L’attitude du bodhisattva Jamais-Méprisant est le thème que nous vous proposons d’approfondir lors de la quinzaine d’étude du mois de novembre. C’est également un des points au programme de l’activité d’étude de niveau 2.


Extraits de La Sagesse du Sûtra du Lotus, volume 2

La pratique du respect
À propos du 20e chapitre du Sûtra du Lotus « Le bodhisattva Jamais-Méprisant », Daisaku Ikeda parle d’un combat contre les forces de l’arrogance. (p. 367)

D. Ikeda. Nichiren Daishonin écrivit: « Au cœur des enseignements dispensés par le Bouddha de son vivant, se trouve le Sûtra du Lotus, et le cœur de la pratique du Sûtra du Lotus réside dans le chapitre “Le bodhisattva Jamais-Méprisant”. »1 [...]

T. Endo. Autrement dit, Shakyamuni vint en ce monde et exposa la Loi afin d’enseigner aux gens la meilleure façon de vivre pour un être humain. Et, en définitive, il offrit comme modèle la conduite du bodhisattva Jamais-Méprisant. [...]

D. Ikeda. Qu’explique le Sûtra du Lotus [...] ? Le Sûtra est tout entier résumé dans le passage :
« J’éprouve envers vous un profond respect. Je n’oserais jamais vous traiter avec arrogance ni vous mépriser. Pourquoi cela ? Parce que vous pratiquez tous la voie des bodhisattvas et que vous parviendrez tous sans aucun doute à la bouddhéité. »2 (SdL-XX, 256)
Tous les êtres vivants possèdent l’état de bouddha. C’est devant leur bouddhéité (latente, mais qu’il avait la sagesse de percevoir) que s’inclinait le bodhisattva Jamais-Méprisant. [...]
Aucune autre philosophie ne place plus haut le caractère sacré de la vie. [...]

Les gens en position de force, de quelque nature qu’elle soit, qu’il s’agisse d’autorité, de pouvoir, de richesse, de position sociale, d’organisation, de célébrité, de talent ou de connaissances ont du mal à rester modestes. Bien trop souvent, ce n’est qu’après avoir tout perdu qu’une personne devient réellement capable d’ouvrir, pour la première fois, l’oreille. [...]
La plupart des gens sont détruits par leur propre arrogance. Avant que cela ne se produise, nous devrions nous demander : « Quelle sorte d’être humain serais-je, une fois dépouillé de tous ces ornements extérieurs ? »

(Extrait de La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 2, Acep, 2014, p. 370-376.)


Extraits de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix

Notre bonheur n’existe pas en dehors de celui des autres. Le fondement de l’action bouddhique est l’esprit de compassion. La compassion est composée de deux aspects : éliminer la souffrance et apporter le réconfort. Elle cherche à dissiper les craintes et les peurs, et à insuffler la joie, la sécurité et l’espoir. En tant que bouddhiste – en fait, en tant qu’être humain –, entreprendre d’agir pour le bonheur des autres est tout simplement naturel. Mais, parfois, les choses les plus simples peuvent être les plus difficiles. L’enseignement bouddhique essentiel est simple : chérir chaque personne. Un bouddha est celui qui lutte et agit infatigablement pour le bonheur de chacun.

Selon le bouddhisme, ceux dont les actions sont fondées sur l’esprit d’apporter des bienfaits aux autres, c’est-à-dire sur l’altruisme, sont appelés bodhisattvas. [...]
Parmi ces nombreux bodhisattvas, Nichiren choisit comme modèle, en matière de pratique, le bodhisattva Jamais-Méprisant, qui apparaît dans le Sûtra du Lotus. Comme son nom le laisse entendre, il ne méprise personne et manifeste son plus profond respect envers tous. [...]
Son comportement résume le respect de la dignité humaine incarné dans le Sûtra du Lotus. Comme le décrit le Sûtra, le bodhisattva Jamais-Méprisant joignait les mains en signe de révérence et s’inclinait devant tous ceux qu’il rencontrait. [...]

Le comportement du bodhisattva Jamais-Méprisant s’enracine dans sa conviction que tous les êtres vivants sont nobles, parce qu’ils possèdent l’état de bouddha. En révélant leur état de bouddha – la noblesse et la dignité universelles inhérentes à leur vie –, tous les êtres humains sans exception peuvent entrer sur la voie d’une vie suprême. Progresser sur cette voie avec les autres correspond à la pratique de la voie du bodhisattva.

