Dans ses formations, Alain développe des méthodes de vente imparables. Une mise au placard l’amène à une réflexion et à un changement des valeurs qu’il enseigne.
A vingt-six ans, je démarre dans la vente à domicile, payé à la commission. J’évolue rapidement pour devenir manager des ventes, puis responsable du développement de mon entreprise.
Après cinq ans en déplacement sur toute la France et une explosion des résultats, j'occupe un poste de directeur de formation. Pendant dix ans, chaque année, quatre cents personnes sont formées. À trente-six ans, je suis fier de travailler à peine une trentaine d’heures par semaine, pour une rémunération plus que confortable que je n’avais pas oublié de négocier.
Je rencontre Iris, ma future épouse, au cours d’un stage de formation. Jusque-là, j’avais obtenu de fantastiques résultats matériels, mais j’étais malheureux dans ma vie sentimentale. Après deux années de cohabitation et beaucoup de ténacité, Iris m’amène à goûter la pratique bouddhique. Je prends peu à peu conscience d’un manque de sagesse et d’une fermeture de cœur dans bien des aspects de ma vie.
Dans mon travail, je comprends que je suis l’ardent défenseur d’un système dont les règles s’apparentent plus à la loi de la jungle qu’à la création de valeurs humaines.
Dans mon travail, je comprends que je suis l’ardent défenseur d’un système dont les règles s’apparentent plus à la loi de la jungle qu’à la création de valeurs humaines.
N’ayant pas voulu rejoindre la « cour du roi », sur Paris, le directeur commercial me met sur une voie de garage. Je vois mes responsabilités et mes acquis disparaître jour après jour. Je me sors de justesse de deux traquenards en vue d’un licenciement sec, le dernier fondé sur un chantage. Mon salaire est amputé de plus d'un tiers. J’accepte, mais je renforce ma prière.
Peu à peu, ma pratique me permet d’ouvrir les yeux. Je réalise que, durant toutes ces années, j’ai prolongé un système sans aucune protection pour les vendeurs. Ainsi, certains vendeurs non rentables étaient humiliés et poussés à démissionner. Lors d’un séminaire bouddhique, je reprends l’engagement de tout mettre en œuvre de l’intérieur, afin de changer les conditions de travail des vendeurs, notamment pour leur garantir un salaire minimum. Ayant informé les dirigeants de mes intentions, je suis violemment débarqué pour faute grave sous un prétexte ahurissant, sans aucune indemnité après vingt ans d’ancienneté.
Il s’ensuit une traversée du désert de seize mois. La peur au ventre ne me quitte plus une seconde. Nous avons une fille de cinq ans. Aux yeux des chasseurs de tête, à quarante-huit ans, vous êtes déjà un « vieux » et déclaré hors course.
Je persévère. Je parviens à décrocher des contrats en tant que vendeur sur les foires. Je passe par une série de faux espoirs… Je ne comprends plus rien. Malgré cela, je pratique de façon plus assidue tous les jours.
Un an plus tard, j'ai pu rebondir et stabiliser ma situation : je travaille en tant qu’agent général régional, avec des conditions plus que confortables. Ce qui m’a permis de gagner, c’est non seulement la persévérance, mais aussi le fait d’être toujours resté fidèle, face au doute, aux valeurs humaines du bouddhisme.