Pour la quinzaine d’étude du mois de mars, nous vous proposons d’approfondir le principe d’unité – « différents par le corps, un en esprit » pour la réalisation de kosen rufu et un des principaux piliers du bouddhisme de Nichiren, une philosophie porteuse d’espoir pour l’harmonie humaine.
Extrait de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 17
L’unité selon le principe de « différents
par le corps, un en esprit » représente
le modèle de l’harmonie
humaine
Nichiren écrit : « Tous les disciples
de Nichiren, moines et laïcs, devraient
réciter Nam-myoho-renge-kyo avec
la conscience d’être “différents par le
corps, un en esprit”, en transcendant
toute différence entre eux jusqu’à devenir aussi inséparables que les poissons
et l’eau dans laquelle ils nagent. Ce lien
spirituel est la base de l’héritage de la Loi ultime de
la vie et de la mort. » (L’héritage de la Loi ultime
de la vie et de la mort, Écrits, 218) […]
Nichiren appela ses disciples à transcender « toute
différence entre eux » ; en d’autres termes à transcender l’idée que leurs vies sont séparées les unes des
autres. Cela veut dire, par exemple, surmonter la tendance égoïste à penser uniquement à ses seuls intérêts, sans considération pour autrui, ou ne voir les
autres qu’avec un esprit passif ou hostile. Si dans un
mouvement comme le nôtre, le cœur des gens est
divisé, le véritable héritage du bouddhisme ne peut
pas se transmettre. C’est pourquoi, dans ses écrits,
Nichiren met en garde à maintes reprises contre un
tel comportement.
« Aussi inséparables que les poissons et l’eau dans laquelle ils nagent » fait référence à la conscience profonde
que nos vies sont inextricablement liées à celles de
nos compagnons de croyance ; nos vies sont fondamentalement reliées les unes aux autres. C’est une
métaphore qui illustre le soutien mutuel et le respect
que les pratiquants, qui partagent la même mission
de kosen rufu, doivent cultiver entre eux. « Différents
par le corps, un en esprit », signifie que tous les pratiquants font le meilleur usage de leurs talents et
dons uniques, tout en avançant en cohésion vers le
noble objectif de kosen rufu.
En résumé, Nichiren explique que l’héritage de la Loi
merveilleuse qui coule dans sa propre vie se transmet grâce à l’unité exprimée par le principe « différents par le corps, un en esprit », et vibre ainsi dans
la vie de chaque personne qui se consacre au grand
vœu de kosen rufu.
[…] L’unité est souvent considérée comme un simple
moyen pour parvenir à un objectif. Cependant, l’unité
dont parle Nichiren, fondée sur l’établissement du
bonheur pour tous les êtres humains grâce à l’enseignement correct, représente en soi la quintessence
de l’harmonie humaine et une juste vision de kosen
rufu. C’est donc le but et non le moyen. Nichiren
dit aussi que « même le grand désir d’une vaste diffusion [ou le grand vœu de kosen rufu] peut être réalisé » (Écrits, 218) quand nous avançons solidement unis
autour d’un même objectif, selon le principe « différents par le corps, un en esprit ».
(Daisaku Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, vol. 17,
Acep 2019, p. 310-312.)
Extraits de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 1
Une communauté de pratiquants
harmonieuse, en accord
avec l’intention du Bouddha
• [Dans le] bouddhisme, le principe d’unité
traduit par l’expression « différents par le
corps, un en esprit » fait référence
à l’harmonisation de l’individu et
du groupe sur la base de la Loi. Cela
décrit un ensemble de personnes
de valeur d’une grande richesse et
d’une grande diversité, qui s’inspirent mutuellement dans leurs
efforts pour accomplir kosen rufu.
[…] En un sens, l’esprit d’unité
bouddhique est l’incarnation
ultime de la « stratégie du Sûtra du Lotus »
(Écrits, 1011), c’est-à-dire de la récitation de
Nam-myoho-renge-kyo en ayant foi dans le Gohonzon,
ou, plus précisément encore, de la prière avec la
volonté commune de réaliser kosen rufu.
Kosen rufu ne s’étendra pas, même si l’on fait appel
aux meilleurs plans ou aux meilleures stratégies,
sans une telle unité de prière. Une forte prière fondée sur l’unité fera surgir également un immense
élan. Donc, même si des individus qui cherchent à
troubler l’unité de notre mouvement venaient à apparaître, leur influence négative serait alors repoussée par la résolution sans faille de chacun. Quand
nous avançons avec l’esprit de réaliser la cohésion
et en nous fondant sur la récitation de Nam-myoho-renge-kyo pour la réalisation de kosen rufu, nous générons un puissant mouvement permettant d’aller de
l’avant et l’énergie qui nous garantit d’obtenir la victoire. Tous ceux qui partagent cet esprit savent agir
en harmonie avec les autres et ressentent de la joie
même au cœur de grands combats. L’unité d’intention est la clé pour créer un tel rythme de victoires
et d’activités dynamiques.
Désormais, mon souhait le plus cher est que les
jeunes, qui sont nos successeurs, héritent de ce noble
rythme de la victoire engendrée par l’unité suivant le
principe de « différents par le corps, un en esprit ». À
cette fin, j’aimerais clarifier plusieurs points concernant le concept de « différents par le corps, un en
esprit », ou unité d’objectif, qui représente la clé de
la victoire.
