Pour la quinzaine d’étude du mois de janvier 2021, nous vous proposons d’aborder l’étude de l’objet de culte du bouddhisme de Nichiren, le Gohonzon. (Ce thème figure au programme de l’activité d’étude de Niveau 2.)
En se fondant sur le Sûtra du Lotus et le principe des trois mille mondes en un instant de vie, Nichiren exprima l’ultime vérité de la vie et de l’univers à laquelle il s’était éveillé, sous la forme du Gohonzon (objet de vénération) sur lequel il inscrivit Nam-myoho-renge-kyo. Il établit ainsi un enseignement axé sur la pratique bouddhique afin de permettre à chaque être humain de transformer fondamentalement sa vie.
La concrétisation des « trois mille mondes en un instant de vie »
Le Gohonzon, qui est pleinement doté des dix états, exprime le principe de leur possession mutuelle – c’est-à-dire que la vie, dans n’importe lequel des dix états, est dotée de l’ensemble de ces dix états. Cela signifie qu’un être vivant qui, en cet instant précis, manifeste n’importe lequel des dix états peut, s’il rencontre les conditions ou influences appropriées, manifester l’état de bouddha et devenir bouddha.
La possession mutuelle des dix états est au cœur de la doctrine des « trois mille mondes en un instant de vie », qui cristallise et explique la philosophie selon laquelle tous les êtres humains sont capables d’atteindre la bouddhéité.
La doctrine des « trois mille mondes en un instant de vie » est décrite par le grand maître Tiantai (Zhiyi) dans son œuvre Grande Concentration et Pénétration. Elle explique que tous les êtres humains possèdent de manière intrinsèque la cause essentielle pour atteindre l’illumination et clarifie, sur le plan conceptuel, le fait que tous les êtres humains ont le potentiel de devenir bouddha. Mais, bien que Tiantai ait appelé cette doctrine « les trois mille mondes en un instant de vie », elle reste encore, à ce stade, du domaine de la théorie.
En revanche, Nichiren Daishonin, grâce à sa sagesse, est parvenu à identifier la Loi fondamentale qui est la source de la bouddhéité, c’est-à-dire Nam-myoho-renge-kyo. Malgré les nombreux obstacles et persécutions auxquels il a été confronté, en se fondant sur son désir bienveillant de sauver tous les êtres humains de la souffrance, il incarna, en tant qu’être humain ordinaire, l’état de vie et le comportement d’un bouddha.
Le Gohonzon, dans lequel Nichiren manifesta directement son état de bouddha – un état qu’il avait fait jaillir directement de sa vie de personne ordinaire – est l’expression concrète du principe des « trois mille mondes en un instant de vie ». Le Gohonzon est donc présenté comme étant « la concrétisation des “trois mille mondes en un instant de vie” ».
Nichiren appela le Gohonzon la « bannière de la propagation du Sûtra du Lotus ».2
Pendant la Cérémonie dans les Airs, Shakyamuni confie aux bodhisattvas sortis de la terre la mission de transmettre la Loi merveilleuse dans l’ère mauvaise suivant sa disparition. Le Gohonzon illustre cette intention du Bouddha.
Transmettre la foi dans le Gohonzon, c’est transmettre le Sûtra du Lotus, c’est-à-dire ouvrir la voie de kosen rufu, une vaste transmission de la Loi merveilleuse.
Extrait de Valeurs humaines hors-série n° 10 p. 37.
Annexe
L’univers contient à la fois des fonctions ou rouages positifs et négatifs. Les représentants des dix états sont tous inscrits sur le Gohonzon – [depuis les] bouddhas Shakyamuni et Maints-Trésors, qui représentent l’état de bouddha, [jusqu’à] Devadatta qui représente l’état d’enfer. Nichiren enseigne que ces représentants des fonctions positives et négatives de l’univers sont tous, sans exception, illuminés par la lumière de Nam-myoho-renge-kyo, leur permettant ainsi de manifester « les attributs de dignité qui leur sont inhérents », et que telle est la fonction du Gohonzon1.
Quand nous faisons Gongyo et récitons Nam-myoho-renge-kyo face au Gohonzon, les tendances positives et négatives de notre vie commencent également à manifester « les attributs de dignité qui leur sont inhérents ». L’état d’enfer et ses souffrances éprouvantes, l’état d’avidité et ses insatiables envies, l’état de colère et sa rage perverse – tous sont activés pour contribuer à notre bonheur et à la création de valeurs. Quand nous fondons notre vie sur la Loi merveilleuse, les états de vie qui nous entraînent vers la souffrance et le malheur se dirigent dans la direction opposée, vers le positif. C’est comme si les souffrances devenaient les « bûches » qui alimentent les flammes de la joie, de la sagesse et de la bienveillance. Ce sont la Loi merveilleuse et la foi qui allument ces flammes.
De plus, quand nous récitons Nam-myoho-renge-kyo, les forces positives de l’univers – représentées par tous les bouddhas, bodhisattvas et divinités célestes telles que Brahma et Shakra (divinités tutélaires du bouddhisme) – brillent avec encore plus d’éclat. Leur pouvoir et leur influence s’accroissent et s’élargissent sans limites. Les divinités du soleil et de la lune présentes dans le microcosme de notre vie brillent aussi de mille feux pour illuminer l’obscurité en nous. Toutes ces fonctions – tant positives que négatives – des dix états et des trois mille mondes fonctionnent ensemble au mieux et nous propulsent ainsi vers une vie empreinte de bonheur, et imprégnée des quatre vertus : éternité, bonheur, véritable soi et pureté.
Extraits de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 1, « Le bonheur », Acep, p. 52-53 (non inclus dans le programme de l’activité d’étude niveau 2).
A lire dans le numéro de Valeurs humaines du mois de décembre 2020.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren.
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