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Pour lancer l’exposition « Sûtras bouddhiques : un héritage spirituel universel », l’Unesco a accueilli en ses murs un colloque international d'un très haut niveau, ensemble de conférences données par des spécialistes venus du monde entier, le 2 avril 2016.

Intitulé « Le Sûtra du Lotus - Diffusion et réception d’un enseignement majeur du Canon bouddhique », ce colloque a rassemblé un public de 350 personnes qui ont pu assister tout au long de la journée à huit conférences, suivant le parcours de la diffusion de ce texte majeur du bouddhisme à travers l'Asie : Inde, Chine et Japon.

Information mise à jour le 2/08/2017 : Les actes du colloque sont publiés aux éditions Les Indes savantes.




Présentation
• Jean-Claude Gaubert (président de l’ACSF)
• Yoïchi Kawada (directeur de l’Institut de philosophie orientale, Tokyo) : Conférence d’introduction

Session 1 : jusqu’au Proche-Orient ?
• Dennis Gira (professeur honoraire à l’Institut catholique de Paris) : Paraboles du Lotus et de l’Évangile : regard croisé

Session 2 : en Inde et en Asie centrale
• Lokesh Chandra (Académie internationale de la culture indienne)
• Irina Popova (directrice de l’Institut des manuscrits orientaux de l’Académie des sciences de Russie, Saint-Pétersbourg)

Session 3 : en Chine
• Sylvie Hureau (École pratique des hautes études, Paris)
• Hiroshi Kanno (université Soka, Tokyo)
• Paul Magnin (directeur de recherches émérite au CNRS) : Synthèse et relance

Session 4 : au Japon
• Jérôme Ducor (Institut d’études bouddhiques, Université de Lausanne)
• Jean-Noël Robert (Collège de France) : conférence de conclusion


Après une introduction de Jean-Claude Gaubert, Yoïchi Kawada a présenté le Sûtra du Lotus et son intégration dans les différentes cultures qu'il a traversé, en relation avec les autres textes majeurs du canon bouddhique. Lokesh Chandra a poursuivi avec une intervention pleine de poésie sur le message universel du Sûtra.

Irina Popova a rendu compte des explorations russes en Asie centrale, qui ont permis des découvertes importantes sur la diffusion et la copie du texte dans ces régions. Un riche détour par le Proche-Orient est réalisé par Dennis Gira, qui a proposé un regard croisé sur deux paraboles au contenu proche : celle du fils prodigue dans les Évangiles, et celle de l’homme riche et de son fils pauvre dans le Sûtra du Lotus.

Sylvie Hureau puis Hiroshi Kanno ont ensuite tous deux développé le thème de la diffusion du Sûtra en Chine, et notamment sa traduction par Dharmashakra, éclipsée par la géniale version de Kumarajiva.

Enfin, pour le Japon, Jérôme Ducor a donné des points de comparaison avec un des autres grands enseignements à pénétrer au Japon : l'Amidisme. Pour conclure, Jean-Noël Robert a amené l'audience dans la poésie de la langue japonaise, qui a imprégné le Sûtra du Lotus et permis sa réception populaire.

Ce colloque a recueilli un franc succès auprès du public. Le soutien de la Délégation permanente de l’Inde auprès de l’Unesco, qui lui a été conféré, souligne l’ampleur de l’événement.


Quelques impressions de participants

• David : « Je suis venu des États-Unis. J’ai été très impressionné par le niveau académique des différents intervenants du colloque. J’ai aussi réalisé que le Sûtra du Lotus a été étudié par de nombreuses personnes sous des angles très différents comme ceux de l’Histoire ou de la religion. Cet écrit connecte donc une multitude d’individus d’horizons très variés. Ce que je retiens de ce colloque, c’est comment le Sûtra du Lotus s’est adapté à la langue mais aussi au niveau de compréhension des différents interlocuteurs afin qu’ils puissent saisir puis élargir leur compréhension de ses enseignements. »

• Roselyne : « Je ne suis pas bouddhiste, mais j’ai beaucoup apprécié cette journée car il y a eu de très belles prises de paroles comme celle de Yoichi Kawada, qui est visiblement très érudit et a très bien parlé du bouddhisme. Lokesh Chandra a également fait une intervention d’une poésie et d’une beauté qui m’ont transportée. Sur un autre plan, l’intervention de Jean-Noël Robert, professeur au Collège de France, était aussi très intéressante avec son approche plus centrée sur les questions de linguistique. Il s’exprimait d’ailleurs très bien ! »

• Matthias : « J’ai beaucoup aimé l’intervention de Dennis Gira, spécialiste du bouddhisme et professeur honoraire à l’Institut Catholique de Paris. Sa comparaison du Sûtra du Lotus et des Évangiles avec la métaphore du fils prodigue et du fils pauvre était très intéressante. Cette étude comparative aurait d’ailleurs gagné à être étendue à d’autres thèmes. Jean-Noël Robert était également remarquable : il a parlé sans notes, ce qui rendait son discours très facile à suivre. Je suis fasciné par les problèmes de traduction et j’ai trouvé son intervention sur la passation de Dharmaraksha à Kumarajiva lumineuse, très intéressante et très claire. Mon seul regret : que le colloque n’ait pas été étalé sur deux jours. Certains intervenants ont du raccourcir leur intervention, ce qui était dommage. »