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La paix se cultive. Elle n'est pas la simple absence de conflit, mais le fruit d'activités dynamiques et continuelles visant à créer l'amitié et la confiance entre les individus, les peuples, les organisations et les Etats du monde.

D'où la notion de culture de la paix, définie par les Nations Unies comme un ensemble de valeurs, de comportements et de modes de vie qui rejettent la violence et préviennent les conflits en s’attaquant à leurs racines, par le dialogue et la négociation.

Ainsi, une telle culture de la paix repose sur une approche “holistique”, c'est-à-dire l'idée que les efforts en faveur de la paix doivent être interconnectés entre eux et intégrés à la vie quotidienne de tout un chacun. Cette notion a été évoquée par M. Chowdhury dans une interview au journal Seikyo, en ces termes :

« La culture de la paix en tant que concept, en tant que motivation, signifie que chacun de nous doit consciemment intégrer la paix et la non-violence dans sa vie quotidienne. Nous ne devrions pas isoler la paix en la considérant comme séparée ou éloignée de nous. »

La culture de la paix reconnaît donc l'être humain en tant que protagoniste du changement vers la paix et insiste sur le fait que tout commence par sa transformation intérieure. Ce concept est donc étroitement aligné sur la philosophie diffusée au sein du mouvement Soka, où chaque personne établit la paix en soi-même, créant ainsi la paix dans sa famille, son environnement et par extension, le monde.

Les 9 piliers d’une culture de la paix

Adoptés en 1999 par l'Assemblée générale des Nations unies, la Déclaration et le Programme d'action sur une culture de la paix définissent la culture de la paix à travers neuf principes1 :

  1. Le respect de la vie, le rejet de la violence et la promotion et la pratique de la non-violence par l'éducation, le dialogue et la coopération ;
  2. Le respect des principes de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique des États et de la non- intervention dans les questions qui relèvent essentiellement de la juridiction nationale de tout État quel qu'il soit, conformément à la Charte des Nations unies et au droit international ;
  3. Le respect de tous les droits humains et de toutes les libertés fondamentales et leur promotion ;
  4. L'engagement de régler pacifiquement les conflits ;
  5. Les efforts déployés pour répondre aux besoins des générations actuelles et futures en matière de développement et d'environnement ;
  6. Le respect et la promotion du droit au développement ;
  7. Le respect et la promotion de l'égalité des droits et des chances pour les femmes et les hommes ;
  8. Le respect et la promotion du droit de chacun à la liberté d'expression, d'opinion et d'information ;
  9. L'adhésion aux principes de liberté, de justice, de démocratie, de tolérance, de solidarité, de coopération, du pluralisme, de la diversité culturelle, du dialogue et de la compréhension à tous les niveaux de la société et entre les nations ; et encouragés par un environnement national et international favorisant la paix.

Étendre sa compassion à l’humanité entière

Dans sa proposition spéciale de réforme des Nations unies de 2006, Daisaku Ikeda déclarait :

« Nichiren déclare dans son traité: “Si vous vous inquiétez de votre sécurité personnelle, ne devriez- vous pas tout d'abord prier pour l'ordre et la tranquillité aux quatre coins du pays?” C'est un appel puissant à la création d'une culture de la paix, qui ne se limite pas à la sécurité individuelle mais qui s'étend à la sécurité de l'humanité entière. »2

Avec cette vision, Daisaku Ikeda renouvelle la formulation des idées et des valeurs qui fondent l’humanisme du bouddhisme de Nichiren, en des termes contemporains.


Nous, peuples des Nations Unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre…
Préambule de la Charte des Nations Unies, 1945

Anwarul Karim Chowdhury

Né en 1943, cet ancien ambassadeur du Bangladesh est à l’origine de la Déclaration et du Programme d'action en faveur de la culture de la paix, adoptés en 1999 par les Nations unies.
Pour lui, il est important que les huit domaines ciblés « encouragent les initiatives à tous les niveaux - l'individu, la famille, la communauté, la nation, la région et, bien sûr, l'échelle mondiale. » Il ajoute : « Bien que la Déclaration et le Programme d'action constituent un accord entre nations, pour leur part, les gouvernements, la société civile, les médias et les individus sont tous identifiés [...] comme des acteurs clés. »3
Il a ardemment défendu la résolution 1325 du Conseil de sécurité4 qui a permis la prise en considération du sort des femmes dans les conflits armés et la promotion de leur rôle dans les négociations visant le maintien et la consolidation de la paix.
En 2011, il fonde le Mouvement mondial pour une culture de la paix, dont la SGI est un membre fondateur. Il partage avec Daisaku Ikeda une amitié depuis plusieurs décennies.

Le Bureau de liaison de la SGI auprès des Nations unies

Cet organisme affilié à la SGI existe depuis 1983. Il est basé à New York et à Genève. Il soutient l’action des Nations unies dans les domaines de la paix et du désarmement, du développement durable et du changement climatique, de l'éducation aux droits humains, de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes. Tous ces domaines sont reliés les uns aux autres et constituent des aspects essentiels de la création d'un monde pacifique. Le concept de culture de la paix les englobe tous.
En savoir plus : Les actions de la SGI en faveur de la paix
Site web (en anglais) : sgi-peace.org

A lire dans le numéro de Valeurs humaines n° 127, mai 2021, p. 22-23.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro


  • 1. Tiré de la résolution des Nations unies 53/243, en ligne ici
  • 2. D. Ikeda, Proposition pour la paix 2006.
  • 3. Ces citations sont extraites de l'entretien accordé au journal Seikyo du 10 janvier 2019. Traduction de l'anglais.
  • 4. Résolution sur les femmes, la paix et la sécurité, adoptée à l'unanimité par l'Assemblée générale des Nations unies, le 31 octobre 2000.