes.


2. La pratique
La pratique quotidienne de Gongyo et les efforts pour propager les enseignements

Gongyo désigne la récitation d’extraits du Sûtra du Lotus et de Nam-myoho-renge-kyo devant le Gohonzon. C’est le premier des deux aspects de la pratique pour transformer notre vie.

Comparant la pratique de Gongyo à un miroir que l’on polit, Nichiren écrit :
« Tel un miroir terni qui brillera comme un joyau une fois poli. Un esprit assombri par les illusions de l’obscurité inhérente à la vie est comme un miroir terni. Une fois poli, il deviendra inéluctablement un clair miroir réfléchissant la nature fondamentale de tous les phénomènes ou réalité essentielle. Faites surgir une foi profonde et polissez constamment votre miroir, jour et nuit. Comment le polir ? Seulement en récitant Nam-myoho-renge-kyo. » (Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie, Écrits, 4 ; L&T-I, 5)

Comme l’indique cette métaphore, le miroir lui-même ne change pas mais, une fois est poli, la manière dont il fonctionne change. De même, grâce à notre pratique quotidienne régulière de Gongyo, nous pouvons polir et renforcer notre vie et transformer positivement la façon dont elle fonctionne.

À propos de l’importance de propager l’enseignement bouddhique correct, Nichiren déclare dans La réalité ultime de tous les phénomènes : « Vous ne devez pas seulement persévérer vous-même ; vous devez aussi enseigner aux autres… Enseignez aux autres au mieux de vos capacités, ne serait-ce qu’une phrase. » (Écrits, 390 ; L&T-I, 97) Et dans la Lettre à Jakunichi-bo, il dit : « Les moines et les laïcs qui deviennent disciples de Nichiren devraient s’éveiller au profond lien karmique qu’ils partagent avec lui et propager le Sûtra du Lotus en suivant son exemple. » (Écrits, 1004 ; L&T-I, 263)

Il est important de ne pas chercher seulement à transformer notre propre état de vie par notre pratique quotidienne de Gongyo, mais aussi à partager les enseignements de Nichiren avec d’autres, ne serait-ce qu’un seul mot, en ayant pour but notre bonheur et celui des autres.

De tels efforts nous aident à approfondir notre propre foi et notre pratique ainsi qu’à activer en nous-mêmes les états de vie altruistes que sont les états de bodhisattva et de bouddha – ce qui nous incite à oeuvrer au bonheur et au bien-être des autres. Ils nous permettent de devenir d’authentiques disciples de Nichiren. En plus de la pratique de Gongyo, les efforts que nous effectuons pour propager les enseignements bouddhiques sont eux aussi une force puissante qui nous permet de transformer notre vie.

Il est dit dans le Sûtra du Lotus :
« Si l’un de ces hommes ou l’une de ces femmes de bien est capable, dans les temps qui suivront mon entrée dans l’extinction, d’exposer secrètement le Sûtra du Lotus à quelqu’un, ne serait-ce qu’une seule phrase, tu dois savoir qu’il ou elle est l’envoyé de l’Ainsi-Venu [le Bouddha]. Il a été dépêché par l’Ainsi-Venu et accomplit l’oeuvre de l’Ainsi-Venu. » (SdL, X, 164)

Sur la base de ce passage, Nichiren déclare :
« Celui qui récite ne serait-ce qu’un verset du Sûtra du Lotus et le transmet à un autre est l’émissaire du bouddha Shakyamuni, seigneur des enseignements. » (La voix pure et portant loin, Écrits, 335 ; L&T-V, 155)

En d’autres termes, les efforts que nous effectuons dans notre pratique pour le bonheur des autres sont vraiment nobles ; ils correspondent au comportement et à la pratique du Bouddha, que nous accomplissons en tant qu’émissaires du Bouddha.


3. L’étude

Sans étude bouddhique, nous risquons de nous perdre dans nos interprétations personnelles du bouddhisme et nous pouvons aussi être facilement trompés par ceux qui nous présentent des enseignements faussés.

Nichiren écrit : « Pratique et étude proviennent toutes deux de la foi » (La réalité ultime de tous les phénomènes, Écrits, 390 ; L&T-I, 97), ce qui signifie que la foi est la base de l’étude.

Le président Toda a dit : « La foi conduit à rechercher la compréhension, et la compréhension permet d’approfondir la foi. »1 Comme il l’indique ici, le but de l’étude et de l’approfondissement de notre compréhension du bouddhisme est d’approfondir notre foi.

Nichiren exhorte ses disciples à étudier encore et encore ses enseignements. Il leur écrit notamment : « Faites-lui lire cette lettre encore et encore et écoutez attentivement. » (Lettre à Niike, Écrits, 1042 ; L&T-I, 283) De plus, il loue l’esprit de recherche des disciples qui lui ont posé des questions sur les enseignements bouddhiques.

Nikko Shonin, disciple direct et successeur de Nichiren, a déclaré : « Les disciples de cette école devraient graver les écrits de Nichiren dans leur vie. » (GZ, 16182) Il a dit aussi : « Ceux qui ont une connaissance insuffisante du bouddhisme et qui sont enclins à rechercher la gloire et la fortune ne méritent pas d’être appelés mes disciples. » (GZ, 16183) C’est ainsi qu’il nous encourage à étudier les écrits de Nichiren.


De nouveaux textes de référence

En 2017, nous étudions une nouvelle série de textes publiée par le département d’étude de SGI : Les bases du bouddhisme de Nichiren pour la nouvelle ère du kosen rufu mondial. À travers une présentation concise des principes fondamentaux de la pratique du bouddhisme de Nichiren, ces textes constitueront une référence dans l’étude et la pratique bouddhiques, notamment pour les futures activités d’études Niveau 1 dans chaque pays de la SGI.
Dans son message adressé pour l’activité d’étude d’octobre dernier, Daisaku Ikeda dit : « À l’heure actuelle, de par le monde, nos amis bodhisattvas sortis de la terre approfondissent et mettent en pratique l’enseignement bouddhique prônant la dignité suprême de la vie. Vous êtes en tête de cette grande marche en avant vers la paix. Vous pouvez, en toute sérénité, être convaincus que vous menez une existence glorieuse dont vous pouvez être infiniment fiers, et que vous accumulez une incommensurable bonne fortune. »
Nous étudierons ainsi la voie la plus noble qui soit, celle du respect de la dignité suprême de la vie.

Robert Rescoussié

  • 1. Traduit du japonais. Josei Toda, Toda Josei Zenshu (OEuvres de Josei Toda).
  • 2. Article 11 des Vingt-six articles de prévention.
  • 3. Article 8 des Vingt-six articles de prévention.