Pour la quinzaine d’étude du mois de février, nous vous proposons d’approfondir ce principe essentiel au cœur de notre philosophie. Ce point 1 est étudié dans le cadre de l'activité d'étude de niveau 2 qui se déroulera le dimanche 16 avril.
INTRODUCTION
Le but essentiel de cette activité, au-delà de réussir ou
d’échouer, est de nous encourager à étudier et à progresser dans l’étude de cette grande philosophie tout au long
de notre vie. À ce sujet, le président Ikeda écrit :
« L’objectif de cette activité n’est pas d’évaluer les connaissances, mais de permettre à tous les pratiquants de devenir
heureux et victorieux dans leur vie et de les aider à devenir
de remarquables champions de kosen rufu. […] Ceux qui
s’exercent dans l’étude bouddhique avec la ferme détermination de toujours fonder leurs efforts sur les écrits de
Nichiren dans toutes les tâches qu’ils réalisent, peuvent
faire apparaître une force sans limite. »
(Extraits de Valeurs humaines, hors-série n° 10 – Activité
d’étude bouddhique Niveau 2, p. 93-94)
Extrait de Dialogues avec la jeunesse, tome 2
L’état de bouddha est la source inépuisable
d’un potentiel infini. Vous pouvez y puiser
continuellement, elle ne tarira jamais.
Le bouddhisme enseigne le principe des
« Trois mille mondes en un instant de
vie », selon lequel, dans chaque instant
de vie, trois mille facteurs entrent en jeu
et influencent notre vie, celle des personnes de notre entourage, mais également la société, notre environnement
naturel et notre planète. Ils englobent
en fait tout l’univers dans son ensemble.
Ainsi, une fois que vous avez pris une
décision, les trois mille facteurs de votre
vie individuelle se mettent en action pour vous aider
à atteindre votre objectif. L’univers tout entier se met
en mouvement pour contribuer à la réalisation de
votre décision. « C’est ça que je veux vivre » : si telle
est votre prière et que vous continuez d’agir pour réaliser votre rêve, vous construirez petit à petit l’avenir que vous aviez imaginé.
(Dialogues avec la jeunesse, tome 2, Acep, p. 281.)
Extrait de le Cycle de la vie, vol. 19
La théorie des « trois mille mondes » représente
en soi une analyse complète et détaillée de chaque instant de vie, mais Nichiren
était déterminé à ce que tout le monde puisse
y avoir accès, et c’est pourquoi il la résuma
[et] la condensa dans la formule Nam-myoho-renge-kyo.
(Le Cycle de la vie, L’Harmattan, p. 109.)
Extrait des Commentaires des écrits de Nichiren Daishonin, Traité pour ouvrir les yeux
Pour que le peuple et l’époque soient sauvés,
Nichiren Daishonin ressentit clairement qu’il
fallait faire revivre cet esprit religieux fondamental. C’est pour cette raison qu’il a creusé
dans les profondeurs du Sûtra du
Lotus et qu’il y a trouvé la véritable
inclusion mutuelle des dix états et
le véritable principe des « trois mille
mondes en un instant de vie », qui
rendent possible d’ouvrir l’état de
bouddha dans notre propre vie. Ce
qui lui a finalement permis d’établir
la doctrine des « trois mille mondes
en un instant de vie », implicite dans le chapitre « Durée de la vie », sous la forme d’une
pratique concrète par laquelle les gens pourraient saisir l’éternité de leur propre vie, et agir
de manière à faire resplendir leur vie à jamais.
(Commentaire des écrits de Nichiren Daishonin,
Traité pour ouvrir les yeux1, vol. 1 sur 2, Acep,
p. 64-65)
Extraits de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2
• Aujourd’hui, 6 août, est la date anniversaire du bombardement atomique sur Hiroshima (en 1945). À cette même date, l’année dernière (1993), j’ai commencé à écrire mon roman La Nouvelle Révolution humaine ici même, dans ce centre bouddhique de Nagano. Il a pour thème central : « La profonde révolution humaine d’un seul individu peut contribuer à changer la destinée d’une nation et, plus encore, permettre de changer la destinée de l’humanité. » Cela traduit en termes contemporains le principe bouddhique des « trois mille mondes en un instant de vie ».
