Certains considèrent la religion comme appartenant à un monde à part, en dehors des réalités quotidiennes. Ils établissent une distinction entre leur vie spirituelle et les nécessités de la vie courante. Or le bouddhisme de Nichiren propose une toute autre approche...
Selon cet enseignement, les aspects spirituel et matériel de la vie sont inextricablement liés. Pratiquer le bouddhisme au sein des contraintes de la société donne de nombreuses et précieuses occasions de puiser dans son état de bouddha, faire des expériences fondées sur la Loi bouddhique et renforcer sa conviction. Ainsi, la clé du bonheur peut être trouvée au milieu de la vie quotidienne ! C'est ce principe qu'on appelle “la foi équivaut à la vie quotidienne”.
Aussi, Nichiren Daishonin écrit à l'un de ses disciples :
Considérez le service de votre seigneur comme la pratique du Sûtra du Lotus.
Nichiren, Réponse à un croyant (L&T-III, 308)
Le “service de votre seigneur” désignerait, de nos jours, notre travail ou notre rôle social. Le sens de cette phrase est donc que les activités quotidiennes constituent le terrain de l’entraînement bouddhique. C’est également là qu'un bouddhiste peut, à travers son comportement, démontrer la validité et la valeur de sa croyance.
Jouer notre rôle sur la scène de la vie quotidienne
Notre quotidien n’est rien d’autre que l’activité de notre vie. Il change et s’améliore naturellement lorsque nous lui faisons face avec le courage et la vitalité caractéristiques du riche état de vie développé par la foi en la Loi bouddhique – l'état de bouddha.
Ce profond principe nous amène à changer de point de vue sur les difficultés ordinaires. Plutôt que de les considérer comme des obstacles à notre épanouissement, elles sont utilisées comme un moteur pour approfondir sa foi et sa pratique – la récitation de Nam-myoho-renge-kyo devant le Gohonzon. Nous ressentons alors profondément que ces problèmes et les combats qu’ils nous poussent à mener constituent en fait une opportunité de faire jaillir en nous notre état de bouddha. Dans des circonstances difficiles, notre quotidien devient la scène où nous “jouons” la transformation de notre destinée.
Si nous comparons la vie à un arbre, la foi en constitue les racines, et la vie quotidienne, le tronc, les branches et les feuilles. Nous pourrions dire qu’une vie qui n’est pas fondée sur la foi tend à être influencée facilement par l’environnement et devient comme un arbre qui a perdu ses racines. Plus les racines sont profondes, plus la vie quotidienne que nous construisons est solide.
Le bouddhisme de Nichiren nous encourage donc à remporter la victoire dans notre quotidien, en tant que membres de la société qui créent des valeurs et obtiennent la confiance des autres.
Etablir la Terre de Bouddha ici-même
L'aspiration bouddhiste à la “Terre de Bouddha”, c’est-à-dire une société pacifique et prospère, n'est pas dirigée vers un ailleurs, dans un autre monde, mais cherche à l'établir ici-même, là où nous nous trouvons. Comme Nichiren Daishonin l'affirme dans son Traité sur l’établissement de l'enseignement correct pour la paix dans le pays, l’endroit où les personnes qui croient en la Loi merveilleuse inspirent confiance aux autres, devient en soi une Terre de Bouddha.
De plus, dans Les Enseignements oraux, il écrit :
L’endroit où nous croyons dans le Sûtra du Lotus [Gohonzon] est bien le lieu d’entraînement bouddhique. Il n’est nul besoin d’aller ailleurs en partant d’ici. Le lieu d’entraînement bouddhique désigne l’endroit où habitent les êtres vivants des Dix États. Maintenant, le lieu où Nichiren et ses disciples récitent Nam-myoho-renge-kyo, quel qu’il soit, montagne, vallée ou vaste plaine, ce lieu est la Terre de Bouddha, la Terre de la Lumière éternellement paisible. On l’appelle le lieu d’entraînement bouddhique.
Nichiren, GZ, p. 781.
Par conséquent, la véritable pratique de la foi consiste à accorder une grande importance à l’endroit où nous vivons maintenant et à en faire un lieu où règnent l'harmonie et la paix.