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Pour la réunion d’étude du mois de juin, nous vous proposons de poursuivre sur le concept bouddhique des dix états. Nous présentons ici les états de bodhisattva et de bouddha, avec pour support ces extraits de la série de textes d’étude « Les bases du bouddhisme de Nichiren pour la nouvelle ère du kosen rufu mondial ».

Les dix états

  1. l’état d’enfer,
  2. l’état d’avidité,
  3. l’état d’animalité,
  4. l’état de colère,
  5. l’état d’humanité,
  6. l’état de bonheur temporaire,
  7. l’état d’étude,
  8. l’état d’éveil pour soi,
  9. l’état de bodhisattva
  10. l’état de bouddha

Les six premiers états sont appelés « les six voies » (présentés dans l'étude du mois d'avril) Les quatre autres états sont appelés « les quatre nobles états ».

L’état de bodhisattva

Le mot « bodhisattva » désigne un être vivant (sattva) qui lutte constamment pour atteindre l’illumination (bodhi) du Bouddha. Bien que les personnes des deux véhicules acceptent le Bouddha pour maître, elles ne se croient pas capables d’atteindre le même état de vie que lui. En revanche, les bodhisattvas non seulement considèrent le Bouddha comme leur maître, mais ils s’efforcent d’obtenir le même état d’éveil. De plus, ils essaient aussi de mener les autres à l’illumination en communiquant et en transmettant les enseignements du Bouddha. Ce qui distingue les personnes dans l’état de bodhisattva, c’est leur esprit de recherche qui les incite à atteindre l’état de vie le plus élevé, la bouddhéité, ainsi que leurs efforts altruistes pour partager les bienfaits qu’ils ont obtenus par la pratique bouddhique.

L’esprit du bodhisattva consiste à éprouver de l’empathie pour la souffrance et les malheurs des autres et à oeuvrer à soulager cette souffrance et à insuffler de la joie en se fondant sur le désir de bonheur pour soi et pour les autres.

Alors que les personnes des deux véhicules, en se concentrant seulement sur leur propre bien-être, se contentent d’un éveil inférieur, les personnes dans l’état de bodhisattva agissent avec le sens de leur mission pour le bien des êtres humains et de la Loi.

L’état de bodhisattva se caractérise essentiellement par la compassion. Le terme sanskrit karuna (jihi en japonais), qui signifie compassion, est aussi traduit parfois par « amour bienveillant » ou par « pitié ». Dans L’objet de vénération pour observer l’esprit, Nichiren écrit : « Même un brigand sans coeur aime sa femme et ses enfants. Il a aussi une part de l’état de bodhisattva en lui. » (Écrits, 362) De même que le brigand au coeur le plus dur se soucie cependant de son épouse et de ses enfants, l’esprit de compassion envers les autres est inhérent à toutes les formes de vie. Les personnes dans l’état de bodhisattva orientent cet esprit de compassion vers tous les êtres humains et en font la base de leur vie.

L’état de bouddha

L’état de bouddha est l’état de vie d’une noblesse suprême manifesté par un bouddha.

Le mot « Bouddha » signifie « éveillé » – celui qui s’est éveillé à la Loi merveilleuse, la Loi fondamentale qui pénètre tout l’univers et toutes les formes de vie. Plus spécifiquement, ce nom désigne Shakyamuni, qui vécut en Inde. Les sûtras bouddhiques décrivent divers autres bouddhas tels que le bouddha Amida, mais ce sont tous des êtres fictifs symbolisant un aspect de la grandeur de l’état d’éveil ou état de bouddha.

Nichiren est le Bouddha de l’époque de la Fin de la Loi qui, en tant qu’être humain ordinaire, a manifesté l’état de bouddha infiniment digne de respect dans sa propre vie et a établi la voie qui permet à tous les êtres humains d’atteindre l’illumination.

La bouddhéité est un vaste état de vie débordant de bonne fortune et de bienfaits, auquel nous parvenons en nous éveillant au fait que la Loi merveilleuse est le fondement de notre être. Ayant atteint cet état de vie, le Bouddha peut manifester une sagesse et une compassion sans pareil dont il se sert sans cesse pour permettre à tous les êtres humains d’atteindre le même état d’éveil que lui.

L’état de bouddha est originellement inhérent à notre être. Il est cependant difficile à manifester dans nos vies quotidiennes qui débordent de problèmes et de défis sans fin. Voilà pourquoi Nichiren a inscrit le Gohonzon, ou l’objet de vénération, comme moyen pour permettre aux êtres humains de faire jaillir d’eux-mêmes l’état de bouddha.

Le Gohonzon concrétise l’état d’éveil de Nichiren, le Bouddha de l’époque de la Fin de la Loi, dont l’essence est Nam-myoho-renge-kyo.

Quand nous croyons dans le Gohonzon et récitons Nam-myoho-renge-kyo pour notre bonheur et pour celui des autres, nous pouvons faire jaillir de nousmêmes l’état de bouddha. Dans l’écrit L’objet de vénération pour observer l’esprit, Nichiren identifie le profond lien entre l’état de bouddha et la Loi merveilleuse en disant : « Si les hommes du commun nés à l’époque de la Fin de la Loi peuvent croire dans le Sûtra du Lotus, c’est parce que la bouddhéité est contenue dans le monde des êtres humains. » (Écrits, 362)

Le Sûtra du Lotus révèle que tous les êtres humains sont intrinsèquement bouddhas ; nous, êtres humains, pouvons croire dans cet enseignement précisément parce que, fondamentalement, nos vies possèdent l’état de bouddha.

Nichikan (1665-1726), un des grands réformateurs du bouddhisme de Nichiren, a écrit : « On appelle état de bouddha une foi forte dans le Sûtra du Lotus. » « Le Sûtra du Lotus correspond aussi au Gohonzon qui incarne Nam-myoho-renge-kyo – le Sûtra du Lotus de l’époque de la Fin de la Loi. C’est pourquoi l’état de bouddha consiste uniquement à avoir une foi forte et à fonder notre vie sur le Gohonzon. »

Cet état de bouddha atteint grâce à la foi dans la Loi merveilleuse peut être décrit en termes contemporains comme un état de bonheur absolu que rien ne peut détruire. Le deuxième président de la Soka Gakkai, Josei Toda, l’a présenté comme un état où le seul fait d’être en vie est en soi le bonheur.

L’état de bouddha est aussi souvent comparé à l’esprit d’un roi-lion – un état de sérénité et de confiance total où, comme le roi-lion, nous ne redoutons rien.


D. Ikeda. Le monde de la Soka Gakkai est une véritable oasis de régénération. Lorsque nous nous occupons des autres, c’est-à-dire quand nous les aidons à accroître leur force vitale, notre propre force vitale augmente. Lorsque nous aidons les autres à élever leur état de vie, nous développons aussi notre propre vie. C’est là l’aspect merveilleux de la voie des bodhisattvas ; les actions qui profitent à autrui sont inséparables des actions qui nous profitent.
(Extrait de La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol 2, p. 115)


Pour aller plus loin

La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol 2, chapitres 32 et 33.