Pour la quinzaine d'étude du mois de mars, nous vous proposons d’aborder le thème « se changer soi-même et changer l’environnement » à travers un extrait du volume 12 de La Nouvelle Révolution humaine, chapitre « La danse de la vie », et un extrait de l’ouvrage de Daisaku Ikeda, La vie à la lumière du bouddhisme.

Extrait d'un écrit de Nichiren

Il y est dit aussi que, si l’esprit des êtres vivants est impur, leur terre aussi est impure mais que, si leur esprit est pur, leur terre l’est également.
Nichiren, Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie, Écrits, p. 4.

 

Extrait 1

Au cours de cette réunion, en tant que citoyen attaché à sa ville natale, Tokyo, Shin’ichi avait résumé en dix points ses idées pour faire face aux divers problèmes auxquels étaient confrontées les grandes villes – notamment la question des transports aux heures de pointe, de la pollution urbaine et du manque de logements afin de parvenir à la création d’une métropole au service des êtres humains et où il fasse bon vivre. Parmi ses propositions figuraient la construction de grands immeubles permettant à chaque habitant de bénéficier d’un logement décent ; un réseau très développé de trains et de voies rapides ; des parcs à la verdure luxuriante où les gens pourraient se reposer, se détendre ou se livrer à des exercices physiques sains ; des équipements culturels pour la promotion des arts, et des zones industrielles agréables, qui ne soient pas submergées par la pollution.

Globalement, Shin’ichi imaginait Tokyo comme « une métropole composée de gratte-ciels s’élevant au milieu de forêts verdoyantes et de fontaines ». Dans le même discours, Shin’ichi avait aussi souligné l’importance de renforcer l’amour de Tokyo parmi ses habitants. En effet, beaucoup de gens n’habitent là qu’en raison de leur travail. De ce fait, ils ressentaient peu d’attachement pour leur cadre de vie et il n’y avait pas de solidarité ni de chaleur humaine entre eux. En fait, il n’était pas rare que des gens ne connaissent ni le visage ni le nom de leurs voisins immédiats.

Comment transformer Tokyo en une ville idéale dont les habitants pourraient être vraiment fiers ? Bien sûr, des mesures gouvernementales comme la construction de logements à prix abordable et le contrôle de la pollution étaient indispensables, mais la condition préalable la plus importante était peut-être de renforcer l’amour des habitants pour leur cadre de vie. Comme le dit Nichiren : « Si l’esprit des êtres vivants est impur, leur terre aussi est impure. » (Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie, Écrits, 4) La qualité de l’environnement dans lequel vivent les gens dépend fondamentalement de leur état d’esprit ou de leur attitude. Ce sont eux aussi qui peuvent faire évoluer le gouvernement, et s’unir autour de but commun afin de développer des réseaux d’amitié et d’unité. Quand des citoyens ne se soucient pas du lieu où ils vivent et deviennent égocentriques et négatifs, leur environnement connaît lui aussi le déclin.

Shin’ichi sentit profondément que les pratiquants de la Soka Gakkai avaient la responsabilité sociale de cultiver dans le cœur de leurs concitoyens l’amour de leur environnement et la conscience d’être des protagonistes de sa construction et de sa revitalisation.

La Nouvelle Révolution humaine vol. 12, « la danse de la vie », Acep, pp. 236-237.


Extrait 2

Il y a, au cœur de l’esprit humain, un amour potentiel pour autrui et pour la nature. Il y a aussi un besoin irrésistible de résoudre les énigmes de la vie et de l’univers, une impulsion à rechercher la beauté esthétique et la vérité scientifique. L’amour, le besoin de beauté, la soif de religion, la quête de vérité sont autant d’énergies éminemment humaines. Leur expression et leur manifestation produisent de grandes modifications dans l’environnement humain.

Dans l’extrait de Géographie de la vie humaine consacré aux montagnes, Makiguchi fait remarquer que celles-ci peuvent devenir des objets vivants pour l’esprit des êtres humains. Il sous-entend tout simplement que la force de l’amour humain est capable de transformer une montagne froide, inanimée en un esprit chaud, vibrant, compatissant. L’âme qui est à même d’apprécier la beauté d’une plante peut reposer dans un monde plein de richesse et de lyrisme et le monde dans lequel vivent des personnes qui aiment la nature peut avoir la même force vitale et le même sentiment qu’elles-mêmes.

L’être humain qui aime la Terre et qui est en paix avec le fonctionnement de la planète participe à la réflexion immense de la Terre-devenue-esprit. L’esprit du philosophe bercé au sein de l’Univers peut s’élargir jusqu’à englober l’Univers. L’âme qui aime la nature et l’humanité, qui poursuit les beautés infinies de la Terre et du Cosmos jusqu’à leur source fondamentale est inspirée par des sentiments poétiques, éclairée par la sagesse de la science, émue par la sagesse de la philosophie, et subjuguée par le besoin de foi religieuse. [...] Le docteur Akira Miyawaki, l’un des principaux écologistes japonais, a comparé les traits de la nature aux yeux et aux joues d’un visage humain. Les yeux, note-t-il, sont très vulnérables, mais les joues sont relativement insensibles à des forces extérieures telles que le vent, le froid et la pluie. Les caractéristiques naturelles correspondant aux yeux sont les bassins fluviaux, les plaines détrempées, les pentes rapides et les lignes de faîte. Essayer de construire des autoroutes en de tels lieux équivaut à mettre une allumette brûlante au contact avec l’œil humain. L’endroit indiqué pour les routes se situe sur les joues de la Terre, qui ont une puissance de résistance de beaucoup supérieure. Le docteur Miyawaki considère la Terre comme un corps vivant et diagnostique ses maladies comme s’il s’agissait d’un être humain. Pour lui, notre planète n’est pas un objet inanimé. C’est un organisme vivant avec un flux sanguin chaud et vivant.

Daisaku Ikeda, La Vie à la lumière du bouddhisme, L’Harmattan, p. 41-42.


Pour aller plus loin

  • Commentaires de Daisaku Ikeda, vol. 1 (Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie), Acep, pp. 69-70.

A lire dans le numéro de Valeurs humaines du mois de Février 2020.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro