Pour la seconde quinzaine du mois d'avril, des extraits de la nouvelle série de textes d’étude, intitulée Les bases du bouddhisme de Nichiren pour la nouvelle ère du kosen rufu mondial. Ces extraits servent de support aux réunions d’étude, lors de la seconde quinzaine de chaque mois.
« Établir l’enseignement correct pour la paix dans le pays »
Le bouddhisme de Nichiren est un enseignement qui permet aux êtres humains de transformer leurs conditions de vie et de développer un état de bonheur absolu au cours de cette vie. Par ailleurs, par cette transformation intérieure profonde de chacun, il vise à la réalisation de la paix dans l’ensemble de la société. Nichiren Daishonin enseigne ce principe dans son traité Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays.
« Établir l’enseignement correct » signifie promouvoir la foi et accepter l’enseignement bouddhique juste comme fondement de la vie des gens et faire du respect de la dignité de la vie le principe de motivation essentielle dans la société. « Pour la paix dans le pays » signifie réaliser la paix et la prospérité dans la société et garantir la tranquillité et la sécurité de tous les individus dans leur vie quotidienne.
Le mot « pays » ne désigne pas seulement une nation avec ses institutions politiques et les autorités qui le gouvernent. Dans ce traité, il désigne, à un niveau plus profond, la base sur laquelle s’appuie la vie quotidienne des gens et qui leur permet d’assurer leur subsistance. Dans ce sens, il ne désigne pas seulement l’organisation sociale formée par les êtres humains mais aussi la terre elle-même – l’environnement naturel.
Nichiren Daishonin avait la conviction que, dans un pays, c’est le peuple qui constitue l’élément central, comme le révèle sans aucun doute son usage fréquent, dans le manuscrit original de Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays, d’un idéogramme chinois comportant le caractère « peuple » inclus dans une figure rectangulaire pour désigner le pays (ou la nation). En fait, l’usage le plus habituel à l’époque consistait à placer dans cette figure rectangulaire le caractère « souverain » ou un autre caractère désignant un territoire militaire.
Nichiren écrivit aussi : « Un roi considère son peuple comme ses parents. » (Offrandes dans la neige, WND-II, 809) pour indiquer que les personnes au pouvoir devaient s’appuyer essentiellement sur le peuple. Plus encore, il avertit que les souverains « incapables de prendre en compte ou de comprendre les souffrances de leur peuple » tomberont dans les voies mauvaises (voir Sur la protection du pays, WND-II, 92).
Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays fut écrit pour que la paix soit réalisée dans le Japon de l’époque de Nichiren. Cependant, l’esprit sous-jacent de ce traité est d’assurer aux êtres humains paix et sécurité et, plus encore, de permettre la concrétisation de cette paix dans le monde entier et de garantir le bonheur pour toute l’humanité jusque dans un avenir très lointain.
Nichiren écrivit ce traité et adressa des remontrances aux autorités en place, en se fondant sur son désir de mettre un terme aux souffrances de ses contemporains. Il montra, par son exemple même, que les pratiquants du bouddhisme ne doivent pas se contenter d’une pratique bouddhique qui consiste seulement à prier pour leur propre illumination. En s’appuyant sur les principes et sur l’esprit du bouddhisme, ils doivent plutôt s’engager activement à rechercher des solutions aux problèmes et questions auxquels est confrontée la société.
Dans ce traité, Nichiren a écrit : « Si vous vous inquiétez de votre sécurité personnelle, ne devriez-vous pas tout d’abord prier pour l’ordre et la tranquillité aux quatre coins du pays ? » (Écrits, 26) Le bouddhisme Mahayana ne prône pas une attitude centrée sur soi qui consiste à détourner les yeux des problèmes de la société et à se retirer dans le seul monde de la foi religieuse.
De nos jours, la Soka Gakkai s’engage et accomplit des efforts pour résoudre des problèmes de dimension mondiale dans les domaines de la paix, de la culture, de l’éducation et des droits humains, en se fondant sur les principes et sur les idéaux du bouddhisme de Nichiren. Ce type d’efforts s’accorde lui aussi directement avec le principe et l’esprit d’« établir l’enseignement correct pour la paix dans le pays », énoncé par Nichiren.
Extrait de La jeunesse et les Écrits de Nichiren
D. Ikeda. Ce qui compte, ce sont les gens, ce sont eux qui représentent les fondations. Nous devons bâtir une société où les êtres humains vivent en paix et en sécurité, et pour ce faire, nous devons établir solidement les principes de la dignité de la vie et la dignité humaine. Chaque vie est précieuse, au-delà de toute mesure. Nous devons empêcher la tendance consistant à rabaisser la valeur de la vie et des êtres humains de prendre racine. Il nous faut absolument, au contraire, nous efforcer de créer une société qui reconnaît la valeur de la vie et du bonheur de chaque individu. C’est ce que signifie établir l’enseignement correct pour la paix dans le pays, au xxie siècle. (…)
Responsables de la jeunesse de la Soka Gakkai. « La révolution humaine d’un seul individu contribuera à changer la destinée d’un pays et, par voie de conséquence, celle de l’humanité tout entière. » Ce thème principal de votre roman, La Révolution humaine, exprime en termes contemporains cette idée de l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays. « Établir l’enseignement correct » signifie faire sa révolution humaine, et « la paix dans le pays » pourrait être remplacé par « changer la destinée de l’humanité tout entière ». (...)
D. Ikeda. Le mouvement Soka rapproche les êtres humains par le dialogue et revêt une importance exceptionnelle pour la société dans son ensemble. Comme vous le savez, le traité de Nichiren Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays se présente également sous forme de dialogue entre un hôte et son visiteur. (…) Ce qui compte, c’est d’engager un dialogue fondé sur une forte prière pour le bonheur de vos amis. Les mots que nous employons, lorsqu’ils sont imprégnés d’une telle prière, touchent immanquablement leur nature de bouddha cachée dans les profondeurs de leur vie.
[Daisaku Ikeda, La jeunesse et les écrits de Nichiren – Série de dialogues avec des représentants de la jeunesse du mouvement Soka, Acep, 2016, p. 60-70.]