À la lumière du bouddhisme de Nichiren, envisager ce « dernier instant » qui attend chaque individu nous permet d’approfondir la signification de notre existence et de choisir de créer des valeurs dans le présent.

Extrait 1. La mort donne davantage de sens à la vie

• Nous savons tous que nous mourrons un jour. Mais nous nous accrochons à l’idée que ce sera « un jour », en espérant que cela arrivera le plus tard possible, dans l’avenir. Les jeunes, bien entendu, cherchent à écarter la pensée de la mort, mais c’est également vrai des personnes âgées, et cela devient peut-être même de plus en plus vrai à mesure que nous avançons en âge. Cependant, la réalité de la vie est qu’elle peut cesser à tout instant. L’éventualité de la mort est toujours présente – qu’elle vienne d’un tremblement de terre, d’un accident ou d’une maladie soudaine. Nous choisissons simplement de l’oublier.
Comme l’a fait remarquer un jour quelqu’un : « La mort ne nous attend pas en se plaçant devant nous, elle s’approche de nous par-derrière. » Pendant que nous continuons à tout remettre au lendemain, en nous disant : « Plus tard, je me lancerai un plus grand défi », ou « Je déploierai davantage d’efforts quand j’aurai terminé cette tâche », notre vie s’écoule et, avant même de nous en rendre compte, nous nous retrouvons face à la mort, sans avoir rien accompli, sans avoir accumulé de véritables et profonds trésors intérieurs en cette vie.
De nombreuses personnes vivent de cette manière. Quand vient le dernier instant, il est trop tard pour éprouver des regrets. En y réfléchissant, que la mort survienne dans trois jours, trois ans, ou dans trente ans, le problème reste fondamentalement le même. C’est pourquoi il est si important de vivre pleinement en ce moment même, de manière que, au moment de notre mort, nous n’ayons aucun regret. Du point de vue de l’éternité, même cent années équivalent à un seul instant. Il est tout à fait vrai, comme le dit Nichiren, que « maintenant est le dernier instant de notre vie » (Écrits, 217). Le président Toda a dit aussi : « En réalité, le but de notre pratique bouddhique est de préparer notre mort. » Rien n’est plus certain que la mort. Le plus important est donc que, dès aujourd’hui, nous nous lancions dans la tâche consistant à accumuler les « trésors du cœur », qui dureront pour l’éternité.

• Une personne qui a été au chevet de nombreux patients en phase terminale a dit : « Au cours de leurs derniers jours, il semble que les gens se remémorent souvent le cours de leur vie, comme s’ils regardaient un vaste panorama. Ce qui paraît ressortir alors n’est pas le fait d’avoir dirigé une entreprise ou d’avoir réussi en affaires, mais plutôt comment ils ont mené leur vie, qui ils ont aimé, envers qui ils ont fait preuve de bonté, et à qui ils ont fait du mal. Ce sont toutes les émotions les plus profondes – le sentiment d’avoir été fidèle à ses convictions et d’avoir mené une vie comblée, ou le regret douloureux d’avoir trahi les autres – qui les envahissent à l’approche de la mort. »
Avoir conscience de la mort donne un sens plus profond à notre vie. S’éveiller à la réalité de la mort nous incite à rechercher l’éternel et nous motive pour tirer le maximum de chaque instant. Et si la mort n’existait pas ? Alors, la vie se poursuivrait indéfiniment et deviendrait probablement douloureuse et pénible. La mort nous fait chérir le présent.
(Daisaku Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, tome 1, Acep, p. 162-163.)

Extrait 2. L’unité de la vie et de la mort

  Face à la mort, des choses comme la richesse, le statut social, les honneurs et les diplômes sont insignifiantes. Au moment de la mort, ce qui est déterminant, c’est sa propre vie dépouillée de ses ornements extérieurs. Sommesnous alors comblés, ou notre vie est-elle vide de sens, faible, atone ? C’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’une croyance pour forger et développer notre vie. [...] En effet. Ma devise journalière est « Fais de cette journée une semaine ! » Je n’ai pas vécu cent ans, mais je me suis efforcé de créer des valeurs équivalentes à plusieurs centaines d’années.
(Daisaku Ikeda, Dialogues avec la jeunesse, tome 2, Acep, p. 239-240.)

Extrait 3. Le karma et la mort

  Quant à ce qui se passe après la mort, notre vie se fond dans le vaste univers. Le président Toda disait que la mort était un peu comme si l’on allait dormir le soir et que renaître était comme se réveiller régénéré par le sommeil pour entamer une nouvelle journée. La vie est comparable à un cycle perpétuel de sommeil et de réveil.
Ce qu’il importe de comprendre ici, c’est que notre karma ne disparaît pas lorsque nous mourons ; il se perpétue dans la vie prochaine. C’est un peu comme si l’on avait emprunté de l’argent à quelqu’un un jour : la dette n’est pas éteinte lorsque nous nous réveillons le lendemain. De même, les souffrances de cette vie se poursuivront dans la prochaine. Si l’on meurt en se tordant dans d’affreuses souffrances en cette vie-ci, on renaîtra en ayant à endurer les mêmes souffrances dans la prochaine. Si l’on meurt le cœur rempli de haine ou en nourrissant une amère rancune contre d’autres personnes, on ne pourra s’empêcher de haïr les autres à nouveau dans la vie suivante. La mort n’offre aucune échappatoire à notre karma. C’est la raison pour laquelle le suicide ne délivre pas de la souffrance.
En revanche, si nous avons atteint un solide état de bonheur et si nous terminons nos jours en goûtant une joie profonde, alors nous renaîtrons dans des circonstances favorables et nous nous dirigerons sur la voie d’une existence heureuse.
(Daisaku Ikeda, La Nouvelle Révolution humaine, volume 3, Acep, p. 54.)

 

Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois de septembre 2024, accompagné de ressources complémentaires.

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