Pour la quinzaine d’étude de mai, mois anniversaire de l’investiture des deuxième et troisième présidents de la Soka Gakkai, Josei Toda et Daisaku Ikeda, nous vous proposons d’approfondir ce que signifie la relation de maître et disciple.
À travers sa détermination et ses efforts en tant que disciple direct du président Toda, notre maître nous montre, dans les extraits suivants, comment nous pouvons vivre une vie significative et épanouie, en renforçant toujours cette relation unique. Nous vous invitons à choisir l’un des passages proposés, à l’occasion de vos réunions d’étude.
Extraits de La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3
• L’histoire éternelle des maîtres
et disciples du mouvement Soka
À l’âge de 19 ans,
je me suis dressé
dans le monde de Soka
pour contribuer à kosen rufu, en cohésion avec
mon maître.
Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais cessé d’engager
le dialogue avec mon maître. Intérieurement, je
me tiens devant lui, comme le jeune homme que
j’étais alors. Kosen rufu était notre aspiration commune, notre rêve immense
et notre grande aventure en tant que
maître et disciple. Je l’imagine droit et
sans crainte, et je lui rapporte mes victoires et lui renouvelle ma détermination d’accomplir encore de nouvelles
réalisations. Conscient que j’œuvre à la
concrétisation de ses idéaux, mon courage s’en trouve
décuplé et une force infinie surgit de ma vie. J’éprouve
une reconnaissance sans borne de pouvoir mener une
vie aussi unique. La Loi merveilleuse est éternelle, de
même que le serment que j’ai fait à mon maître – et
c’est pourquoi, quel que soit le nombre de décennies
écoulées, je resterai toujours jeune.
M. Toda disait souvent aux jeunes qui, comme lui,
étaient les disciples de M. Makiguchi :« Avoir connu
le président Makiguchi deviendra un jour le plus grand
honneur de votre vie. »
Il considérait aussi le fait d’avoir enduré quatre persécutions aux côtés de M. Makiguchi comme une source
de fierté sans pareille. Il parlait souvent avec ferveur
de laver l’honneur de son maître, mort en prison. Les
larmes aux yeux, il déclara qu’il ferait reconnaître par
le monde entier la grandeur de M. Makiguchi.
Il eut non seulement la bonne fortune de rencontrer son maître, mais il put le soutenir et lutter à ses
côtés à une époque d’intense adversité. Plus tard, il
fit tout son possible pour faire connaître sa grandeur
au monde entier. Il n’y a pas de plus grand honneur
pour un disciple que d’agir ainsi.
L’adversité est essentielle pour faire apparaître la vérité.
Quand les affaires de M. Toda firent faillite, certains
disciples ingrats le dénoncèrent de manière abjecte
et l’abandonnèrent. D’autres prétendirent rester ses
disciples, tout en disant du mal de lui dans son dos.
En analysant calmement leur comportement odieux,
j’ai continué à avancer fermement sur la voie lumineuse de l’unité du maître et du disciple, que j’avais
choisi de suivre. Un jour, avec un sourire éclatant,
M. Toda me dit :« Daisaku, tu es mon plus grand disciple. J’ai l’immense bonne fortune d’avoir un disciple
aussi remarquable. » Et ce sourire est resté à jamais
gravé dans mon cœur.
L’auteur allemand Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) a écrit :« Un bon maître attire de bons élèves, qui
à leur tour mènent des actions d’une portée illimitée. »
Se fonder sur les réalisations remarquables de leur
maître pour les faire prospérer à l’infini, telle est la
lutte fière des disciples.
[…] On pourrait décrire le Sûtra du Lotus comme l’histoire magnifique de la victoire du maître et de ses disciples. Plus précisément, l’enseignement essentiel
(soit les quatorze derniers chapitres) du Sûtra relate
l’histoire des bodhisattvas surgis de la Terre qui, en
tant que disciples de Shakyamuni depuis le passé
lointain, font le vœu de propager largement la Loi
bouddhique dans l’âge mauvais qui suit la disparition du Bouddha. De plus, quand nous lisons cela à
la lumière du bouddhisme de Nichiren, qui se fonde
sur le message implicitement contenu dans le texte
du Sûtra, l’enseignement essentiel devient l’histoire
des disciples de Nichiren Daishonin, le bouddha de
l’époque de la Fin de la Loi – qui incarne le rôle du
bodhisattva Pratiques-Supérieures et représente le
maître fondamental. Ces disciples qui surgissent de
terre poursuivent son vœu et agissent pour réaliser le
kosen rufu mondial.
