• #Non-violence
  • #Témoignage

Pascal a connu les bandes, la violence, la délinquance, la prison… Grâce à la force du dialogue, il a su préserver son intégrité et sa dignité.

J’ai toujours été non-violent, même quand j’étais avec des copains, des bandes. J’étais délinquant, mais non-violent. Je n’ai jamais participé à des attaques. J’avais des principes, je ne pouvais pas attaquer les personnes âgées ou les gens faibles. J’avais cet esprit bien avant de rencontrer le bouddhisme.

Mais j’étais quand même un sacré délinquant ! A la majorité la Justice m'a rattrapé et m'a fait payer, j'ai été condamné à une peine de 5 ans de prison, 3 ans ferme et 2 ans de sursis, pour une simple tentative de cambriolage.

C'est à ma sortie de prison que j’ai rencontré le bouddhisme de Nichiren grâce à des amis d’enfance du quartier. La pratique bouddhique m’a permis d’être plus cohérent, plus conscient de la force du discours, du dialogue, et de mieux gérer mon propre état de vie. Mes paroles sont devenues plus sensées, plus efficaces. Je m’appuyais sur les textes bouddhiques sans dire : « C’est du bouddhisme ». Cela m’a permis de trouver des mots dans le dialogue avec les jeunes. Daisaku Ikeda dit que, pour manifester la vraie bonté, il faut être très fort. Je comprends cela. La faiblesse provoque le contraire.

Pour manifester la vraie bonté, il faut être très fort. Je comprends cela. La faiblesse provoque le contraire.

Après plusieurs passages en prison, je me suis décidé à sortir définitivement de cette vie cauchemardesque. J'ai commencé à me soigner du Sida que la drogue m’avait fait attraper, je me suis sevré de la drogue et de l'alcool, et j'ai entrepris d'améliorer mon état de santé, alors désastreux. Je dis souvent aux gens que j’étais en état de “cadavre” pour qu’ils aient une petite idée de l’état dans lequel j’étais !

Là, seuls deux choix m’étaient possibles : mourir, ce qui était le choix le plus simple et le plus évident, ou vivre, ce qui demandait un courage incommensurable et inimaginable. Mais c’est ce choix que j’ai fait, avec la détermination de revenir au monde sur la base de la pratique bouddhique. Mission accomplie !

J’aurais à cœur de vous raconter l’évolution de cette révolution humaine, en tant que jardinier travaillant pour ma ville, Paris, dans mon quartier, le 19e, et avec une santé à toute épreuve, et de belles victoires personnelles.

Maintenant, mon expérience passée est un vrai trésor. Elle me donne du poids pour aider les jeunes du quartier qui sont un peu perdus, pas seulement les violents. Il faut avoir de la détermination pour comprendre les autres, leurs souffrances, trouver l’attitude et les mots justes.