(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 1, Acep, p. 150-152.)


Extraits de La Sagesse du Sûtra du Lotus, volume 2

La voie de la persévérance
K. Saito. Même lorsqu’il était ridiculisé par des personnes arrogantes, Jamais-Méprisant n’en était pas ébranlé le moins du monde. Quelles que soient les insultes, il ne se mettait jamais en colère et se contentait de répéter : « Immanquablement, vous deviendrez bouddha. »

D. Ikeda. C’est la pratique de la persévérance. L’un des titres du Bouddha est Nonin (le Persévérant). Tout dépend de notre capacité à endurer les épreuves qui font inévitablement partie de la vie et de la pratique bouddhique.

T. Endo. Le bodhisattva Jamais-Méprisant subit ce traitement, pendant de nombreuses années. Il n’était pas seulement calomnié et ridiculisé, on le chassait à coups de bâtons, on lui lançait des tuiles et des pierres. Quand cela se produisait, il s’écartait rapidement pour se protéger, mais une fois parvenu à bonne distance, il répétait d’une voix forte le Sûtra en vingt-quatre caractères.2

(La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 2, Acep 2014, p. 376.)


Un modèle de comportement : une attitude de dialogue et de considération

Extrait des Discours et entretiens de Daisaku Ikeda
L’important est de respecter son interlocuteur et d’écouter vraiment ce qu’il a à dire. Cela paraît simple, mais ces deux points sont la véritable essence du dialogue, indispensable dans l’ère de la mondialisation du XXIe siècle. Parler à quelqu’un n’est pas dialoguer. Le dialogue commence par le respect et l’écoute. Cela implique écouter, s’exprimer et écouter de nouveau. Un tel échange ouvert et franc brise tous les murs des préjugés et des conceptions toutes faites, permettant de reconnaître l’humanité que nous avons en commun. Lorsque nous réalisons qu’il n’existe aucune différence essentielle entre nous, nous sommes capables de communiquer avec sincérité et de faire éclore la confiance.

(D&E-mars 2008, n° 195, Acep, p. 8.)

Extrait de La Jeunesse et les écrits de Nichiren
Dans les Enseignements oraux, Nichiren déclare : « Lorsque, face à un miroir, on s’incline avec respect, l’image renvoyée s’incline, en retour, avec respect. » (OTT, 165) [...] Lorsque l’on engage un dialogue avec les autres et faisons preuve de respect envers leur nature de bouddha, même s’ils rejettent nos paroles sur le moment, leur nature de bouddha révère en fait, en retour, notre propre nature de bouddha. Lorsque nous transmettons avec sincérité le cœur du bouddhisme de Nichiren, la graine de la bouddhéité est plantée dans la vie de la personne, initiant le début d’un processus de changement positif. Lorsque nous nous exprimons avec courage, notre nature de bouddha se manifeste puissamment, cela active la nature de bouddha inhérente à la vie de l’autre.

(La Jeunesse et les écrits de Nichiren, Acep, p. 130.)

Extrait de La Nouvelle Révolution humaine
Le président Dupront3 et Shin’ichi parlèrent également en toute franchise de la distance qui sépare étudiants et enseignants. M. Dupront déclara que les professeurs devaient reconnaître la nécessité de s’engager davantage dans la formation des étudiants et que c’était leur responsabilité de remédier à la situation. « Savoir écouter est absolument essentiel dans l’éducation, dit-il. Les éducateurs devraient donc commencer non pas par dicter à leurs étudiants ce qu’ils doivent faire mais par écouter attentivement ce qu’ils ont à dire. » La communication et le dialogue sont les socles de l’éducation. [...]
Shin’ichi acquiesça énergiquement pour marquer son accord : « Oui, tout à fait. Il est essentiel de tirer le meilleur des uns et des autres. Aujourd’hui, le monde a besoin de dialogues qui révèlent le meilleur de chacun de nous, et créent un profond écho spirituel entre les êtres humains. Je parcours le monde afin d’engager des dialogues dans ce but précis. » [...]
Encourager une personne signifie lui donner de l’assurance, de l’espoir et du courage. Cela consiste à lui apporter de l’inspiration sur le plan spirituel, à l’aider à faire apparaître sa passion et la force indomptable de son esprit. Le principe fondamental qui sous-tend un encouragement est le souhait sincère que l’autre devienne heureux.
[...] Le bodhisattva Jamais-Méprisant souhaite que chaque personne devienne un champion inébranlable, doté d’un caractère noble et ayant à cœur de soutenir les autres.
Mais les gens l’attaquèrent à coup de canne et de bâtons, et lui jetèrent des tuiles et des pierres. Malgré cela, il continua d’affirmer que chaque personne possède un potentiel infini. Le comportement du bodhisattva Jamais-Méprisant est une source réelle d’encouragements.

