Pour les quinzaines d’étude des mois de juillet et août, nous vous proposons d’aborder le thème du dialogue en faveur de la paix, en nous fondant sur des extraits de La Nouvelle Révolution humaine (vol. 5).
Le volume 5 de La Nouvelle Révolution humaine s’ouvre sur la décision de Shin’ichi1 de réaliser la paix mondiale. Il poursuit son voyage de dialogues pour la paix, en se rendant dans plusieurs pays en Europe, dont la France, après l’Allemagne de l’Ouest et les Pays-Bas.
Extrait 1
(…) Le soir du 8 octobre 1961, après s’être rendu dans la journée devant le mur de Berlin, Shin’ichi et ses compagnons offrirent des prières sincères pour la paix, au cours du Gongyo solennel qu’ils firent dans sa chambre d’hôtel. (vol. 5, p. 5)
(...) Un responsable demanda à Shin’ichi :
« Aujourd’hui, devant la porte de Brandebourg, vous
avez exprimé votre conviction que d’ici à trente ans
le mur de Berlin n’existerait plus. Avez-vous un plan
précis pour que cela se réalise ?
— Non je n’ai pas de solution miracle, répondit
Shin’ichi avec un sourire. Mais pour faire fondre le
mur de glace érigé par la guerre froide, j’ai décidé de
suivre la voie du dialogue. Je crois qu’il est important
d’engager les dirigeants des deux côtés, à l’Est aussi
bien qu’à l’Ouest, dans des discussions sérieuses, en
tant que simples êtres humains. Car même ceux qui
détiennent le pouvoir et l’autorité ne sont après tout
que des êtres humains. »
En entendant ces paroles, les responsables parurent
quelque peu honteux du manque de profondeur dont
ils avaient fait preuve dans leur manière d’envisager
les choses.
« Le président Toda ne disait-il pas souvent que la seule raison pour laquelle les gens ont du mal à parler à ceux qui détiennent le pouvoir est qu’ils ont tendance à les considérer en fonction de leur position sociale ? rappela Shin’ichi. Aux yeux du bouddhisme, chaque personne est un être ordinaire. Et dans la mesure où ils sont humains, ils nourrissent tous en eux un désir de paix. Notre tâche consiste à faire appel à ce désir, à le susciter.
« Pourquoi les blocs de l’Est et de l’Ouest s’observent-ils avec hostilité, tout en poursuivant leur escalade sans fin dans la course aux armements nucléaires ? Tout simplement parce qu’ils sont victimes de leur méfiance. Il nous faut transformer la méfiance en compréhension réciproque. À cette fin, il est vital d’ouvrir la voie du dialogue et de créer des liens de confiance entre les peuples ». (vol. 5, p. 6-7)
Extrait 2
Ouvrir une voie implique d’abord le dialogue. Des paroles pleines de courage, de sincérité et de conviction ont le pouvoir d’ouvrir les cœurs et les esprits les plus fermés. (vol. 5, p. 64)
Extrait 3
Le responsable de la jeunesse demanda alors :
— Dans ce cas, quelle approche la Soka Gakkai
devrait-elle avoir en Europe et ailleurs, envers le christianisme et les autres religions ?
— Le plus important, répondit Shin’ichi, est d’engager le dialogue. Refuser de discuter avec les croyants
d’autres religions parce que nous ne partageons pas
les mêmes croyances est une preuve de faiblesse.
Bien que leurs croyances et leurs dogmes soient
différents des nôtres, s’ils ont une sincère conviction religieuse, ils aspirent à la paix mondiale et se préoccupent sérieusement du bonheur de l’humanité.
Cet esprit rejoint sur de nombreux points le bouddhisme. Notre devoir est de faire jaillir du cœur des
hommes leur bonté inhérente et, en nous appuyant
sur nos intérêts communs en tant qu’êtres humains,
d’œuvrer ensemble, dans la mesure de nos moyens
respectifs, pour la paix et le bonheur. »
Les jeunes gens écoutaient attentivement, désireux
de ne rien perdre des paroles de Shin’ichi.
« D’un certain point de vue, il est vrai que l’histoire
de l’humanité est jalonnée de guerres de religion,
poursuivit Shin’ichi. C’est précisément pour cette
raison que le dialogue entre membres de différents
groupes religieux est nécessaire à l’instauration d’une
ère nouvelle de paix. Et ce sera particulièrement crucial à l’avenir. Il nous faut engager le dialogue entre le
bouddhisme et le christianisme, entre le boud dhisme
et le judaïsme, et entre le bouddhisme et l’islam.
Même si nos points de vue diffèrent, nous partageons tous les mêmes idéaux de paix et de bonheur.
Autrement dit, nous sommes tous des êtres humains.
Et cette humanité qui nous est commune est la clé qui
permettra d’unir le genre humain. » (vol. 5, p. 121-122)
(...) « Dans ce monde complexe qui est le nôtre, la
seule manière d’unir l’humanité et de l’aider à vivre
en harmonie consiste à engager le dialogue avec
détermination et patience et à forger et entretenir
de solides liens d’amitié. À mon avis, nous devons
renoncer à cette tendance de juger les gens selon leur
religion. Le grand écrivain français Voltaire (1694-1778) aurait laissé ces mots célèbres : « Je ne suis pas
d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai
jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire »2. C’est
l’esprit même qui devrait marquer le point de départ
de tous nos efforts, ne croyez-vous pas ?
« Le bouddhisme est un enseignement empreint
d’une grande bienveillance, aussi vaste et profond
que l’océan, englobant tous les peuples du monde. Il
s’agit d’une philosophie universelle qui enseigne la
dignité, la liberté et l’égalité de tous les êtres humains.
Par conséquent, un véritable bouddhiste respectera
toujours l’humanité des autres, même si leurs religions, leurs philosophies ou leurs croyances sont
différentes. À mes yeux, c’est le modèle de comportement le plus humain. » (vol. 5, p. 124-125)
Pour aller plus loin...
- Daisaku Ikeda, Proposition pour la paix 2011 (D&E-mai 2011, 3-7).
- Daisaku Ikeda, Avant-propos des Écrits de Nichiren, Soka Gakkai, p. XI et XII.
- Daisaku Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, vol. 6, Acep, p. 110.
A lire dans le numéro de Valeurs humaines du mois de juin 2019.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren.
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