Pour la quinzaine d’étude du mois d’octobre, nous vous proposons d’aborder la première des cinq orientations éternelles de la Soka Gakkai : « La foi pour une famille harmonieuse ».

Extrait de Discours de Daisaku Ikeda

J’aimerais revenir sur la réunion des responsables de décembre 1957 – le mois où a été réalisé le vœu auquel s’est entièrement consacré le deuxième président du mouvement Soka, Josei Toda, d’accueillir 750 000 familles pratiquantes. Lors de cette réunion historique, M. Toda a énoncé trois orientations pour la foi :

  • La foi pour une famille harmonieuse
  • La foi pour parvenir au bonheur
  • La foi pour surmonter les obstacles1

Depuis lors, nous avons progressé vers kosen rufu2 en gardant ces points gravés dans nos cœurs comme étant les trois orientations éternelles du mouvement Soka. Leur raison d’être est d’indiquer une direction claire, un but sur lequel concentrer nos efforts, de façon à ce que les pratiquants – quelles que soient leur situation particulière, leurs conditions de vie, dans leur foyer, au travail ou dans leur environnement – ne soient pas vaincus par les difficultés, ne tombent pas dans le piège de la négativité et de la plainte, mais vivent au contraire avec espoir et remportent la victoire dans tous les domaines.


La première orientation est « La foi pour une famille harmonieuse ». Nichiren écrit : « Ceux qui croient au Sûtra du Lotus attireront le bonheur depuis plus de dix mille ri alentour. » (Écrit du Nouvel An, Écrits, 1145) Il cite également les mots du grand maître Dengyo : « Si les membres d’une famille font l’éloge de l’enseignement correct, il est certain que les sept désastres ne se produiront pas. » (WND-II, 1026)

Qu’il est merveilleux d’entendre le son de la Loi merveilleuse résonner dans notre maison ! Une foi forte est comparable à un puissant aimant, attirant la bonne fortune « de dix mille ri alentour ». Elle agit comme un mur d’enceinte indestructible qui repousse tous les malheurs. Avec cette conviction, faites de votre foyer une citadelle de bonheur et de paix.

Dans le cas de beaucoup d’entre vous, il y a des membres de votre famille qui ne pratiquent pas le bouddhisme de Nichiren. Nul besoin de vous en inquiéter ou d’en faire une source d’anxiété. En effet, si nous nous dressons nous-mêmes avec sérieux et confiance, nous pouvons conduire toute notre famille et nos parents vers le bonheur et l’espoir. Nous sommes comme un phare solitaire par une nuit obscure, permettant à de nombreux bateaux de naviguer en toute sécurité.

Nichiren écrit : « Le vénérable Maudgalyayana mit sa foi dans le Sûtra du Lotus, ce qui correspond au plus grand bien qui soit, et de ce fait non seulement il atteignit effectivement la bouddhéité, mais son père et sa mère l’atteignirent également. Et, aussi étonnant que cela paraisse, tous les pères et mères des sept générations précédentes et des sept générations suivantes, voire d’innombrables vies antérieures et ultérieures, purent devenir bouddha. De plus, tous leurs enfants, avec leurs épouses ou leurs maris, leurs serviteurs, leurs donateurs, et les innombrables autres personnes purent échapper aux trois mauvaises voies et atteignirent tous la première étape de sécurité, puis la bouddhéité, étape de l’illumination parfaite. » (La cérémonie pour les ancêtres défunts, Écrits, 828)


À la lumière de ce passage, il est absolument inutile de faire de la pratique bouddhique un motif de querelles au sein du foyer. J’espère que vous ferez tous et toutes preuve de sagesse et d’ouverture d’esprit, en priant et en agissant pour créer, patiemment et sûrement, une famille heureuse et harmonieuse, où régnera la bonne humeur et où résonneront les rires.

Le grand Victor Hugo a écrit : « Le rire, c’est le soleil ; il chasse l’hiver du visage humain. »3

Certains d’entre vous avez perdu des membres aimés de votre famille. Du point de vue du bouddhisme, c’est un événement d’une signification très profonde et vous ne devriez pas vous laisser submerger par la douleur.

Mme Deng Yingchao fut précédée dans la mort par son mari qu’elle aimait tant, le Premier ministre chinois Zhou Enlai. Elle était, plus que quiconque, emplie de chagrin et de tristesse, mais lorsqu’elle vit des foules en larmes, elle déclara : « Il faut être fort. Il ne faut pas pleurer. Les larmes n’ont jamais ramené personne à la vie. Je n’ai personnellement pleuré que trois fois [après le décès de mon mari]. Si les larmes pouvaient ramener Zhou Enlai, alors je pleurerais de tout mon être. Mais en fait, ce que nous devons faire, c’est plutôt sécher nos larmes et poursuivre la tâche qu’il a entreprise. »

Jusqu’à aujourd’hui, j’ai observé la vie d’innombrables personnes et je peux affirmer avec une certitude absolue que ceux qui se sont dressés dans la foi à un moment crucial ont connu un grand bonheur par la suite.

Aucune prière adressée au Gohonzon ne reste sans réponse. La Loi merveilleuse est un grand enseignement qui nous permet de changer le poison en remède. Grâce à la pratique, nous pouvons transformer toutes les souffrances en éléments positifs et bénéfques, et acquérir un état de vie plus élevé. Faisant l’éloge de Nanjo Tokimitsu, qui avait hérité de la foi indestructible de son père [Nanjo Hyoe Shichiro], Nichiren écrit : « Si vous conservez votre foi dans le Sûtra du Lotus comme votre père, vous renaîtrez au même endroit que lui. » (WND-II, 500)

(...)
Nous sommes comme un phare solitaire par une nuit obscure, permettant à de nombreux bateaux de naviguer en toute sécurité.

(D’après D&E-février 2016, 21-25)


Pour aller plus loin...

  • Les cinq orientations éternelles de la Soka Gakkai, Acep, p. 10.
  • La Sagesse pour créer le bonheur et la paix, vol. 3, Acep. (À paraître prochainement.)
  • La Nouvelle Révolution humaine, vol. 6, Acep, p. 117-120.
  • Ode aux femmes, vol. 1, Acep, p. 31-33.
  • 1. Deux autres orientations furent proposées par Daisaku Ikeda en décembre 2003 : « La foi pour la santé et la longévité » et « La foi pour la victoire absolue ».
  • 2. Kosen rufu : Assurer un bonheur et une paix durables à l'humanité, fondés sur les valeurs humanistes du bouddhisme de Nichiren. Cette expression est tirée du 23e chapitre du Sûtra du Lotus.
  • 3. Victor Hugo, Les Misérables, « Cosette » II, VIII, 9.