Thème pour la réunion de novembre 2010. Nous présentons des extraits de trois textes de Daisaku Ikeda : l’éditorial paru dans le Daibyakurenge, « Ma détermination et mon voeu pour le quatre-vingtième anniversaire de la fondation de La Soka Gakkai », et « Le développement commence par la révolution humaine ».
Je souhaite que tous mes disciples fassent un grand vœu.1
Nichiren, L&T-I, 281.
S’ancrer solidement sur la voie essentielle de maître et disciple
Dans un de ses écrits, Nichiren déclare que le maître est comparable à la terre, et le disciple, à une plante (L&T-I, 243). Une petite graine peut pousser jusqu’à devenir un arbre immense qui s’élève vers le ciel. Mais cette transformation majestueuse n’aura lieu que si la graine est profondément enfoncée dans le sol (D&E-mars 2010, 31).
Dans l’un des articles [de prévention 2], Nikko exhorte ainsi les futurs disciples: « Tant que kosen rufu n’est pas réalisé, répandez la Loi merveilleuse au mieux de vos capacités, sans ménager votre vie » (GZ, 1618). S’appliquer généreusement à la réalisation du grand voeu de kosen rufu, conformément aux enseignements de Nichiren, équivaut à l’esprit de maître et disciple exposé par Nichiren Daishonin, et à l’esprit éternel de la Soka Gakkai. J’espère que vous tous, en tant que responsables, graverez cela dans vos coeurs.
Depuis l’époque où j’étais un jeune homme, engagé passionnément vers l’idéal de kosen rufu, j’ai sincèrement fait tout ce que j’ai pu pour aider mon maître. Quand les affaires de M. Toda ont périclité dans les années agitées d’après-guerre, lui causant d’énormes dettes, j’ai travaillé de tout mon cœur jusqu’à ce que tous ses créanciers soient remboursés. J’ai soutenu M. Toda jour et nuit. J’ai soutenu mon maître bouddhique et la Soka Gakkai pendant toute ma jeunesse. Je peux dire avec certitude devant le gohonzon que je n’ai pas le moindre regret d’avoir agi ainsi.
Peu de temps avant sa mort, M. Toda m’a dit: « Daisaku, tu as toujours été là pour moi dans les moments les plus difficiles. J’ai gagné. J’ai gagné dans ma vie. Cela a été une bonne vie. »
Après son décès, son engagement courageux pour aider les personnes qui souffrent à trouver le bonheur est demeuré une inspiration constante pour moi. J’ai continué son combat, faisant mien son esprit. La victoire dans les actions menées pour kosen rufu dépend des disciples qui font des efforts dans le même esprit que leur maître bouddhique. Telle est l’essence du bouddhisme. Cela représente le mode de vie le plus profond.
Le pouvoir de la victoire vient de notre détermination et de notre prière dans l’objectif de s’acquitter de notre dette de gratitude à l’égard de notre maître bouddhique.
Formuler sans crainte un grand vœu
Nichiren écrit: « Tous mes disciples doivent cultiver un fort desir d’atteindre l’illumination » (L&T-I, 281). Aussi pénibles que puissent être nos conditions de vie, nous devons prier avec une confiance absolue et projeter des rêves ambitieux, avec l’esprit de refuser d’être vaincus par quoi que ce soit. Nous devons fonder notre vie sur le grand voeu de kosen rufu. Avoir le courage de faire ce serment nous libère de la dépendance de notre petit ego.
M. Toda a donné l’enseignement suivant: « C’est vous-même qui devez prendre la responsabilité de notre mouvement. Nous ne pouvons mener complètement une lutte si certaines personnes apportent simplement un peu d’aide — même si elles se comptent par dizaines de milliers ! » Cela est absolument vrai. La victoire requiert des efforts sérieux et acharnés. A moins de s’appliquer sérieusement dans l’esprit, cela ne reste qu’un jeu. Si nous espérons gagner, nous ne devons pas montrer la moindre négligence ou complaisance.
Dans chaque effort, j’ai toujours fait le maximum, déterminé à transformer l’impossible en possible, par égard pour mon maître bouddhique et kosen rufu. J’ai, moi aussi, connu des périodes financièrement difficiles. Un hiver, je n’avais même pas de manteau pour me protéger du froid et, comme je ne pouvais pas m’acheter de nouvelles chaussures, je devais porter des sandales de bois. Malgré ces circonstances, je ressentais un profond sentiment de fierté, parce que je savais que, si les enseignements de Nichiren Daishonin étaient corrects, ma victoire future était certaine.
