Pour la seconde quinzaine d’octobre, nous proposons de prendre pour base l’étude sur un extrait des écrits de Nichiren Daishonin où il aborde la notion de Grand Voeu.
Extrait étudié
Je désire que tous mes disciples fassent un grand voeu.(…) On lit dans un passage du troisième volume du Sûtra du Lotus : “Nous vous supplions pour que les mérites obtenus grâce à ces offrandes s’étendent au loin et à chacun, afin que les autres êtres ordinaires et nous-mêmes puissions parvenir ensemble à la Voie du Bouddha.”
Nichiren, La Porte du Dragon, Écrits, 1013.
Extraits des commentaires de Daisaku Ikeda
Cette lettre est adressée à Nanjo Tokimitsu, alors âgé de vingt et un ans. Il luttait pour protéger ses camarades dans la foi au coeur de la période extrêmement difficile de la persécution d’Atsuhara.1
Dans cette lettre, Nichiren proclame : « Je désire que tous mes disciples fassent un grand voeu. »2 Faire un grand voeu » fait référence à kosen rufu, comme le dit Nichiren quand il écrit : « Le “grand voeu” fait référence à la propagation du Sûtra du Lotus. » (OTT, 82).
(…) Nous ne pouvons faire surgir la force nécessaire pour résister à de grandes persécutions ou à des épreuves nous touchant en tant que pratiquants du Sûtra du Lotus, si nous ne faisons pas de l’atteinte de la bouddhéité notre ultime objectif en cette vie et si nous ne nous dévouons pas au grand voeu du Bouddha de réaliser la paix dans le monde.
C’est pourquoi Nichiren déclare avec force : « Tous mes disciples doivent cultiver un fort désir d’atteindre l’illumination. » Une vie fondée sur ce grand voeu est véritablement profonde et invincible. (…)
Vivre pour son bonheur et celui des autres
Pour conclure, Nichiren écrit : « Je désire que tous mes disciples fassent un grand voeu (…) On lit dans un passage du troisième volume du Sûtra du Lotus : “Nous vous supplions pour que les mérites obtenus grâce à ces offrandes s’étendent au loin et à chacun, afin que les autres êtres ordinaires et nous-mêmes puissions parvenir ensemble à la Voie du Bouddha.”3 »
Ce passage se trouve dans le septième chapitre du Sûtra du Lotus « La parabole de la cité illusoire ». Comme l’indiquent les mots « tous ensemble », il est important de souhaiter le bonheur des autres en même temps que le sien. Ce grand voeu d’oeuvrer à la réalisation du bonheur pour soi et pour les autres, en cette vie-ci et dans toutes nos existences futures, est l’essence du bouddhisme Mahayana. Pour les pratiquants du bouddhisme de Nichiren Daishonin, le Grand Voeu signifie se dévouer à l’épanouissement de la Loi bouddhique. Un maître montre le chemin et prouve la véracité de cette noble manière de vivre, tandis que ses disciples prennent cet exemple pour modèle. Une nouvelle ère a commencé, celle où les bodhisattvas sortis de la terre, éveillés au bouddhisme de Nichiren, luttent ensemble pour la paix partout dans le monde. Notre mouvement représente l’alliance de ces bodhisattvas partageant le même grand goeu. Les successeurs, qui prendront la responsabilité de faire connaître largement la Loi bouddhique de Nichiren Daishonin, sont apparus dans chaque région du monde. L’avenir est entre leurs mains.
