Pour la quinzaine d’étude du mois de décembre, nous vous proposons d’aborder des extraits du volume 9 de La Nouvelle Révolution humaine, chapitre « Éclat lumineux », à retrouver dans la série « Au fil des chapitres », 4e partie. Le thème abordé est celui de la pratique pour soi et pour les autres.

Le 2 octobre 1964, Shin’ichi entame un nouveau voyage pour la paix. Après Hong Kong, Bangkok, Téhéran, Istanbul, le groupe arrive en Europe.

Extrait 1

[…] Shin’ichi, qui restait à Paris en compagnie de quelques autres responsables, avait l’intention de consacrer toute son énergie à rencontrer personnellement et à encourager les pratiquants qui, désormais, dirigeraient les activités du mouvement en France. (…) Dans la soirée du 9 [octobre], il invita plusieurs pratiquants dans un restaurant chinois du Quartier latin, afin de discuter avec eux autour du dîner. […]
(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 9, Acep, p. 34-35)

Extrait 2

[…] Après s’être enquis de la situation de chacun, Shin’ichi dit, d’un ton plein de chaleur et d’affection : « Je vous en prie, n’hésitez pas à me demander des éclaircissements sur tout ce que vous voudrez ou à me poser des questions sur ce qui vous préoccupe. » Comme s’il n’avait attendu que ces mots, l’étudiant demanda : « Quel est l’objectif de la pratique ? » Ayant étudié le bouddhisme, il avait pensé que celui-ci avait pour objet d’ouvrir en soi l’illumination personnelle, mais il commençait à se rendre compte que ce n’était pas là le seul objectif du bouddhisme de Nichiren Daishonin. Shin’ichi répondit, sans hésitation :

« En ce qui concerne chaque personne, l’objectif de la pratique est d’atteindre la bouddhéité dans cette vie-ci. Autrement dit, il consiste à réaliser un état éternel de bonheur absolu et indestructible. En termes plus simples, il s’agit de se forger un soi qui ne sera jamais vaincu, quoi qu’il puisse arriver, d’accomplir sa révolution humaine. Mais ce n’est pas tout. Du point de vue de sa mission en tant que bouddhiste, la raison d’être de la pratique est de réaliser kosen rufu – c’est-à-dire de faire connaître aux autres l’enseignement correct du bouddhisme et ainsi les conduire au bonheur. Il s’agit d’instaurer la paix dans le monde pour toute l’humanité. — Donc, vous voulez dire qu’il ne suffit pas que je pratique pour moi-même, demanda aussitôt le jeune homme. Il est aussi important que je fasse connaître le bouddhisme ? » [...]

Hochant gaiement la tête, Shin’ichi répondit : « Le bouddhisme de Nichiren Daishonin consiste à pratiquer pour soi et pour les autres. La "pratique pour soi" veut dire réciter Gongyo et Daimoku, lire les [écrits de Nichiren] et étudier les enseignements bouddhiques, tandis que la "pratique pour les autres" signifie partager le bouddhisme avec les autres. Ces deux aspects sont comme les deux roues d’une charrette. Quand nous les mettons tous deux en œuvre, la voie de la bouddhéité s’ouvre devant nous. Par ailleurs, en matière de comportement dans la vie, pratiquer seulement pour son propre éveil serait égoïste.
Se contenter d’observer en silence, tandis que les gens autour de nous sont malheureux et souffrent, serait faire preuve d’un manque de bienveillance. Nichiren Daishonin a dit que nous étions les bodhisattvas sortis de la terre et que nous sommes apparus en ce monde pour conduire tous les êtres humains de l’époque de la Fin de la Loi vers le bonheur véritable.
En d’autres termes, Nichiren Daishonin nous a exhortés à consacrer notre existence à œuvrer à la fois pour notre bonheur et celui des autres, ainsi que pour la paix et la prospérité de la société. C’est en cela, pourrait-on dire, qu’il s’agit d’une religion vivante. Shakyamuni, sa vie durant, a parcouru le pays pour faire connaître ses enseignements. Nichiren Daishonin a, de même, consacré sa vie à répandre le bouddhisme. Notre mission, à nous aussi, est de transmettre la Loi correcte. »

Le jeune étudiant français posa une autre question : « Quel est alors le meilleur moyen d’étudier cette religion ?

— Pour commencer, on applique les enseignements du bouddhisme avec ses amis pratiquants au sein de la Soka Gakkai, répondit Shin’ichi. C’est comme le judo ou le karaté. Ça ne s’apprend pas simplement dans les livres. » Shin’ichi répondait de façon claire et détaillée au feu roulant des questions que lui posait le jeune Français.

Le vif intérêt du jeune homme pour le bouddhisme le réjouissait immensément. Shin’ichi avait toujours à cœur d’aider chaque personne qu’il rencontrait à progresser et à se développer. Il savait qu’il suffisait d’allumer une seule brindille pour que le feu se propage de bûche en bûche et que des flammes étincelantes dansent bientôt dans la cheminée. De même, il suffirait d’une seule personne qui se dresse pour donner naissance à un puissant courant de personnes de valeur.

[...] La ferme résolution qui pousse une seule personne à se dresser devient la force motrice de la progression de kosen rufu. Shin’ichi était résolu à créer la cause d’un gigantesque développement en Europe.
(La Nouvelle Révolution humaine, vol. 9, Acep, p. 44-47)

Extrait 3

Soutenir les autres et leur inspirer courage, et faire croître dans leur vie la graine de leur mission constitue une tâche humble et minutieuse. La plupart des gens ne reconnaissent pas la noble signification de cette action, et ceux qui s’en rendent compte essaient souvent de l’éviter comme un travail trop ardu. Mais l’inébranlable conviction de Shin’ichi était que l’aube de la paix pour l’humanité ne pourrait advenir que si l’on se consacrait à chaque individu, en lui témoignant de la confiance et en faisant surgir l’éclat lumineux de son humanité.
(La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 9, Acep, p. 79)


Pour aller plus loin

  • Daisaku Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 1/2, Acep.
  • Daisaku Ikeda, La Sagesse du Sûtra du Lotus, tome 1, Acep.

A lire dans le numéro de Valeurs humaines du mois de novembre 2019.
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