Nous, pratiquants de la Soka Gakkai, mouvement qui
a hérité de l’intention du Bouddha, avons fait de cette
histoire de la victoire du maître et du disciple une
réalité en développant largement le mouvement de
kosen rufu dans 192 pays et territoires, et en surmontant toutes sortes de difficultés et d’obstacles apparus
en chemin. […]
En tant que disciple de M. Toda, j’ai pu léguer à la
postérité une histoire de kosen rufu immortelle et inspirante, ainsi que l’épopée éternelle et impérissable
du maître et du disciple. Cette épopée n’a pas de fin.
Tant que vous, mes disciples, continuerez à écrire les
histoires de vos propres victoires et réalisations, l’histoire de notre victoire commune brillera éternellement
et avec toujours plus d’éclat dans le monde à l’avenir.
L’histoire des maîtres et des disciples de Soka est une
source d’espoir et d’intégrité, qui illuminera notre
monde au XXIe siècle et montrera la voie vers un avenir meilleur pour l’humanité.
(Daisaku Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3,
partie 2/2, Acep, p. 126-129.)
• Les disciples sont la clé
Alors même qu’il était persécuté, le président fondateur de la Soka Gakkai, Tsunesaburo Makiguchi,
grand roi-lion de la foi qui donna sa vie pour ses
convictions, déclara souvent qu’un courant régulier
de jeunes apparaîtrait après lui. M. Toda lui succéda,
puis à mon tour j’ai succédé à M. Toda. Désormais,
j’ai moi-même des milliers de successeurs. Je suis
convaincu que, après moi, vous poursuivrez votre
mission.
Continuez à suivre résolument cette voie des lions,
la voie du maître et du disciple, tout en forgeant des
liens d’unité toujours plus forts, toujours plus profonds. La relation de maître et disciple est l’essence
du bouddhisme de Nichiren et le cœur même de la
Soka Gakkai.
Dans un célèbre écrit intitulé Sur la floraison et la
fructification, Nichiren déclare :« On dit que, si un
maître a un bon disciple, tous deux acquerront le fruit de
la bouddhéité, mais que, si un maître forme un mauvais
disciple, tous deux tomberont en enfer. Si maître et disciple n’ont pas le même esprit, ils n’accompliront jamais
rien. » (Écrits, 918) En d’autres termes, la relation de
maître et disciple repose en fin de compte sur l’engagement et sur les actions du disciple.
En tant que troisième président de la Soka Gakkai, j’ai
concrétisé tous les objectifs et toutes les conceptions
de MM. Makiguchi et Toda. En portant sur mes seules
épaules le poids des persécutions, j’ai lutté jusqu’au
bout et j’ai remporté la victoire absolue. C’est là ma
plus grande fierté. Maintenant, c’est à vous que j’entends confier l’avenir. Vous qui êtes les pratiquants
du département de la jeunesse, votre tour est venu !
(Daisaku Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3
partie 2/2, Acep, p. 40-41.)
• Rapporter la victoire à son maître
Nous étions au cœur d’un hiver rigoureux, en février
1952, le mois où M. Toda fêtait son 52e anniversaire.
Je transmis le message de M. Toda partout où j’allais.
J’appelais les pratiquants à suivre la voie de maître et
disciple parce que, lorsque nous harmonisons notre
cœur avec celui de notre maître pour kosen rufu, la
sagesse et le courage propres aux bodhisattvas surgis de la Terre jaillissent de notre vie.
Désireux de répondre à l’appel de M. Toda, les pratiquants se joignirent à moi avec une détermination
renouvelée et se mirent à déployer des efforts courageux. Cela nous insuffla de la joie et de l’espoir et
nous permit de vivre de nouvelles expériences avec
un regain d’énergie. Chacun prit part à ces efforts
avec enthousiasme. Et, de manière spectaculaire,
le chapitre Kamata atteignit le nombre inédit de
201 nouveaux foyers pratiquants en l’espace d’un
seul mois. Nous avons alors pris conscience que,
lorsque nous nous en donnions la peine, nous pouvions réussir. Nous venions de faire un pas décisif
vers la réalisation du vœu de M. Toda de transmission à 750 000 familles qui commencèrent à pratiquer. Kamata avait remporté une victoire éclatante !
