Pour la quinzaine d’étude du mois de septembre, nous vous proposons d’approfondir le sujet de la famille selon le point de vue bouddhique, à travers un ou plusieurs textes de votre choix parmi quatre extraits ci-dessous. Ce thème sera de nouveau abordé, le mois suivant, sous un autre angle.


Extrait de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2

“La foi pour une famille harmonieuse” est une orientation éternelle qui a été proposée par le deuxième président du mouvement Soka, Josei Toda. Une famille éclatante, positive et unie par des liens de confiance et d’amour est le reflet d’un esprit pur et riche. Elle représente aussi à la fois le premier pas et l’objectif ultime de nos efforts pour établir un monde heureux et en paix.
Au fil des années, d’innombrables pratiquants ont réussi à transformer des situations familiales sombres et négatives en les rendant éclatantes et heureuses. C’est là la fière histoire personnelle de la révolution humaine entreprise par chaque individu, et toutes ces histoires ensemble forment les fondations solides et profondes du mouvement Soka. L’exemple des pratiquants qui parviennent à créer des familles harmonieuses est un modèle vivant pour chacun et aussi, je pense, un symbole éclatant de l’avenir du Japon et du monde.
Notre but est d’établir une société idéale où le bonheur personnel et la prospérité sociale vont de pair, ce qui inclut par conséquent l’harmonie dans la famille. La clé pour établir une vie de famille saine et solide consiste pour chacun, en se fondant sur la Loi merveilleuse, à déployer des efforts afin de créer un environnement sûr et fort pour soi-même tout en contribuant à la prospérité de la société et à la paix mondiale.
Les membres de la famille d’une personne qui commence à pratiquer le bouddhisme de Nichiren ne se mettent pas toujours à pratiquer en même temps. Parfois, les nouveaux pratiquants rencontrent même une forte opposition au sein de leur famille. Mais une telle opposition est tout simplement une épreuve pour tester leur foi, qu’ils surmonteront à coup sûr en poursuivant leur révolution humaine et en devenant des membres respectés au sein de la société et de leur famille.
Le chapitre « Les actes antérieurs du roi Merveilleux-Ornement » (27e) du Sûtra du Lotus relate l’histoire des vies antérieures du bodhisattva Roi-de-la-Médecine et du bodhisattva Médecine-Supérieure quand ils étaient frères et portaient respectivement le nom de Pure-Resserre et Pure-Vision. Avec leur mère, Pure-Vertu, ils essayaient de persuader leur père, le roi Merveilleux-Ornement, d’avoir foi dans le bouddhisme. Pour y parvenir, Pure-Resserre et Pure-Vision accomplirent divers prodiges surnaturels. Cette métaphore sert à montrer le pouvoir du Bouddha et le pouvoir de la Loi – ce que l’on peut traduire en termes modernes par montrer la preuve factuelle de sa révolution humaine.
Je pense que toute révolution authentique – c’est-à-dire qui sert clairement les besoins des personnes ordinaires – se manifeste clairement au sein du cercle familial. Une telle révolution, fondée sur la famille, est la plus fondamentale et la plus durable d’entre toutes. Elle crée un courant qui résiste au temps et devient une force que nul ne peut entraver.
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 2/2, Acep, p. 72-74)