(Commentaires des Écrits de Nichiren, vol. 5, Acep, p. 123-140)
Le Grand Voeu est le coeur des Écrits
D. Ikeda. Le « grand désir de vaste propagation » [ou Grand Voeu] est le coeur des Écrits. Il est aussi le pilier spirituel de la vie du Daishonin. « Grand désir » désigne le voeu sans limite né de l'illumination du Bouddha. Il est le « désir originel de la vie » qui s'exprime dans le coeur du Bouddha éveillé à cette vérité que la vie elle-même n'est autre que l'entité de la Loi merveilleuse, la grande Loi unique qui englobe toutes les autres. « S'éveiller à » signifie se souvenir de ce désir originel. L'état de vie de la bouddhéité et le grand désir d'une vaste propagation sont une seule et même chose. Si bien que ce vaste état de vie se manifeste seulement chez ceux qui entreprennent de réaliser concrètement kosen rufu. Si nous nous soustrayons à la lutte qui consiste à « exercer cent millions d'éons d'efforts en un seul moment de vie » (GZ, 790) afin de réaliser ce noble objectif, nous ne pourrons pas révéler les potentialités les plus élevées de notre vie. Ce « seul moment de vie » est ce que l'on appelle « Bouddha » ou « Ainsi-Venu ». Le bouddhisme de Nichiren Daishonin enseigne que la vie du Bouddha est une réalité. C'est pourquoi Nichiren Daishonin nous exhorte à consacrer notre vie au grand désir d'accomplir kosen rufu. La vie de ceux qui partagent ce même désir, qui s'efforcent inlassablement de respecter l'engagement de réaliser cette tâche, sans reculer dans leur foi, en vient peu à peu à ne faire qu'un avec la vie du Bouddha, et en eux jaillit l'état de bouddha.
K. Saito. Autrement dit, partager ce grand désir c'est avancer sur la voie qui conduit à la bouddhéité.
D. Ikeda. Cette voie ne se trouve nulle part ailleurs que dans la lutte pour répandre l'enseignement et orienter les autres vers le bonheur. C'est ce que Nichiren Daishonin indique clairement dans l’écrit Choisir en fonction du moment (Écrits, 541).
Comme je le disais plus tôt, le bouddhisme, en définitive, c'est la pratique. Cela consiste à prendre personnellement une décision et à agir courageusement pour la réaliser, quels que soient les obstacles qui se présentent. Si nous n'ouvrons pas un chemin vers l'avant, ce que nous faisons ne peut pas être appelé pratique bouddhique. Nous n'accéderons à la voie qui mène à la bouddhéité qu'en faisant des efforts inlassables fondés sur la même détermination que celle du Bouddha.
K. Saito. C'est pourquoi Nichiren Daishonin exhorte ses disciples à « faire un grand voeu » et à « consacrer leur vie au grand désir d'accomplir kosen rufu ».
(Le Monde des écrits de Nichiren Daishonin, vol. 1, Acep, p. 14-16)
Boîte à questions pour favoriser les échanges
- Comment avez-vous approfondi la notion de « Grand Voeu » ?
- En tant que pratiquants du bouddhisme, nous nous efforçons
de transformer le karma de toute l’humanité.
Daisaku Ikeda écrit : « Quand nous nous dressons résolument
pour nous éveiller au noble idéal consistant à
aider les êtres humains à s’éveiller à leur bouddhéité
inhérente, la puissance et la force propre à chacun de
nous peuvent être multipliées par dix, voire par cent. »
(D&E-décembre 2012, 34)
Souhaitez-vous partager une expérience qui illustre le développement de vos capacités en relation avec vos efforts pour le bonheur des autres ?
Pour aller plus loin
- Le Monde des écrits de Nichiren Daishonin, vol. 1, Acep 2006, pp. 17-25, pp. 42-43, pp. 46-51.
- 1. ↑ Série de menaces et d’actes violents perpétrés à l’encontre de disciples de Nichiren dans le village d’Atsuhara , entre 1275 et environ 1283. En 1279, vingt fermiers croyants furent arrêtés sur de fausses accusations et envoyés à Kamakura, où ils furent sommés de renier leur foi. Aucun d’eux ne céda. Finalement, trois frères, Jinshiro, Yagoro et Yarokuro, furent exécutés par décapitation (les trois martyrs d’Atsuhara).
- 2. ↑ Cela correspond au voeu d'atteindre la bouddhéité soi-même et d'y mener également les autres.
- 3. ↑ Le Sûtra du Lotus, Les Indes savantes, chapitre 7, p. 136.