Pour la quinzaine d’étude du mois de février, nous vous proposons d’aborder le thème de « l’allègement de la rétribution karmique », sur la base d’une phrase d’un écrit de Nichiren Daishonin.

Extrait étudié

Le Sûtra du Nirvana enseigne le principe de l’allègement de la rétribution karmique. Si les rétributions d’un lourd karma passé ne sont pas effacées, on est voué aux souffrances de l’enfer dans l’avenir, mais si l’on subit de grandes difficultés en cette vie, les souffrances infernales disparaîtront aussitôt.
Nichiren, L’allègement de la rétribution karmique, Écrits, 200.


Extraits des commentaires de Daisaku Ikeda

Partie 1

L’allègement de la rétribution karmique a été rédigé par Nichiren, en octobre 1271, période tumultueuse, juste avant la persécution de Tatsunokuchi et avant son exil sur l’île de Sado1. Pourquoi Nichiren était-il destiné à rencontrer tant de persécutions ? Cette lettre clarifie la signification de l’adversité et des obstacles rencontrés par les pratiquants du Sûtra du Lotus. Nichiren y énonce le principe de transformation du karma ou destinée, principe au cœur de son enseignement.

Partie 2

Le principe de l’allègement de la rétribution karmique apparaît dans le Sûtra du Nirvana2.Les caractères chinois de cette expression signifient littéralement « transformer ce qui est lourd et recevoir ce qui est léger ». (…) Le bouddhisme de Nichiren Daishonin explique la théorie du karma comme un enseignement permettant de renforcer et de revitaliser la vie des êtres humains. Il n’existe pas de karma, quel qu’en soit le poids, qui ne puisse être transformé. (…) En termes d’allègement des rétributions karmiques, il développe les deux points suivants :

1. « Les souffrances infernales disparaîtront aussitôt » indique que même un karma lourd peut être transformé immédiatement, et non progressivement dans un avenir lointain. Cette transformation instantanée est possible grâce au principe d’inclusion mutuelle des Dix États3.

On définit généralement le karma comme l’accumulation de causes passées se manifestant sous la forme d’effets au présent. Le laps de temps entre la cause et l’effet [manifesté] varie, et n’est pas simultané. Nichiren enseigne cependant que la transformation du karma est le résultat de la manifestation de la bouddhéité inhérente en notre vie. À l’instar des myriades d’étoiles dans le ciel disparaissant au lever du soleil, tout le poids de notre karma négatif s’efface lorsque nous manifestons notre état de bouddha.

2. L’allègement de la rétribution karmique est aussi la voie vers l’atteinte de la bouddhéité en cette vie (…). En ce sens, diminuer le poids de nos rétributions karmiques ne signifie pas annuler un solde négatif, mais plutôt effectuer un changement radical de direction dans notre vie vers le bonheur. Tel est le pouvoir de la Loi merveilleuse. Avec la pratique bouddhique, nous avons la capacité de transformer le négatif en positif, de changer le poison en remède.

La théorie de l’allègement de la rétribution karmique équivaut à rediriger notre vie vers le bonheur à l’instant précis, ici et maintenant, tels que nous sommes. Transformer notre karma revient à changer les tendances intérieures qui nous tirent vers le bas. (…)

Notre vie présente est le résultat, ou effet, de nos causes passées. Parallèlement, le présent devient la cause façonnant notre avenir. Passé, présent, futur sont contenus dans l’instant. Puisque à chaque instant, nous pouvons librement choisir notre futur par notre détermination et nos actions, l’important est d’avoir à l’esprit des pensées sources d’un nouvel élan.4

Partie 3

La doctrine de transformation du karma, enseignée par le bouddhisme de Nichiren Daishonin est un principe d’une valeur inégalée. À la portée de tous, il est source de victoires dans la vie, d’espoir, de courage, de confiance. Ce principe incarne une philosophie d’un humanisme profond puisque que tout individu possède le pouvoir inhérent de transformer n’importe quelle destinée. Il prône également le respect du caractère sacré de vie, révélant la causalité fondamentale de la vie par laquelle nous pouvons puiser et manifester ce pouvoir. Il prône également le respect du caractère sacré de la vie.

 

Pour aller plus loin...

  • Le Monde des écrits de Nichiren Daishonin, Acep, vol. 2, pp. 143-144, pp. 153-154.
  • La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 1, « Le bonheur », Acep, pp. 132-135.
 

A lire dans le numéro de Valeurs humaines du mois de janvier 2019.
Valeurs humaines est le mensuel des associations Soka du bouddhisme de Nichiren. Abonnement / Achat au numéro

 
  • 1. La persécution de Tatsunokuchi et l’exil de Sado : le 12 septembre 1271, les autorités ont arrêté Nichiren Daishonin et l’ont emmené à Tatsunokuchi, aux abords de Kamakura, pour l’exécuter la nuit venue. Cette tentative d’exécution échoua et il fut placé en détention chez l’adjoint au chef de police, Homma Rokuro Saemon, à Echi. Environ après un mois de tergiversations du gouvernement sur le sort de Nichiren, ce dernier fut exilé sur l’île de Sado. Cette sentence revenait sensiblement à une peine de mort. Cependant, après la réalisation des prédictions de Nichiren sur les luttes intestines et l’invasion étrangère, le gouvernement le gracia en mars 1274. Il retourna s’installer à Kamakura.
  • 2. Sûtra du Nirvana, vol. 29.
  • 3. Selon ce principe, chacun des dix états de vie contient les neuf autres. Cela veut dire aussi que les neuf états sont inhérents à la bouddhéité et que la bouddhéité est inhérente à chacun des neuf autres états.
  • 4. Tous ces extraits sont issus des Commentaires des Écrits de Nichiren, L’allègement de la rétribution karmique, vol. 6, pp. 56-63.