Extrait de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 4

Ce soir-là, Shin’ichi organisa un dîner dans un restaurant chinois. Ceux qui avaient accueilli son groupe à l’aéroport et leur avaient fait visiter la ville y étaient tous conviés.
Au cours du repas, Shiroyama confia à Shin’ichi un problème qui le tracassait :
« J’ai cinq enfants. Deux d’entre eux, un garçon et une fille ne pratiquent pas le bouddhisme. Je suis déçu de ne pas avoir mis en pratique la directive de M. Toda “la foi pour une famille heureuse et harmonieuse” ; j’ai honte de cet échec.
— Quel âge ont vos enfants? demanda Shin’ichi.
— Ils sont déjà adultes. »
Shin’ichi expliqua à Shingo Shiroyama :
« C’est une erreur de présumer que vos enfants vous obéiront toujours, simplement parce que vous êtes leur père. La croyance religieuse est une affaire de choix.
— Oh, dit Shiroyama, l’air quelque peu décontenancé d’apprendre qu’il avait tort d’avoir de telles attentes à l’égard de ses enfants.
— Il est déraisonnable de croire que vos enfants comprendront et accepteront votre croyance du simple fait qu’ils sont vos enfants. Puisqu’ils sont adultes, en particulier, il est logique qu’ils aient leurs convictions et valeurs propres. Vous devriez donc vous efforcer de respecter leurs opinions et le style de vie qu’ils ont choisi.
Si, en se fondant sur un tel respect, vous souhaitez sincèrement les amener à la croyance, le meilleur et le seul moyen est de leur donner personnellement l’exemple. Vous devez leur démontrer la grandeur de cette pratique à travers votre vie et votre personnalité. En d’autres termes, vous devez être un père que vos enfants puissent respecter et dont ils puissent réellement être fiers.
Il est impossible de tromper les membres de notre famille. Ils nous connaissent trop bien. Ce sont nos critiques les plus perspicaces, les plus sévères. Parfois, et notamment dans le département des Femmes, on voit certaines personnes participer avec énergie et enthousiasme aux activités, mais se plaindre ensuite et critiquer leurs amis membres une fois rentrées chez elles. Il est évident que, dans ce cas, leurs enfants n’auront aucune envie d’adhérer.
Si vous priez vraiment, sincèrement, pour le bonheur de vos enfants, votre prière touchera leur cœur – ils finiront par s’éveiller à la croyance. En outre, si vous déployez des efforts acharnés dans la pratique, votre famille sera protégée par les bienfaits et la bonne fortune que vous accumulez grâce à la croyance.
Par conséquent, il ne sert à rien de s’inquiéter ni de pré­ cipiter les choses. Et ce qui est plus important encore, il n’y a absolument aucune raison d’imposer votre croyance à vos enfants. »
Shiroyama hocha la tête.
(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 6, Acep, p. 117-119)


Extraits de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2

Je suis sûr que, pour beaucoup d’entre vous, vos parents ou autres membres de la famille ne pratiquent pas le bouddhisme de Nichiren. Mais vous n’avez pas lieu de vous en soucier ou de vous inquiéter. Quand vous vous dressez avec une foi authentique, vous pouvez guider ceux qui vous sont chers sur la voie du bonheur éternel. Tel est le pouvoir illimité de la Loi merveilleuse. Quand le soleil se lève, il illumine tout ce qui se trouve sur Terre. La nuit, il suffit qu’un seul phare éclaire l’océan pour que d’innombrables bateaux puissent naviguer en toute sécurité. Au sein d’une famille, il suffit qu’une personne agisse en tant que pilier solide pour que chaque membre de la famille mène une vie sûre et paisible.
Vous êtes le soleil qui éclaire et illumine les autres de bonheur. Vous êtes le phare qui guide les autres vers l’atteinte de la bouddhéité. Vous êtes le solide pilier central de la bonne fortune et des bienfaits qui apporte le bonheur à votre famille. Ceux qui ont créé un lien avec le bouddhisme y adhèreront et le pratiqueront un jour.
Menez votre vie de manière joyeuse et positive, en entourant chaleureusement toutes les personnes autour de vous avec un cœur ouvert et avec un profond humanisme.
Dans une lettre adressée au jeune Nanjo Tokimitsu, Nichiren écrit que celui qui souhaite faire un présent à ses parents, mais qui n’en a pas les moyens, devrait simplement leur offrir un sourire deux ou trois fois par jour (cf. WND-II, 636). Les parents se réjouissent des sourires de leurs enfants, qui illuminent leur cœur à l’instar des rayons du soleil.
Exprimer sa reconnaissance à l’égard de ses parents est la quintessence du bouddhisme. Rien ne réjouit davantage les parents que des relations agréables et tendres avec leurs enfants. Ils sont alors pleins de fierté et de joie d’avoir élevé des êtres humains si remarquables. Dans ce cas, ils sont même prêts à écouter tout ce que leurs enfants ont à leur dire. Si, à chaque fois que vous voyez vos parents, vous insistez pour qu’ils pratiquent le bouddhisme, en leur disant que sinon, ils souffriront, vous ne ferez que les rendre malheureux et les contrarier. Il est tout à fait normal que vous pratiquiez sincèrement pour que vos parents atteignent la bouddhéité, mais j’espère aussi que votre comportement envers eux sera toujours empreint de sagesse, de chaleur et de bon sens. Montrer que vous avez développé votre humanité est la meilleure manière de transmettre la valeur du bouddhisme à votre entourage. C’est ainsi que vous pourrez développer à la fois votre propre bonne fortune et vos bienfaits ainsi que ceux de votre famille.
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 2/2, Acep, p. 77-79)