Un changement profond de notre état d’esprit transforme les trois mille mondes – c’est-à-dire le domaine des cinq composants (forme, perception, conception, volition et conscience qui, dit-on, fusionnent pour former un être individuel), le domaine des êtres vivants, et le domaine de l’environnement.2 En d’autres termes, un changement dans notre attitude ou détermination a d’abord pour effet d’opérer un changement dans notre propre vie. Il peut avoir un impact positif sur notre santé et sur notre énergie, et nous permettre de faire surgir une sagesse sans limites. Ceux qui ont transformé leur vie de cette manière peuvent guider les autres dans la direction du bonheur. Ils peuvent aussi changer la société et l’environnement naturel, transformant le monde en un lieu merveilleux, prospère et en paix.
Tels sont les rouages du principe des « trois mille
mondes en un instant de vie », l’apogée de la philosophie bouddhique.
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2 « La
révolution humaine », partie 1 sur 2, Acep, p. 12-13.)
• L’établissement d’un état de vie gigantesque est le but le plus élevé de l’humanité. Une seule fleur peut totalement transformer une atmosphère triste. Cependant, l’important est d’avoir l’esprit, la détermination d’améliorer notre environnement, de le changer pour le mieux, ne serait-ce qu’un peu. Tout particulièrement en tant que pratiquants du bouddhisme qui luttons sérieusement dans la foi, nous ne pouvons pas manquer de déployer tout notre enthousiasme pour transformer notre vie. Nous goûterons à coup sûr bonheur et prospérité. C’est là un principe immuable du bouddhisme.
Notre attitude change tout. C’est là une des grandes merveilles de la vie et, en même temps, une réalité indéniable. Un proverbe dit : « Ne vous plaignez pas si le rosier a des épines, mais réjouissez-vous que le rosier ait des roses. » Notre perception change à mesure que la perspective que l’on adopte devient brillante, belle et vaste.
Nichiren parle du « merveilleux fonctionnement de l’esprit » (OTT, 30). Un esprit croyant tourné vers le Gohonzon a un pouvoir et des fonctions véritablement immenses et merveilleux. Quand le moteur de notre « esprit unique » – c’est-à-dire notre attitude ou détermination intérieure – se met en marche, comme dans un engrenage, tous les phénomènes des trois mille mondes se mettent eux aussi en mouvement. Tout se met à changer. Nous faisons évoluer chaque chose dans un sens brillant et positif.
Quand tout est inclus dans le grand état de bouddha,
alors notre propre vie, ceux qui nous entourent et le
pays où nous sommes [brillent] tous sous la lumière
du bonheur et de l’espoir. Tel est le pouvoir du Nam-myoho-renge-kyo de la « concrétisation des trois mille
mondes en un instant de vie ». C’est le principe de
transformation dynamique du bouddhisme qui se
trouve ici à l’œuvre.
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 2 « La
révolution humaine », partie 1 sur 2, Acep, p. 61-62.)
Extraits de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3
Dans la parabole des joyaux du filet d’Indra, l’univers est perçu comme une sorte d’immense réseau cosmique dans lequel les choses et les gens s’entremêlent et s’entrelacent. Cette magnifique métaphore visuelle permet aussi de comprendre le dynamisme du principe de transformation des 3000 mondes en un instant de vie.
On trouve dans le canon bouddhique une parabole qui illustre l’interdépendance et l’interpénétration de tous les phénomènes par une magnifique métaphore visuelle.
La divinité bouddhique, qui symbolise les forces naturelles qui protègent et nourrissent la vie, se déploie sous la forme d’un gigantesque filet au-dessus du palais d’Indra. À chaque nœud du filet est attaché un joyau qui, à lui seul contient et reflète l’image de tous les autres joyaux du filet. Et chacun de ces éclatants joyaux concourt à créer la magnificence de l’ensemble. Quand nous apprenons à reconnaître ce que Thoreau appelle l’« étendue infinie de nos rapports »3, nous pouvons retracer ces liens qui tissent une vie de soutien mutuel et découvrir ces éclatants joyaux que sont nos voisins sur cette planète. Le bouddhisme aspire à cultiver la sagesse ancrée dans ce type de résonance empathique avec toutes les formes de vie.