Vous tous faites des efforts avec sérieux pour kosen rufu dans tout le Japon. Je suis bien au cout rant de tous vos efforts, grâce aux comptes rendus et courriers. Ces documents sont gardés précieusement au siège de la Soka Gakkai. Ils seront conservés comme de précieuses archives pour les générations futures, témoignant de vos durs efforts et des choses merveilleuses que vous avez accomplies (...).
Au plus fort de la persécution d’Atsuhara, Nichiren Daishonin écrit à son jeune disciple, Nanjo Tokimitsu: « Je souhaite que tous mes disciples fassent un grand voeu » (« Quoi qu’il en soit, tous mes disciples doivent cultiver un fort désir d’atteindre l’illumination », L&T-I, 281). Ce grand voeu fait référence à l’Eveil en cette vie et la réalisation de kosen rufu, idéal sans égal. Nichiren exhorte ainsi Tokimitsu à consacrer l’énergie de sa jeunesse dans cette voie et à dépasser tous les obstacles en chemin. Inspiré par ces paroles, Tokimitsu s’est dressé pour protéger Nichiren Daishonin et ses disciples, brandissant ainsi bien haut l’étendard de la victoire pour cet enseignement essentiel. C’est là l’équation immuable pour réaliser kosen rufu.
Aux côtés de M. Toda, je laisse moi aussi des souvenirs d’actions victorieuses en tant que son disciple, qui resteront pour toute l’éternité.
M. Toda nous disait souvent: « C’est vous, jeunes gens, qui épaulez la Soka Gakkai à partir de maintenant. Accomplissez la noble mission de kosen rufu grâce à vos efforts! » Il n’a jamais dorloté les jeunes. Il leur confiait des tâches ambitieuses, leur donnait de grandes responsabilités, leur faisant confiance pour qu’ils initient un nouveau développement. C’est ainsi qu’il entraînait les jeunes.
Les jeunes gens et moi, solidement unis, avons répondu de tout notre coeur aux aspirations et à la confiance de M. Toda. C’était notre grande fierté.
J’aimerais souligner que l’année du quatre-vingtième anniversaire marque le moment, pour la jeunesse de notre mouvement bouddhiste, de poursuivre cette tradition et d’ouvrir victorieusement la voie dans tous les domaines.
Aller de l’avant avec une persévérance infatigable
Faire sa révolution humaine ne sous-entend pas devoir développer des qualités surhumaines. Il s’agit plutôt du processus par lequel nous nous efforçons de transformer, en profondeur et par l’action, la dimension intérieure de notre vie. [...] Notre révolution humaine se reflète dans notre comportement. [...] Faire sa révolution humaine signifie progresser régulièrement, faire ne serait-ce qu’un pas de plus que la veille, un pas de plus que l’an dernier. Soyez à l’initiative du changement! Ouvrez vous-même un chemin vers votre bonheur! (D&E-mars 2010, 5-6)
Comme le dit Nichiren: « Efforcez-vous de faire surgir le pouvoir de la foi » (L&T-I, 276). Cela signifie faire jaillir le coeur courageux d’un Roi-lion, lutter intérieurement sans complaisance ni apathie, et gagner sur les Trois Obstacles et Quatre Démons qui peuvent se manifester sous diverses formes.
Questions et thèmes pouvant servir de support
- Comment appliquer ces trois points dans notre vie quotidienne ?
- Expériences personnelles sur ces trois points
- 1. ↑ Traduction littérale de l’anglais (WND-1, 1003) pour les besoins du présent texte (note de la traduction). La phrase parue dans le Gosho en français est « Quoi qu’il en soit, tous mes disciples doivent cultiver un fort désir d’atteindre l’illumination. » (L&T-l, 281).
- 2. ↑ Les Vingt-six articles de prévention de Nikko est un document que Nikko Shonin, successeur désigné de Nichiren Daishonin, a écrit en 1333 par égard pour les moines et les laïcs des générations futures, afin de préserver la pureté des enseignements de Nichiren. Ils soulignent l’esprit fondamental du principe de foi, pratique et étude.