Extraits de La Nouvelle Révolution humaine, vol. 1

La réunion de discussion commença à 14 heures. Une Japonaise, dont le mari ne pratiquait pas, posa la première question :
« Mon mari soutient beaucoup ma pratique mais il se refuse à adhérer parce qu’il est catholique. Je ne peux m’empêcher de penser que, tant qu’il refusera de pratiquer, je ne pourrai pas être heureuse. Que puis-­je faire pour qu’il commence à pratiquer ? »
C’était un problème qui ne se posait pas seulement aux membres de Washington mais à de nombreux autres dans tous les États-Unis.
Le mari de cette femme était justement l’homme qui, en tant que membre du « groupe de fret », avait conduit Shin’ichi à la réunion.
En apprenant cela, Shin’ichi répondit en souriant :
« Vous avez un mari qui déploie des efforts sincères pour kosen rufu ; il semblait très heureux de nous transporter dans une voiture arborant le drapeau de la Soka Gakkai. C’est vraiment extraordinaire ! Il n’y a aucune raison de s’inquiéter du fait qu’il soit membre ou non. Ces aspects formels n’ont aucune importance.
Certaines d’entre vous ont peut-­être des maris ou d’autres membres de leur famille qui sont opposés à leur croyance. Il serait cependant absurde de vous laisser dominer par vos émotions et de vous quereller avec eux au sujet de la pratique. Et s’il advenait que votre mari se trouve dans une impasse ou commette une erreur à son travail, je vous recommande tout particulièrement de vous abstenir de lui dire : “C’est parce que tu ne pratiques pas !”
Vous vous sentirez peut-­être parfois seule s’il n’y a que vous qui pratiquez dans votre famille, mais, si vous déployez des efforts dans la croyance, vos bienfaits et votre bonne fortune rejailliront sur tout votre foyer. Votre présence sera comme un immense parapluie qui les protégera des intempéries. C’est donc une erreur de croire que vous­même et votre famille ne pourrez pas devenir heureux parce qu’à part vous, personne d’autre ne pratique.
Bien sûr, il est important de prier pour que votre famille pratique le bouddhisme de Nichiren Daishonin afin de trouver le bonheur, mais ce qui compte avant tout, c’est que chacune de vous prouve la grandeur de cette pratique dans sa propre vie. Si vous continuez à déployer des efforts dans votre croyance en tant qu’épouses et mères, si vous développez vos qualités humaines et devenez une présence radieuse, débordante de bonne humeur, de sagesse, de chaleur humaine et de considération, alors, votre famille aura tout naturellement une opinion favorable de ce bouddhisme. Par conséquent, si vous voulez la rallier à votre croyance, la première chose à faire est de gagner son amour et son respect. »
Shin’ichi s’efforçait de bien faire comprendre que le bouddhisme est le summum du bon sens et de la raison.
(Vers un siècle de la santé, Acep, 2023, p. 9-11)


Pour aller plus loin...

  • La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 2/2, Acep, p. 71-101.
  • Les Cinq Orientations éternelles de la Soka Gakkai, Acep, p. 9-26.

Ce support est à retrouver dans le numéro double de Valeurs humaines de juillet-août 2023.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro