Pour la quinzaine d’étude du mois de juin, nous vous proposons d’évoquer le sujet de la maladie selon la vision bouddhique, qui nous révèle que nous avons les ressources nécessaires pour garder espoir quand notre santé nous fait défaut.


Extrait de L’Espoir, ça se décide !

Comme l’a écrit Miguel de Cervantès dans son célèbre Don Quichotte, « Où il y a de la vie, il y a de l’espoir ». Bien souvent, ma santé était si mauvaise que je perdais tout courage et j’étais sur le point de me résigner à mourir. Mais je me disais alors : « Puisque je suis encore en vie, l’espoir demeure. » J’étais résolu à poursuivre le combat.
Je sais qu’il y a en ce monde de nombreuses personnes bien plus malades que j’ai pu l’être. Je souhaite les encourager à affronter leurs épreuves avec un cœur ferme, sans céder au désespoir, et à ne jamais abdiquer dans leur lutte contre la maladie. Et cela ne s’applique pas seulement à la santé.
Aussi périlleuse que soit la situation dans laquelle nous sommes, nous pourrons toujours trouver une opportunité, une ouverture, pour nous en sortir. L’important est de ne jamais perdre espoir et de faire face avec courage.
(L'Espoir, ça se décide !, Acep, p. 38)


Extrait de Vers un siècle de la santé

La différence entre la maladie et le démon de la maladie

Je tiens maintenant à réaffirmer qu’il faut bien faire la différence entre la maladie et le démon de la maladie.
La maladie fait partie des souffrances universelles : nul ne peut y échapper. Mais elle peut nous conduire à sombrer dans le désespoir, à capituler et à perdre la force de continuer à vivre. Cet aspect de la maladie, qui retire aux êtres humains leur vitalité et agit comme un « voleur de vie », correspond à ce que le bouddhisme qualifie de « démon » ou de fonction démoniaque.
Nous devons percevoir cet aspect démoniaque pour ce qu’il est et l’affronter grâce au pouvoir de notre foi et de notre pratique bouddhiques. Prenons la décision de ne pas être vaincus. En luttant et en remportant la victoire sur le démon de la maladie, nous pouvons faire apparaître notre état de bouddha.
(Vers un siècle de la santé, Acep, p. 19-20)


Extrait de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2

Lutter contre la maladie permet de développer une force spirituelle invincible

Nichiren écrit : « Sa maladie ne serait-elle pas le dessein du Bouddha puisqu’il est enseigné à la fois dans le Sûtra de l’enseignement de Vimalakirti et dans le Sûtra du Nirvana que les malades atteindront à coup sûr la bouddhéité ? De la maladie naît l’aspiration à entrer dans la Voie. » (Le bon remède pour tous les maux, Écrits, 948) Daisaku Ikeda explique clairement que la maladie peut devenir l’occasion d’approfondir notre foi et de faire surgir notre état de bouddha.

• Le bouddhisme identifie la maladie comme l’une des souffrances fondamentales rencontrées par les êtres humains – l’une des quatre souffrances (naissance, vieillesse, maladie et mort). Dans leur quête d’une solution aux maladies, le bouddhisme et les sciences médicales partagent un objectif commun. Ces deux domaines s’interrogent sur ce qui est nécessaire pour que les gens puissent jouir d’un éclatant bien-être mental et physique, et mener une vie épanouie.

La santé ne se définit pas simplement par l’absence de maladie. Une vie véritablement en bonne santé est créative – elle consiste à ne jamais cesser de nous lancer des défis, de créer quelque chose, et d’aller de l’avant pour élargir notre horizon, tant que nous sommes en vie. Mon maître spirituel, le deuxième président de la Soka Gakkai, Josei Toda, a dit qu’à notre époque les gens commettent deux erreurs fondamentales : ils confondent la connaissance avec la sagesse, et ils associent de manière erronée la maladie à la mort.

