Pour le mois de décembre, nous proposons d’aborder l’étude du Gohonzon, thème qui figure au programme de l’activité d’étude de Niveau 2.
Le Gohonzon - La Cérémonie dans les Airs
Nichiren a inscrit le Gohonzon sous la forme d’un mandala qui dépeint avec des mots écrits la Cérémonie dans les Airs décrite dans le Sûtra du Lotus. Cette cérémonie commence dans le chapitre « L’apparition de la Tour aux trésors » du Sûtra (11e), lorsque jaillit la Tour aux trésors du bouddha Maints-Trésors1. Toute l’assemblée se retrouve alors suspendue dans les Airs. La cérémonie s’achève avec le chapitre « Transmission » (22e) lorsque se ferment les portes de la Tour aux trésors.
Voici les éléments essentiels de cette cérémonie : Shakyamuni, ayant révélé sa véritable identité de bouddha éternel, confie aux bodhisattvas sortis de la terre, ses éternels disciples qui ont jailli de la terre, la tâche de transmettre le Sûtra du Lotus dans l’ère troublée suivant sa disparition. Les bodhisattvas ont pour mission de sauver de la souffrance les êtres humains qui vivent à cette époque et de les mener au bonheur. L’émergence des bodhisattvas se déroule sur huit chapitres, depuis le chapitre « Surgir de terre » (15e) jusqu’au chapitre « Transmission » (22e). Nichiren a inscrit le Gohonzon en s’appuyant sur la description de cette cérémonie où est transmis le Sûtra du Lotus.
Un élément clé pour l’atteinte de la bouddhéité enseigné dans le Sûtra du Lotus consiste à faire prendre conscience aux êtres humains que l’état de bouddha est inhérent à leur vie et à leur permettre de libérer et de faire jaillir cet état de bouddha de l’intérieur d’eux-mêmes. Nichiren a utilisé le thème de la Tour aux trésors, qui est au centre de la Cérémonie dans les Airs du Sûtra du Lotus, pour créer le Gohonzon. Il a dépeint la Tour aux trésors comme étant Nam-myoho-renge-kyo, qu’il a inscrit au centre du Gohonzon. Il a déclaré : « À l’époque de la Fin de la Loi, il n’existe pas d’autre Tour aux trésors que ces hommes et ces femmes qui croient au Sûtra du Lotus. » (La Tour aux trésors, Écrits, 302) Il indique ainsi très clairement que la Tour aux trésors représente la vie de tous ceux qui croient dans la Loi merveilleuse.
Nichiren enseigne que Shakyamuni et Maints-Trésors, au moment où ils apparaissent dans la Cérémonie dans les Airs, représentent l’état de bouddha inhérent à tous les êtres vivants. Les bodhisattvas sortis de la terre, dirigés par le bodhisattva Pratiques-Supérieures et d’autres, représentent l’état de bodhisattva, également présent de façon inhérente chez tous les êtres humains.
On trouve également, réunis dans la Cérémonie
dans les Airs, les auditeurs, les divinités célestes et
les divinités bienveillantes, ainsi que d’autres êtres
vivants. Des représentants de ces diverses catégories
d’êtres représentant les dix états sont inclus dans le
Gohonzon. Nichiren inscrivit son illumination dans
le Gohonzon, qu’il qualifia de « mandala ». Ce mot
sanskrit désigne une représentation du Bouddha et
de ceux qui se sont rassemblés pour l’entendre prêcher.
On dit aussi qu’il signifie « parfaitement doté »
et « bouquet de bienfaits ». Ce Gohonzon de Nam-myoho-renge-kyo est parfaitement doté parce qu’il
inclut la totalité des dix états. C’est un bouquet de
bienfaits parce qu’il possède les merveilleux attributs
des dix états dans leur totalité. Le Gohonzon représente l’état de vie d’un bouddha, qui est Nam-myoho-renge-kyo lui-même, éternellement doté de l’ensemble
des dix états ainsi que des attributs supérieurs inhérents
à chacun de ces états. Quand les êtres humains
croient dans le Gohonzon et fondent leur vie sur
l’objet de vénération, en étant conscients qu’ils sont
eux-mêmes Nam-myoho-renge-kyo, ils peuvent manifester librement et dans leur intégralité les attributs
solennels et uniques de chacun des dix états inhérents à leur vie.
(D’après Valeurs humaines, hors-série n°10, brochure d’étude Niveau 2, pp.35-36)
Extrait de La Sagesse du Sûtra du Lotus (annexe)
Construire la Tour aux trésors dans notre cœur
D. Ikeda. Quand Nichiren Daishonin écrit, à propos de ceux qui croient dans le Sûtra du Lotus : « Ils peuvent entrer dans la Tour aux trésors du Gohonzon » (La composition du Gohonzon, Écrits, 840), il nous enseigne que, par la croyance, il est possible de construire une Tour aux trésors dans sa propre vie. Selon le principe de la non-dualité de la personne et de l’environnement, si nous construisons cette Tour aux trésors dans notre cœur, le monde qui nous entoure deviendra également la Tour aux trésors ; nous pourrons ainsi « ouvrir la porte et entrer » dans la Tour aux trésors. Puis, ayant pris résidence dans le domaine du bouddha fondamental, nous pouvons agir en toute liberté. Nos corps, qui ne sont que des grains de poussière dans une perspective plus large, s’ornent des sept sortes de joyaux2, et notre état de vie s’élargit jusqu’à devenir aussi vaste que l’univers. Rien n’est plus merveilleux que cette transformation de notre vie. […]
Nichiren Daishonin dit : « La Tour
aux trésors n’est autre que tous les êtres vivants,
et les êtres vivants sont entièrement Nam-myoho-renge-kyo. » (GZ, 797) Telle est la perspective ouverte par le chapitre « Apparition de la
Tour aux trésors ». Lorsque nous percevons la
Tour aux trésors dans notre propre vie, nous
la percevons également dans la vie de ceux qui
nous entourent. Et nous travaillons à embellir le lieu où nous vivons, et la planète entière,
d’une forêt de tours aux trésors.
(La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1, chap. 17)
Pour aller plus loin
- La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1, chap. 17 et 18.
A lire dans le numéro de Valeurs humaines du mois de novembre 2020.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren.
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- 1. ↑ Le Bouddha Maints-Trésors (ou Taho qui signifie nombreux trésors) est assis à côté de Shakyamuni dans la Tour aux trésors. Il témoigne de la validité du Sûtra du Lotus.
- 2. ↑ Substances précieuses qui diffèrent selon les écrits bouddhiques. Elles renvoient à sept pratiques essentielles du bouddhisme : (1) écouter l’enseignement correct ; (2) avoir foi en lui ; (3) garder les préceptes ; (4) se concentrer ; (5) pratiquer assidûment ; (6) rejeter les attachements et (7) regretter ses erreurs en cherchant toujours à s’améliorer. D’après Dictionnaire du bouddhisme, Le Rocher.