Du point de vue du bouddhisme, la sagesse et
la bienveillance sont intimement liées et se renforcent mutuellement. La bienveillance bouddhique
n’implique pas de supprimer de force nos émotions
naturelles, nos préférences et nos aversions. Il s’agit
plutôt de prendre conscience que même ceux que
nous n’apprécions pas possèdent des qualités qui
peuvent nous être bénéfiques, en nous donnant l’occasion d’approfondir notre humanité. De plus, c’est
de notre souhait bienveillant de trouver des moyens
de contribuer au bien-être des autres que surgit une
sagesse illimitée.
(La Sagesse pour
créer le bonheur et la paix,
vol. 3, partie 1/2, Acep, p. 96-97.)
Courtes citations
▪ Quand le ciel est clair, la terre est visible. De même,
celui qui connaît le Sûtra du Lotus comprend le sens
de toutes les affaires de ce monde.
Manifestant une profonde compassion à l’égard de
ceux qui ne peuvent appréhender le joyau de la doctrine des « trois mille mondes en un instant de vie »,
le Bouddha l’enveloppa à l’intérieur des cinq caractères [Myoho-renge-kyo], puis il en orna le cou des
ignorants de l’époque de la Fin de la Loi.
(Nichiren, L’objet de vénération pour observer l’esprit,
Écrits, 381)
▪ Selon Nichikan Shonin : « Quand nous adhérons à
ce Gohonzon, quand nous avons foi en lui et récitons
Nam-myoho-renge-kyo, notre vie devient immédiatement l’objet de vénération des “trois mille mondes en un
seul instant de vie” […] Elle devient la vie de Nichiren Daishonin. »
(D. Ikeda, Le Monde du Gosho, vol. 1, Acep, p. 325)
▪ La vie à chaque instant inclut le corps et l’esprit, le
soi et l’environnement de tous les êtres vivants et de
tous les êtres non sensitifs, dans les dix états ainsi
que dans les trois mille mondes, notamment les
plantes, le ciel, la terre et même la plus infime particule de poussière. La vie à chaque instant imprègne
tous les phénomènes, et s’y manifeste [c’est le sens
de l’Entité de la Loi]. S’éveiller à ce principe est en
soi la relation d’inclusion mutuelle entre chaque instant de vie et tous les phénomènes.
(Nichiren, Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie,
Écrits, 3-4)
▪ Seule la doctrine de Tiantai des « trois mille mondes
en un instant de vie » est la Voie qui conduit vers
la bouddhéité. Ni notre sagesse ni nos facultés de
compréhension ne nous permettent d’appréhender
pleinement une telle doctrine. Cependant, parmi tous
les sûtras enseignés par le Bouddha de son vivant,
seul le Sûtra du Lotus contient ce joyau : la doctrine
des « trois mille mondes en un instant de vie ». Les
doctrines des autres sûtras ne sont que des pierres
jaunes qui passent pour des joyaux.
(Nichiren, Sur l’ouverture des yeux, Écrits, 287)
▪ Telle est la doctrine de la cause originelle et de l’effet originel. Elle révèle que les neuf états sont tous
présents dans la bouddhéité sans commencement
et que la bouddhéité est inhérente aux neuf états
sans commencement. Tel est le vrai sens de l’inclusion mutuelle des dix états, des cent mondes et des
mille facteurs, et la véritable doctrine des « trois mille
mondes en un instant de vie ».
(Nichiren, Sur l’ouverture des yeux, Écrits, 238)
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren.
Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois de janvier 2023.
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- 1. ↑ Le titre de ce traité est désormais Sur l’ouverture des yeux.
- 2. ↑ Les trois domaines de l’existence constituent une des trois composantes du principe bouddhique des « trois mille mondes en un instant de vie » – le nombre trois mille dérive ici du calcul suivant : 10 (dix états) x 10 (dix états) x 10 (dix facteurs) x 3 (trois domaines d’existence).
- 3. ↑ Henry David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois, Gallimard, Paris, 1990, p. 171