Thème pour la réunion de discussion du mois de mai 2010. « Nous, simples mortels, bien que prisonniers des désirs terrestres, nous pouvons acquérir les mêmes vertus que le vénérable Shakyamuni, car nous bénéficions de tous les mérites qu'il a accumulés.

« Il est dit dans le Sûtra : "[Dès l'origine, j'ai fait voeu de rendre tous les êtres parfaitement égaux à moi], sans la moindre différence entre eux et moi." Cela signifie que ceux qui croient au Sûtra du Lotus et le pratiquent sont les égaux du bouddha Shakyamuni. »
Nichiren, Lettre à Nichimyo Shonin, L&T-III, 53-54.

Nous publions des extraits d'un texte de Daisaku Ikeda intitulé Permettre à tous de révéler le même état de vie que le Bouddha. Ce texte, commentaire de la citation de Nichiren Daishonin ci-dessus, est paru dans la série Les écrits de Nichiren Daishonin et la relation de maître et disciple (D&E-oct. 2009, 45).

La foi nous permet de transformer le négatif en positif

Le monde traverse une sévère récession économique, qui touche de nombreux pays, dont le Japon (...) Partout, les croyants de la SGI s'efforcent de partager l'enseignement bienveillant du Bouddha, selon lequel tout un chacun peut révéler son propre état de bouddha. Ils s'engagent à créer une société dans laquelle tout le monde peut gagner. Ne cédons jamais au défaitisme. La foi dans le bouddhisme de Nichiren Daishonin nous offre la possibilité de transformer le négatif en positif, en accord avec le principe de «changer le poison en élixir». Le bouddhisme est la victoire. Je souhaite tant que vous soyez « victorieux ». Comme l'a dit le Premier ministre indien Jawaharlal Nehru (1889-1964): « Le Bouddha a dit que la véritable victoire est celle de tout ce qui inclut "ne pas perdre" ». (Ibid., 56)

La futurologue américaine Hazel Henderson propose la vision d'« un monde gagnant-gagnant ». Lors de nos discussions, nous avons parlé de concrétiser cette vision en transformant l'histoire humaine: quitter un passé dirigé par la «loi de la jungle» pour s'orienter vers un avenir où tout le monde peut devenir gagnant. Afin de s'engager dans une telle ère, les gens doivent être forts, ils doivent grandir, rayonner d'espoir et s'unir.

L'un des noms donnés au Bouddha est le Victorieux. Amener les êtres humains à connaître un état intérieur aussi élevé que l'Himalaya est l'idéal bouddhique qu'ont chéri Shakyamuni et Nichiren Daishonin, et que l'on retrouve dans la phrase : «Rendre tous les êtres parfaitement égaux à moi, sans la moindre différence entre eux et moi. » C'est également l'esprit de maître et disciple enseigné au sein du mouvement Soka.

Certains penseurs commencent à percevoir la force du principe de maître et disciple, en bouddhisme. C'est le cas du Pr Roberto Eliase Canese, recteur de l'université de Columbia, au Paraguay: « Cette philosophie du bouddhisme est un bon moyen pour revitaliser la spiritualité. Comme chaque croyant peut apprendre à exprimer toute son énergie positive intérieure, il peut ensuite transmettre la sérénité et la sagesse —acquises auprès de son maître bouddhique — à son entourage. »

Ces paroles traduisent la profonde compréhension du Pr Roberto Eliase Canese de nos actions. Vivre la relation bouddhique de maître et disciple permet de faire ressortir nos qualités humaines, inhérentes à tous — les armes les plus puissantes pour la vérité et la justice. (Ibid., 57-58)

Goûter â un état de vie intérieur égal à celui du Bouddha

L'esprit bouddhique de la relation de maître et disciple est capital, en bouddhisme. Seul, le Bouddha ne peut réaliser son voeu de rendre les hommes égaux à lui-même (...) Plus nous éprouvons de reconnaissance envers notre maître bouddhique, plus nous développons nos propres capacités et notre force. Dès l'instant où nous choisissons de nous acquitter de notre dette, nous nous engageons sur la voie de la victoire de maître et disciple au plus profond de notre vie. Ensemble avec notre maître bouddhique, nous goûtons un état de vie intérieur égal à celui du Bouddha. (Ibid., 54-55)

Nous avons le pouvoir de manifester les mêmes bienfaits que le Bouddha

(...)[Ce passage] est un enseignement fondamental. De par le pouvoir bénéfique de la Loi merveilleuse, nous, personnes ordinaires qui ployons sous les problèmes et les souffrances, pouvons, tels que nous sommes, illuminer notre vie de l'éclat de la bouddhéité. C'est ce qu'énonce l'enseignement infiniment bienveillant de Nichiren, le bouddha de la période des Derniers Jours de la Loi.

Le passage du Sûtra cité par Nichiren « Dès l'origine, j'ai fait voeu de rendre tous les êtres parfaitement égaux à moi, sans la moindre différence entre eux et moi » est tiré du deuxième chapitre Moyens opportuns du Sûtra du Lotus. Dans ce chapitre, Shakyamuni ajoute qu'il a réalisé son voeu d'éveiller tous ses disciples au même état de vie que lui, la bouddhéité.

Nichiren rassure Dame Nichimyo en lui disant qu'elle peut manifester les mêmes bienfaits que le bouddha Shakyamuni, le maître des enseignements. Il l'encourage donc à persévérer dans sa pratique bouddhique, avec une confiance absolue et avec sérénité. (D&E-octobre 2009, 46-47) (...) L'idée transmise par cette phrase «Dès l'origine, j'ai fait voeu de rendre tous les êtres parfaitement égaux à moi, sans la moindre différence entre eux et moi» est tout à fait révolutionnaire dans l'histoire de la religion et de la philosophie. Elle représente un enseignement d'un profond humanisme. Seul le bouddhisme proclame, sans équivoque, l'intention de permettre à chacun d'être l'égal du Bouddha en termes d'état de vie, d'éveil. (Ibid., 48)

L'inséparabilité d'esprit du maître et de ses disciples est un des éléments clés dans la manifestation de la bouddhéité. Sans cet esprit, le Bouddha finirait par être vénéré comme un être spécial, éloigné des personnes ordinaires. (Ibid.)


Thèmes et questions qui peuvent servir de support au dialogue:

  • « Changer le poison en élixir »: partager des témoignages illustrant ce principe.
  • Comment est vécue la persévérance lorsqu'elle est une expression de la croyance?
  • Que signifie «pratiquer avec l'esprit qu'il n'existe aucune différence entre le Gohonzon, le Bouddha et nous?»
  • Que signifie, dans notre vie, que la victoire du disciple est la victoire du maître?
  • Comment exprimer notre reconnaissance envers les autres?
  • En quoi et à travers quelles expériences le bonheur des autres a permis de vous rendre heureux?