Pour la quinzaine d’étude du mois d’octobre 2020, nous vous proposons d’aborder le thème du grand vœu en bouddhisme à partir des extraits suivants.
Le grand vœu de transmettre le Sûtra du Lotus
Extrait de Valeurs humaines, hors-série n°10, p. 42-43.
Nichiren Daishonin déclare : « “Le grand vœu” désigne la propagation du Sûtra du Lotus. »1 Le Sûtra du Lotus enseigne que la vie de tous les êtres humains est dotée de l’état de bouddha, d’une noblesse suprême. Dans ce sûtra, la mission de propager la Loi merveilleuse, qui permet à tous les êtres humains d’atteindre la bouddhéité dans tout le Jambudvipa – c’est-à-dire dans le monde entier –, est confiée aux bodhisattvas sortis de la terre. Nichiren a consacré sa vie à cet objectif : réaliser le grand vœu de transmettre le Sûtra du Lotus, autrement dit, le vœu de réaliser kosen rufu2. Nichiren s’est éveillé à cette Loi dans sa vie – la Loi de Nam-myoho-renge-kyo, qui est l’essence du Sûtra du Lotus – et il a fait le grand vœu de la transmettre largement. Il a fait le serment de devenir « le pilier », « les yeux » et « le grand vaisseau » qui pourraient protéger, soutenir, former et guider tous les êtres humains en déclarant : « Tel est mon vœu et je n’y renoncerai jamais ! »3 Sans se laisser perturber et sans jamais plier face aux grandes difficultés de toutes sortes, il resta fidèle à sa promesse de ne jamais battre en retraite dans sa lutte pour conserver un état de vie noble, capable de libérer les êtres humains de la souffrance. Pour exhorter ses disciples à poursuivre la même tâche, Nichiren leur dit : « Je désire que tous mes disciples fassent un grand vœu »4 et il leur confia la mission de réaliser kosen rufu.
Extrait de La Sagesse du Sûtra du Lotus, vol. 1, chapitre 22.
D. Ikeda. […] C’est là le cœur du chapitre « Les pratiques paisibles ». Comment pouvons-nous permettre à tous de recevoir les bienfaits de la Loi merveilleuse ? Voilà l’esprit de ce chapitre. Il enseigne l’esprit qui consiste à se demander : « Comment puis-je aider tous les autres à recevoir le bienfait de la Loi merveilleuse ? Le chapitre « Les pratiques paisibles » trouve donc sa pleine expression dans notre décision de prier sincèrement pour le bonheur de nos amis, et de nous servir de notre sagesse quand nous parlons du bouddhisme aux autres. Tout en enseignant à ses disciples l’esprit de shakubuku5 « sans ménager sa propre vie », Nichiren Daishonin soulignait aussi l’importance de manifester politesse et respect dans ses rapports avec les gens, et de se comporter avec sagesse. […]
Nous avons fait vœu de conduire tous les êtres humains vers le bonheur
T. Endo. Les bouddhistes de la SGI pratiquent exactement de la sorte, et, en cela, ils surpassent même le vœu formulé dans le chapitre « Les pratiques paisibles ». À l’époque des pionniers, les pratiquants de notre mouvement, même lorsqu’ils étaient très pauvres et dans des conditions de vie extrêmement difficiles, n’hésitaient pas à se rendre partout pour transmettre aux autres la Loi bouddhique.
K. Saito. Ils avaient beau affirmer aux autres que, s’ils commençaient cette pratique, ils deviendraient inévitablement heureux, on se moquait d’eux et on les chassait en leur répondant : « Le jour où vous serez devenus riches vous-mêmes, je m’y mettrai. » Malgré cela, sans se décourager, ils ont résolument continué à faire connaître l’enseignement juste.
D. Ikeda. Rien n’est plus respectable. Les pratiquants, faisant passer leurs soucis et préoccupations personnels au second plan, se sont consacrés de tout cœur à soulager ceux qui souffraient. Ils brûlaient de la fierté d’agir en véritables bodhisattvas, d’incarner l’esprit des bodhisattvas sortis de la terre. Ainsi, même en étant pauvres, dans leur cœur, ils étaient riches. Ils possédaient une immense richesse inté- rieure. En se consacrant pleinement à la pratique bienveillante de transmettre la Loi bouddhique, ils faisaient l’expérience d’une paix et d’un bonheur bien plus grands que tout ce que pouvaient connaître les personnes à qui ils s’efforçaient de faire connaître ce bouddhisme. […]
D. Ikeda. Romain Rolland (1866-1944) écrivit : « Trop se préoccuper de son propre salut retarde le salut. Si vous voulez vous sauver vous-même, le mieux est de vous oublier vous-même et d’aller vers les autres. Alors, tout viendra à vous. »6 Nous, bodhisattvas sortis de la terre, effectuons précisément cette noble pratique. Les bouddhistes de la Soka Gakkai, dans les débuts de notre mouvement, bien que dénigrés et considérés comme un « rassemblement de pauvres et de malades », avaient un cœur qui faisait d’eux des rois et des reines de l’humanité. En réalité, ils étaient fondamentalement bouddhas, et n’avaient revêtu ce « déguisement » de malades et de pauvres qu’afin de prouver la grandeur de la Loi merveilleuse. Ni le statut social, ni les diplômes universitaires, ni la richesse ne comptent si peu que ce soit dans le monde de la Soka Gakkai. Ce que l’on y recherche, c’est la grandeur en tant qu’être humain. […]
D. Ikeda. La principale préoccupation du bouddhisme est l’être humain, il s’attache essentiellement à permettre à une personne de comprendre son propre cœur et le sens de sa vie. […] Le bouddhisme existe pour permettre à tous les êtres humains de cultiver et de manifester l’état de bouddha dans leur vie. La société est un monde où règnent discriminations et préjugés. Mais le bouddhisme transcende toutes les différences superficielles et met l’accent directement sur la vie.
Pour aller plus loin
- Le Monde des écrits de Nichiren Daishonin, vol. 1, Acep, p. 42-49.
A lire dans le numéro de Valeurs humaines du mois de septembre 2020.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren.
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