Premièrement, « un en esprit » désigne le grand
désir ou grand vœu de kosen rufu. […]
Deuxièmement, cette unité d’esprit, ou unité de but,
doit se construire sur la base d’un respect sincère de
nos amis pratiquants […]
Troisièmement, « un en esprit » désigne simplement la foi ancrée dans l’engagement commun du
maître et du disciple.
[…] Le président Toda prédisait qu’à l’avenir les écrits
bouddhiques désigneraient la Soka Gakkai sous le
nom « Bouddha Soka Gakkai ». La Soka Gakkai, l’assemblée unie et directement reliée à Nichiren qui
œuvre pour faire de kosen rufu une réalité, est en elle-même le Bouddha. Telle était l’inébranlable conviction de mon maître.
[…] J’espère que, par vos efforts réguliers dans la foi
et par vos actions sincères pour créer l’unité dans la
diversité – « différents par le corps, un en esprit » –,
vous élargirez encore davantage cette communauté
harmonieuse de pratiquants, construite par les deux
premiers présidents et moi-même sur la base de l’engagement commun du maître et du disciple. Cela
représente en effet la voie de kosen rufu et le moyen
certain de concrétiser la paix mondiale.
[…] L’important est de bien s’entendre et de dialoguer
– ce devrait être votre principe directeur ; Souvenezvous que l’unité et la solidarité se forgent à partir
d’encouragements mutuels bienveillants.
(Daisaku Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 1, Acep 2018, p. 170-174 et 186.)
• L’unité dans la diversité naît de l’action commune
de tous les individus qui œuvrent ensemble pour le
grand vœu de kosen rufu, chacun brillant avec éclat
sur le lieu de sa mission. Une telle cohésion ne peut
résulter d’une injonction, c’est une union motivée de
l’intérieur, une alliance de personnes ordinaires luttant pour révéler leur véritable potentiel dans toute
sa noblesse. Le plus important, c’est le bonheur de
chaque personne, la victoire de chacun dans la vie.
Un individu qui transforme son karma, une personne
qui développe son humanité, voilà ce qui est essentiel.
Nichiren écrit : « Quand le pin fleurit, le cyprès se
réjouit ; quand l’herbe dépérit, les orchidées pleurent.
Même les plantes et les arbres – des êtres non sensitifs –
s’unissent pour partager les joies et les peines d’un ami. »
(WND-II, 964) Se réjouir du bonheur de nos amis,
applaudir sincèrement leurs victoires, être à leurs
côtés et les encourager lorsqu’ils sont au cœur du
combat, partager avec eux les bons moments comme
les temps difficiles, c’est sur la base de liens humains
aussi chaleureux que naît la véritable cohésion.
Un jour, M. Toda expliqua la cohésion avec des mots
très simples : « Dire à un autre pratiquant : “Tu rencontres, toi aussi, des difficultés ? Toi aussi, tu essaies de
joindre les deux bouts ? Toi aussi tu souffres ? Dans ce
cas, renforçons ensemble notre croyance !” Voilà ce que
signifie être unis par un même cœur. »
(Daisaku Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 1, Acep, 2018, p. 194-195.)
Extrait de Dialogues avec la jeunesse, tome 2
A-t-on besoin d’une organisation
pour poursuivre la pratique bouddhique?
– Certains persistent à dire qu’ils n’ont pas
besoin de l’organisation pour poursuivre leur
pratique bouddhique. Ils affirment qu’ils
peuvent parfaitement être autonomes.
En réalité, ce n’est pas si facile. Et, même
si l’on continuait à pratiquer le bouddhisme seul, cela se transformerait en
une pratique centrée sur soi-même,
consistant en beaucoup de prières,
mais peu d’action. Et, même si vous
arrivez à pratiquer seul, qu’en serait-il des autres ?
Nichiren Daishonin a enseigné à ses
disciples d’agir selon le principe de « différents
par le corps, un en esprit ». Telle fut l’orientation parfaitement claire qu’il nous légua.
Les véritables disciples de Nichiren Daishonin
sont ceux qui vivent en parfait accord avec ses
enseignements.
En termes contemporains « différents par le corps,
un en esprit » signifie « organisation ». « Différents
par le corps » rappelle que chaque personne est différente. Les gens diffèrent par leur apparence, leur
situation sociale, les évènements de leur vie et la
mission qui leur est propre. Mais pour ce qui est du
cœur, ils ne devraient faire qu’un, avoir un même
esprit, et être unis par leur foi bouddhique. […]
« Différents par le corps » signifie que chaque individu
exprime pleinement son potentiel et sa personnalité,
qui sont uniques. « Un en esprit » veut dire que tous
les individus se fondent sur une croyance commune
pour travailler ensemble à la réalisation d’un même
objectif, d’un même idéal. C’est la véritable unité
(Daisaku Ikeda, Dialogues avec la jeunesse, tome 2, Acep
2021, p. 54-55.)
Pour aller plus loin...
- La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 1 sur 2, chap. 23, Acep 2018, p. 165-198.
- Commentaires des écrits de Nichiren, vol. 4, L’héritage de la Loi ultime de la vie et de la mort, chap. 8, Acep 2023, p. 127-140.
- Le Monde des écrits de Nichiren Daishonin, vol. 1, Acep 2004, chap. 7 p. 171-197
Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois de février 2024.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren.
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