Pour démarrer l’année 2020, empreints d’une nouvelle détermination, nous vous proposons d’aborder le thème du courage à travers l’étude du volume 10 de La Nouvelle Révolution humaine et d’un extrait du volume 1 de la série Le Monde des écrits de Nichiren Daishonin de Daisaku Ikeda.
Les disciples de Nichiren ne pourront rien accomplir s’ils sont lâches.
Nichiren, Enseignement, pratique et illumination, Écrits, p. 483.
Extrait 1
Le 27 octobre 1965, Shin’ichi arrive à Lisbonne. Il visite le Monument des Découvertes, édifié cinq ans plus tôt pour commémorer le cinq centième anniversaire de la mort du prince Henri le Navigateur (1394-1460). Le Portugal a créé une brèche dans l’ère des grandes découvertes du XVe siècle. Le prince Henri a contribué au développement de personnes de valeur pour ouvrir une nouvelle voie de navigation.
« Ce sont les efforts d’Henri le Navigateur qui ont permis au Portugal de devenir une puissance dominante à cette époque », poursuivit Shin’ichi. (…) Le prince Henri était persuadé que la découverte d’une route maritime vers l’Orient ouvrirait une nouvelle ère pour le Portugal.
Pour autant, si nombreuses que soient leurs tentatives en vue d’explorer la côte occidentale de l’Afrique, les navigateurs formés par le prince Henri ne parvenaient pas à découvrir un nouveau cap vers l’Asie. La raison en était qu’ils refusaient de franchir le cap Bojador [actuellement cap Boujdour, dans le Sahara occidental marocain], situé à 240 km au sud des îles Canaries. Chacun croyait encore aux mythes et légendes datant du Moyen Âge à propos de ce secteur, à savoir qu’il s’agissait d’une « mer des Ténèbres », constituée d’eau bouillante et peuplée de monstres, dont aucun bateau ne reviendrait jamais.
Le prince Henri appela les explorateurs à franchir ce cap, à se montrer courageux et à faire fi des superstitions dénuées de tout fondement. Gil Eanes, navigateur à son service, répondit à cet appel. Lui aussi avait fait une fois machine arrière, pris de peur lors d’un voyage d’exploration, mais, lorsque le prince Henri le persuada d’entreprendre une nouvelle expédition, il se jura de ne pas revenir tant qu’il n’aurait pas réussi. Ainsi, en 1434, Eanes revint auprès du prince en lui annonçant qu’il avait franchi le cap Bojador.
(…) Shin’ichi s’exprimait d’un ton pénétré : « L’histoire du Portugal nous enseigne que, sans courage, il ne saurait y avoir de progrès ni de victoire. Comme le sous entend Nichiren Daishonin lorsqu’il écrit : "Les disciples de Nichiren ne pourront rien accomplir s’ils sont lâches1", kosen rufu ne sera jamais réalisé si nous sommes timorés. C’est le courage qui ouvre une nouvelle voie de kosen rufu. Il faut donc dépasser notre propre "cap de la lâcheté".
(…) Il ajouta : « Pour construire l’avenir, il faut former des personnes. Le seul moyen à cette fin est l’éducation. Il faut faire du XXIe siècle l’ère des grandes expéditions pour la paix – une ère des échanges spirituels où les êtres humains seront reliés en tant que tels, par-delà les différences ethniques ou nationales. Pour cela, je vais enfin lancer les préparatifs de création du lycée et de l’université Soka. Je considère que la dernière œuvre de ma vie sera l’éducation. Il est indispensable de jeter les bases. Créons un avenir brillant, un avenir doré. »
La Nouvelle Révolution humaine, vol. 10, pp. 75-78
Extrait 2
Daisaku Ikeda. (…) Des principes comme la relation de « maître et disciple » et la responsabilité comportent des aspects bien trop nombreux pour que nous puissions les définir en une seule conversation. C’est pourquoi j’aimerais, dans un premier temps, parler du sens de l’expression « avoir le cœur d’un roi-lion », point central de cette relation de maître et disciple, telle qu’elle apparaît dans les écrits de Nichiren Daishonin. Il y a « non-dualité de maître et disciple » lorsque l’on met directement en pratique l’esprit de Nichiren Daishonin, qui a les qualités d’un « roi-lion » de la Loi bouddhique. Ce faisant, nous devenons les « lionceaux du roi-lion ». Du point de vue bouddhique, avoir le cœur d’un roi-lion est la principale qualité requise d’un responsable.
K. Saito. Avoir le cœur d’un roi-lion, c’est avoir le courage de défier sans crainte même les adversaires les plus puissants, si redoutables qu’ils paraissent, afin de protéger la Loi bouddhique.
D. Ikeda. La clé est le courage. C’est le courage, et du même coup, la force vitale fondamentale qui jaillit dans notre vie quand nous faisons appel à notre courage. Ou plus simplement, c’est la force latente que nous possédons intérieurement. Quand nous luttons courageusement pour protéger la Loi, la force de notre courage dissipe le brouillard de l’illusion fondamentale qui obscurcit notre cœur, et cela permet au pouvoir sans limites de la Loi de jaillir du plus profond de notre vie. Nous manifestons alors l’état de vie de la bouddhéité qui ne fait qu’un avec la Loi merveilleuse. Le courage fait fusionner notre vie avec la force de vie fondamentale, suscite également un espoir irrésistible, si critique ou désespérée que puisse paraître la situation ; c’est ce qui donne la force de continuer à vivre résolument jusqu’à son dernier souffle. Quand les ombres de la mort, de la destinée, quand les persécutions, l’adversité, la maladie, l’échec ou la destruction sont proches, c’est une tendance humaine que de succomber à la peur, l’agitation, la lâcheté, l’angoisse, l’anxiété, le doute et la colère. Un espoir jailli de l’intérieur a le pouvoir de dissiper cette obscurité. « Se dresser par soi-même » signifie faire surgir cet espoir de l’intérieur, et se forger un soi inébranlable.
Le Monde des écrits de Nichiren Daishonin, vol. 1, p. 202
Pour aller plus loin
- Daisaku Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, vol. 10, Acep, pp. 74-75. .
- Daisaku Ikeda, La Jeunesse et les écrits de Nichiren, Acep, pp. 41-56.
A lire dans le numéro de Valeurs humaines du mois de Décembre 2019.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren.
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- 1. ↑ Enseignement, pratique et illumination, Écrits, 483.