Face au handicap, Marielle explique comment sa pratique du bouddhisme de Nichiren, nourrie par de nombreux défis, lui a permis de révéler tout son potentiel et de devenir pleinement heureuse.
En 1986, je suis victime d'un grave accident de voiture. Cet événement va bouleverser le cours de ma vie. À l’âge de 21 ans, je deviens ainsi tétraplégique, paralysée des jambes et partiellement des bras. Je passe plusieurs années en centre de rééducation.
Six ans plus tard, une personne me parle du bouddhisme de Nichiren. « Je ne peux pas te garantir que tu retrouveras l’usage de tes jambes, me dit-elle, mais cette pratique ne pourra qu'être bénéfique pour ta santé. » Je commence à réciter Nam-myoho-renge-kyo et retrouve l’espoir. Peu à peu, la décision de devenir autonome germe en moi. Malgré mon handicap, je désire reconquérir ma liberté. Mais il me reste beaucoup de chemin à parcourir…
Je suis déterminée à devenir la femme la plus heureuse du monde et à rencontrer le meilleur compagnon pour ma vie !
Au fil des ans, cette pratique me permet de remporter de multiples victoires sur moi-même. À force de persévérance, ma santé s’améliore et mon esprit se renforce. Je développe mes capacités et réussis même à quitter l’institution dans laquelle je vivais. En 1997, grâce à l’indemnisation de l’assurance, je me fais construire une maison parfaitement adaptée à mon handicap, en Bretagne. Mes parents s’installent à mes côtés afin de me soutenir au quotidien. Plus que jamais déterminée à gagner mon autonomie, je finis par parvenir à sortir seule sur le port à proximité de chez moi. C’est une première victoire éclatante !
Petit à petit, je m’engage dans les activités du mouvement Soka. Dès 2010, j’accueille des réunions de discussions et soutiens des membres de mon groupe. Ma vie s’ouvre et je ressens pour la première fois une profonde symbiose avec mon environnement. Je ne pense plus à ce que je ne peux pas faire mais uniquement à ce que je peux faire ! Et je me rends compte que, malgré mon handicap, je peux réaliser beaucoup de choses.
Mon horizon s’ouvre à de nouveaux défis. Pour la première fois, j’exprime mon rêve de rencontrer un compagnon. Mais j'ose à peine y croire… Comment moi, femme tétraplégique, pourrais-je conquérir le cœur d’un homme ? En 2014, lors d’un séminaire bouddhique, je réussis enfin à décider de réaliser ce rêve. Je suis déterminée à devenir la femme la plus heureuse du monde et à rencontrer le meilleur compagnon pour ma vie !
À la suite du séminaire, des interventions médicales m’obligent à rester alitée plusieurs mois à l’hôpital. Mais je ne me décourage pas et reste déterminée à aller jusqu’au bout de ma détermination. Pendant cette période, je récite de nombreux daimoku [Nam-myoho-renge-kyo], en regardant le plafond de ma chambre d’hôpital. Une phrase tirée des écrits de Nichiren me soutient particulièrement :
Efforcez-vous d'approfondir votre foi jusqu'à votre dernier instant. Sinon, vous éprouverez des regrets. Ainsi, il faut douze jours pour aller de Kamakura à Kyoto. Si, ayant marché pendant onze jours, vous vous arrêtez au matin du dernier jour, comment pourrez-vous admirer le clair de lune sur la capitale ?
Nichiren, Lettre à Nike, Écrits, 1037.
De retour chez moi, je me décide à créer un profil sur un site de rencontres. Je fais le choix de ne pas dissimuler mon handicap, bien qu'on me le déconseille. Et, au bout de deux mois, je commence à converser avec Mickaël. Je décide de savoir rapidement s’il est bien l’homme de ma vie. Dès notre première rencontre, en juillet 2015, c’est une évidence, pour lui comme pour moi ! Notre relation se tisse dans une grande complicité et harmonie. Un an plus tard, Mickaël emménage chez moi.
Mon existence a complètement changé depuis notre rencontre. Je sors, je fréquente des amis et ma maison est joyeuse ! Finalement, je crois bien que j'ai réalisé cette décision prise en séminaire : « Moi, Marielle, en fauteuil roulant, je suis la femme la plus heureuse du monde ! »