(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 21, chap. 3 « Résonance », Acep, p. 225-228.)


Extraits de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix

Quelle est la véritable voie du bonheur pour soi-même et pour les autres ? Nichiren accorde une importance particulière au comportement du bodhisattva Jamais-Méprisant, dont l’histoire est relatée dans le Sûtra du Lotus. Convaincu que chaque être vivant possède en lui la nature de bouddha, le bodhisattva Jamais-Méprisant exprimait son indéfectible respect envers tous ceux qu’il rencontrait, même quand ces derniers l’insultaient ou l’attaquaient. En respectant les autres de cette manière, il a fait briller avec éclat sa propre nature de bouddha.

(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 1, « Le bonheur », Acep, p. 137-138.)

Semer les graines du bonheur dans la vie des gens, les uns après les autres, peut paraître un processus long et indirect, mais c’est en réalité le moyen le plus fondamental de changer notre planète dans son ensemble. Il faut du temps pour qu’un arbre pousse à partir d’une minuscule graine, mais, une fois devenu grand et solide, il donne des fleurs et des fruits en abondance, et les gens viennent se reposer sous son feuillage. Chacun d’entre nous devrait s’efforcer de devenir un grand arbre de ce type.
Le bouddhisme de Nichiren ouvre la voie du bonheur pour nous-même et pour les autres. Il ne revendique pas le sacrifice des autres ni le nôtre. Aussi noble que puisse paraître le sacrifice pour autrui, nous ne pouvons pas nous attendre à ce que tout le monde agisse de la sorte. Si tel était le cas, cela conduirait à une situation très anormale.
Notre véritable objectif est le bonheur pour nous-même et pour les autres. Il nous faut pour cela une voie qui permette à chacun de remporter la victoire dans sa vie. Cela signifie que, lorsque nous agissons pour le bonheur des autres, nous le faisons avec un profond sentiment d’estime à leur égard, en pensant: « Tous mes efforts pour l’aider ont fait de moi une personne meilleure. Comme c’est merveilleux !...
Les efforts que j’ai déployés pour la soutenir m’ont permis de me renforcer. Je lui suis vraiment reconnaissant ! » En fait, plus nous agissons en faveur de kosen rufu, plus nous accumulons de bonne fortune et de sagesse. Les activités de la SGI sont bénéfiques à la fois pour soi-même et pour les autres.
Ainsi, vous pouvez aller à la rencontre de quelqu’un pour dialoguer, prier pour le bonheur d’une personne, ou envoyer une carte postale ou une lettre. Peut-être celui que vous deviez voir n’est-il pas venu, mais vous gardez le contact et le rencontrerez en d’autres occasions. Cela peut vous sembler peu de choses, et vous avez parfois l’impression de n’arriver à rien.
Cependant, avec du recul, vous constaterez qu’aucun de vos efforts n’a été vain. Vous verrez que rencontrer les autres et les encourager ont fait de vous une personne plus forte, plus profonde. Vous découvrirez que prier pour le bonheur d’un ami a considérablement enrichi votre vie. Plus le temps passe – dix, vingt ans –, plus vous remarquerez que chacune de vos actions est devenue un précieux trésor pour vous-même.

(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 1, « Le bonheur », Acep, p. 148-149.)


Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois d'octobre 2022.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro


  • 1. Les trois sortes de trésors (Écrits, 859).
  • 2. Ce passage, qui s’écrit en 24 caractères chinois, est appelé « le Sûtra du Lotus en vingt-quatre caractères ».
  • 3. L’action se passe en 1975. M. Alphonse Dupront était le fondateur et premier président de l’université Paris-Sorbonne.