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Manuscrit illustré du Sûtra du Lotus, temple de Chenan, Corée. [Wikimedia - CC]

L'enseignement de Nichiren s'inscrit dans le courant de la grande tradition du Sûtra du Lotus, un enseignement bouddhique révolutionnaire né il y a plus de 2500 ans.

Le Sûtra du Lotus est un texte majeur du bouddhisme Mahayana. Prêché par le Bouddha Shakyamuni durant les huit dernières années de sa vie, ce Sûtra, qualifié de “roi des sûtras”, représente le summum de son enseignement et son legs spirituel aux générations futures.

Son titre complet est le « Sûtra du Lotus blanc de la Loi merveilleuse », soit Saddharma pundarika sutra en sanskrit, et Myoho Renge Kyo en japonais.

Pour Nichiren Daishonin, le titre du Sûtra du Lotus, ou Daimoku, condense l'illumination du Bouddha. Il établit par conséquent la pratique essentielle consistant à réciter Nam-myoho-renge-kyo.

Il existe un point essentiel en toutes choses, et le cœur du Sûtra du Lotus est son titre, ou Daimoku, Nam-myoho-renge-kyo.
La phrase unique et essentielle, Ecrits, p. 933.

Enluminure figurant la Cérémonie dans les airs et la Tour aux trésors où sont assis les deux bouddhas, Shakyamuni et Maints-trésors. Sugawara Mitsushige, 1257. [Metropolitan Museum of Art /Wikimedia CC]

Le Sûtra du Lotus est l'expression d'un humanisme universel, qui érige en valeur suprême le caractère sacré de la vie.

A l'image d'une fleur de lotus qui s'épanouit sur un étang boueux, il enseigne que les difficultés et les souffrances de la vie humaine constituent une opportunité pour chaque personne d'entreprendre une profonde transformation intérieure : l'atteinte de la bouddhéité en cette vie. Ce faisant, il encourage à s'engager activement à soutenir les autres et à contribuer positivement à la société.

Après mon entrée dans l'extinction, [une personne de sagesse] devrait accepter et garder ce Sûtra. Une telle personne assurément, et sans doute aucun, atteindra la Voie du Bouddha.
Le Sûtra du Lotus, Les Indes savantes, chap. XXI, p. 264.

Enluminure représentant l'assemblée du Sûtra du Lotus.  Sugawara Mitsushige, 1257. [Metropolitan Museum of Art /Wikimedia CC]
Section du 23e chapitre du Sûtra du Lotus (Roi-de-la-médecine), encre, or et argent sur papier, Japon, XIIe siècle. [Freer Gallery of Art /Wikimedia CC]

La lignée du Sûtra du Lotus

Après la mort du Bouddha Shakyamuni, ses disciples entreprirent de retranscrire tous les sûtras par écrit, en sanskrit. Ainsi, le Sûtra du Lotus fut transcrit, traduit et propagé. Par exemple, Nagarjuna (environ 200 av. J.-C), le cite dans son Traité sur la Grande Perfection de la Sagesse.

Le Sûtra du Lotus prospéra donc en Inde avant d'être introduit en Chine au IIIe siècle, où il jouit d'une grande popularité et d'une profonde vénération de la part des croyants bouddhistes. Sa lecture fut répandue grâce, notamment, à la remarquable traduction qu'en fit Kumarajiva (350-409) en 406. Le grand maître Tiantai Zhiyi (538-597) établit une classification de l’ensemble des sûtras, et accorda la primauté au Sûtra du Lotus.

Au VIIIe siècle, le bouddhisme fut introduit au Japon. Le prince Shotoku (574-622), protecteur de cette nouvelle religion, désigna alors le Sûtra du Lotus avec deux autres sûtras comme l'enseignement permettant d'assurer la protection du pays. Le grand maître japonais Dengyo Saichô (767-822) fonda l’école Tendai, dans la filiation du Lotus, permettant à son tour au Sûtra du Lotus d’être révéré et pratiqué. Cette école fit autorité et fédérait le monde du bouddhisme, puisque les moines de toutes les autres écoles devaient recevoir leur ordination au centre du Tendai, sur le Mont Hiei.

Par la suite, au Japon, au cœur d’une période troublée (l'époque de Kamakura), les luttes d’influences entre les diverses écoles semèrent la confusion au sein du bouddhisme, et le Sûtra du Lotus tomba dans l’oubli. C’est dans ce contexte que vécut Nichiren Daishonin (1222-1282).

Moi, Nichiren, de la province d’Awa, j’ai sans aucun doute hérité des enseignements de ces trois maîtres [Shakyamuni, Tiantai et Dengyo] et (...) je me consacre à la garde de l’école du Lotus et à la propagation de la Loi. Ensemble, il faudrait nous appeler les quatre maîtres des trois pays.
Nichiren, Sur les prophéties du Bouddha concernant l’avenir, Ecrits, p. 406.

Dans la lignée des grands maîtres bouddhistes du courant du Lotus – Nagarjuna, Miaole, Tiantai et Dengyo – Nichiren Daishonin clarifia les profonds principes contenus dans ce Sûtra et en démontra la véracité à travers sa vie et ses actions.

 

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La route de la soie
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Saichô, le grand maître Dengyô

Le long voyage du Sûtra du Lotus (17’06). Ce documentaire relate la diffusion du Sûtra du Lotus le long de la Route de la soie (anglais sous-titré).