La connaissance et la sagesse ne sont pas la même chose. La relation entre les deux peut être abordée sous différents angles. De manière très générale, nous pouvons dire que la science médicale lutte contre la maladie grâce aux connaissances. Le bouddhisme, quant à lui, développe la sagesse humaine pour nous permettre d’équilibrer notre vie et de renforcer notre énergie vitale. Nous pouvons ainsi utiliser les connaissances médicales comme soutien dans le processus de notre guérison. Il serait donc absurde d’ignorer ou de rejeter la médecine. Agir de cette façon en invoquant des motifs religieux correspondrait à du fanatisme. Nous devons utiliser intelligemment le savoir de la médecine pour vaincre les maladies, et le bouddhisme peut nous aider à faire surgir la sagesse afin de parvenir effectivement à ce but.

La sagesse est essentielle à la fois pour la santé et pour la longévité. C’est également un aspect crucial du bonheur. Si nous désirons créer une ère où les gens vivent en bonne santé, nous devons tout d’abord établir une ère fondée sur la sagesse.
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 1/2, Acep, p. 135-136)

• Nous ne devrions pas prendre non plus la maladie à la légère. Il est important d’adopter rapidement des mesures concrètes pour se soigner. […] Nous pouvons nous servir de la souffrance de la maladie comme d’un combustible pour renforcer notre foi et développer un état de vie plus profond et plus vaste. À la lumière de la Loi merveilleuse et du point de vue de l’éternité, la lutte contre la maladie est une épreuve qui vise à nous permettre de devenir heureux et de remporter la victoire. La véritable santé réside dans une attitude positive envers la vie, qui consiste à refuser d’être vaincu par quoi que ce soit.

[…] Tomber malade n’est pas une forme d’échec ou de défaite. Cela n’arrive pas parce que notre foi est faible. Quand la souffrance de la maladie apparaît alors que nous déployons des efforts pour kosen rufu, elle est l’œuvre des fonctions négatives qui tentent de nous empêcher d’atteindre la bouddhéité. Sachant cela, nous ne devons pas nous laisser intimider par la maladie. Nichiren nous enseigne comment faire surgir le courage d’affronter la maladie et d’atteindre la bouddhéité en cette existence.

Quand vous faites l’expérience de la maladie, l’important est d’éveiller une foi encore plus forte. Continuez à réciter Nam-myoho-renge-kyo avec la détermination de faire de cette maladie une occasion de démontrer l’immense pouvoir de la foi et de parvenir à un développement véritablement incroyable en tant qu’être humain.

Nichiren écrit : « Nam-myoho-renge-kyo est semblable au rugissement du lion. Quelle maladie pourrait donc constituer un obstacle? » (Réponse à Kyo’o, Écrits, 415)

La Loi merveilleuse représente la source de pouvoir ultime qui permet de surmonter les souffrances de la maladie. C’est le meilleur des remèdes pour notre vie. M. Toda disait souvent : « Le corps humain est une grande usine pharmaceutique. »

Si vous souffrez d’une maladie, il est important de continuer à prier sérieusement et sans cesse pour que le traitement que vous recevez actuellement produise les meilleurs effets possibles et pour que la grande force vitale du Bouddha se manifeste dans votre corps afin de vaincre le démon de la maladie. Si vous fondez votre lutte contre la maladie sur la foi en la Loi merveilleuse, vous transformerez à coup sûr tous les poisons en remèdes.
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 1/2, Acep, p. 137-139)

[À propos des troubles émotionnels ou psychologiques, tels que la dépression]
La vie est longue, et il n’y aucune raison de se précipiter. Je pense que, en cas de troubles psychologiques, il est prudent de rechercher l’avis de professionnels et de prendre le temps de trouver le traitement et les soins appropriés. La situation de chacun est différente. Il n’y a pas de remède universel. Mais il y a un point que je souhaite souligner: je peux affirmer qu’aucun d’entre vous qui gardez la Loi merveilleuse n’est destiné à être malheureux.