C’était le début d’une grande progression vers la victoire dans ma ville natale, Tokyo. […]
En tant que disciple direct de M. Toda, je me suis
rendu dans une multitude d’endroits à Tokyo et
dans toutes les régions du Japon, notamment à
Joto, Bunkyo, Sapporo, Osaka, Kansai, Yamaguchi,
Chugoku, Arakawa et Katsushika. Partout où je suis
allé, j’ai ouvert une nouvelle voie éclatante pour kosen
rufu, en brandissant résolument la bannière de la victoire du maître et du disciple. Chaque jour apporta
son lot de défis incroyablement difficiles. Rien ne fut
jamais facile. Ce fut une lutte pour remporter une
victoire qui semblait apparemment impossible, pour
réaliser un exploit auquel nul ne s’attendait. Quelle
fut la cause principale du succès dans cette lutte ?
En un mot, c’était que mon cœur ne faisait toujours
qu’un avec celui de mon maître. Je rapportais tout
à M. Toda. Ensuite, il me donnait des orientations.
Je ne compte plus le nombre de fois où je suis descendu à la gare de Meguro, la plus proche de sa maison, pour me précipiter chez lui afin de lui faire un
rapport sur les événements les plus récents.
Je me demandais sans cesse :« Que ferait ou dirait
M. Toda s’il me voyait en cet instant ? » « Ai-je un comportement dont je pourrais être fier s’il me voyait ? »
Tout en faisant de mon mieux, j’imaginais M. Toda
approuver en souriant et me dire :« Bravo ! », ou, à
d’autres moments, me donner des encouragements
stricts, d’une voix forte :« Fais davantage d’efforts ! »
Jour après jour, cette pensée me revenait à l’esprit :« Le
bouddhisme est synonyme de victoire, la défaite est donc
inacceptable. Si j’échoue, ce sera un revers par rapport à
l’objectif fixé par M. Toda pour kosen rufu. Je ne dois
pas être vaincu. Je dois pouvoir lui rapporter la victoire. »
Cette prière fermement ancrée dans mon cœur devint
une source de force et de sagesse. Mes efforts intrépides
et énergiques pour accomplir mon vœu ont
ouvert la voie et activé les fonctions protectrices de
l’univers. Mon seul désir était de rendre M. Toda heureux – ce serment indéfectible m’a permis de lutter
infatigablement, année après année. […]
Je n’ai jamais ménagé mes efforts en tant que disciple
fidèle et dévoué. Je n’aurai donc jamais le moindre
regret. En se fondant sur la lutte commune du maître
et du disciple, la Soka Gakkai a surmonté chaque obstacle et remporté une victoire éclatante. En définitive,
en décembre 1957, elle réalisa son vœu de [compter] 750 000 foyers pratiquants. Le vœu grandiose
de M. Toda s’était littéralement concrétisé.
Le défi du maître est le défi du disciple. La victoire du
disciple est la victoire du maître. Les brillantes réalisations du maître et des disciples sont éternelles. La
voie de maître et disciple – en particulier, la prière fondée sur l’unité du maître et du disciple – est au cœur
du bouddhisme de Nichiren. Nichiren écrit :« Si des
croyants laïcs et leur maître prient sans unité de cœur,
leurs prières seront aussi futiles que si l’on essayait d’allumer un feu sur de l’eau. » (Les huit vents, Écrits, 801)
Il déclare que, si nous n’unissons pas notre cœur
à celui du maître, nos prières ne recevront pas de
réponse. À l’inverse, si les prières du maître et des
disciples sont en harmonie parfaite, elles se réaliseront à coup sûr et parviendront même à transformer
l’impossible en possible. C’est ainsi que fonctionne
le bouddhisme de Nichiren.
(Daisaku Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3
partie 2/2, Acep, p. 91-94.)
Pour aller plus loin...
- D. Ikeda, La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, partie 2 sur 2, Acep, 2020, p. 11-129.
Ce support est à retrouver dans le numéro de Valeurs humaines du mois d'avril 2024.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren.
Abonnement / Achat au numéro