Nous devrions soutenir chaleureusement et veiller sur ceux qui luttent contre des problèmes de santé mentale, en gardant toujours à l’esprit leur bien-être à long terme, et en encourageant sincèrement les membres de leur famille. Ceux qui soignent les personnes atteintes de troubles émotionnels ou psychologiques sont également confrontés à un défi, et devraient essayer de trouver des manières créatives de faire des pauses et de se ressourcer. Être attentif et soutenir ceux qui souffrent de maladies mentales conduit à cultiver un esprit de bienveillance véritablement profond et à établir une société d’un riche humanisme.
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2, partie 1/2, Acep, p. 140-141)


Extrait de a Nouvelle Révolution humaine, vol. 10, dans Au fil des chapitres n°7

La signification profonde de la maladie selon Nichiren

Lors de cette rencontre, Shin’ichi demanda leur âge à un certain nombre de participants et s’enquit de leur état de santé. Lorsqu’un homme âgé lui répondit qu’il n’était pas en très bonne forme, Shin’ichi l’encouragea avec sincérité :
« Le chapitre “Durée de la vie de l’Ainsi-Venu” du Sûtra du Lotus enseigne le principe de “prolonger sa vie grâce à la croyance”. Je vous en prie, récitez de nombreux Daimoku et menez une longue vie, en pleine santé. » [...]
« Evoquant les origines de la maladie, Nichiren cite Le Traité sur la Grande Concentration et Intuition de Tiantai : “Il existe six causes de maladie : la disharmonie entre les quatre éléments ; la consommation inappropriée de nourriture ou de boisson ; la pratique de la méditation assise inappropriée ; l’attaque des esprits maléfiques ; l’œuvre des démons ; les effets du karma.” (Sur la guérison des maladies karmiques, Écrits, 635)
« Un examen plus approfondi de ces points fait ressortir les aspects suivants. Les “quatre éléments” dont il est question sont la terre, l’eau, le feu et le vent. Selon la pensée orientale traditionnelle, la nature, de même que toutes choses dans l’univers, y compris le corps humain, sont constituées de ces quatre éléments. [Ici] “des quatre éléments” désigne des conditions climatiques anormales ou d’autres dérèglements dans le monde naturel, lesquels exercent une puissante influence sur le corps humain et sont susceptibles de provoquer diverses maladies. »
« Les deuxième et troisième causes de maladie – “la consommation immodérée de nourriture et de boisson” et “une mauvaise posture corporelle ” – désignent un laisser-aller dans notre régime alimentaire ainsi que d’autres aspects de notre hygiène de vie. Lorsque notre vie quotidienne se dérègle, nos habitudes alimentaires peuvent en pâtir. De même, un manque de sommeil et d’exercice physique peut provoquer des troubles de nos organes internes, de notre système musculaire ou nerveux.
« Les esprits maléfiques, dans la quatrième cause – “des esprits maléfiques” – représentent des causes extérieures. Ce sont notamment des micro-organismes, tels les bactéries et les virus, de même que le stress auquel nous sommes soumis dans notre vie quotidienne. La cinquième cause, “l’œuvre des démons” fait référence aux pulsions et désirs intérieurs de toute nature qui perturbent le bon fonctionnement de notre esprit et de notre corps. Les troubles physiques qui nous empêchent de pratiquer le bouddhisme sont également l’œuvre de ces démons.
« La sixième cause, “les effets du karma”, désigne des causes provenant des profondeurs de la vie. Cela se réfère à la maladie engendrée par les illusions ou les tendances profondément enracinées dans notre vie. Le bouddhisme considère ces dysfonctionnements comme un karma. »

On classe les origines de la maladie en ces six catégories distinctes, mais en réalité de nombreuses maladies ont des causes qui se recoupent.

[…] Mais, quelle que soit la maladie, la rapidité de notre guérison est souvent fonction de notre force vitale. Et la croyance est la source de cette force vitale.

(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 10, dans la collection Au fil des chapitres, n°7, Acep, p. 6-9)


Pour aller plus loin...

  • Vers un siècle de la santé, Acep, 2023.
  • Le Cycle de la vie, L’Harmattan, 2007, chapitre 3, p. 55-80.

Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois de mai 2023.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro