Lettre de Jean-Claude Gaubert, porte-parole du consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren
La société est un rassemblement d'êtres humains. Si nous avons à coeur de réaliser la paix, l'action pour y parvenir est le bonheur de chaque personne.
Partageons-nous sincèrement ce souhait ? Posons-nous la question… Nichiren, en écrivant : « La vie est le plus précieux des trésors »1, nous fait comprendre que chaque être vivant est la manifestation de la Loi merveilleuse. La paix sur cette terre se fera si le plus grand nombre de personnes font leur révolution humaine et placent le respect de la dignité de la vie et le bonheur absolu comme but fondamental de leur existence. Est-ce bien là notre préoccupation première ?
Le vœu de Nichiren fut de nous éveiller profondément à ce respect de la vie, et de tout faire pour que chaque être humain soit heureux. Ne pas y croire, c’est rester dans « l’obscurité fondamentale », y croire c’est manifester l’état de bouddha, c’est partager le même cœur que nos maîtres, c’est réaliser la paix. Espérons-nous y parvenir ou décidons-nous d’y parvenir absolument ?
On peut lire dans La Sagesse pour créer le bonheur et la paix : « […] il est important que nous récitions Nam-myoho-renge-kyo avec le vœu de réaliser kosen rufu (paix et sécurité) en décidant de tout notre cœur d’aider ceux qui nous entourent à devenir véritablement heureux. »2 Et, ailleurs : « […] animé par la passion de rendre kosen rufu inévitable grâce à vos efforts déterminés. »3
Ce désir, inhérent à la vie, est notre priorité absolue. Avoir le même corps que le Bouddha, ce n’est pas seulement prier pour manifester l’état de bouddha. Mais c’est vouloir et réaliser le bonheur de tous les êtres. Alors notre vie, libérée de l’ignorance, manifeste la bouddhéité, et toutes les difficultés deviennent nos moyens d’atteindre ce but.
Tous les efforts de notre maître ont consisté à nous faire prendre conscience de cette vision profonde de la vie humaine.
Bientôt, nous allons inaugurer la Salle de maître et disciple. Nous nous rendrons dans ce lieu imprégné de ce vœu de paix et de bonheur pour tous. Il ne s’agira pas de « visiter » un musée, emplis de nostalgie, mais de s’inspirer intimement de la façon dont nos maîtres ont réalisé la volonté du Bouddha.
Toda écrivait : « Là, se trouve la vie de M. Makiguchi. Je prends toujours la tête de kosen rufu depuis le siège de notre mouvement, au côté de M. Makiguchi. Comme le dit Nichiren, en citant les paroles du grand maître Tiantai : “Puisque la Loi est merveilleuse, la personne qui l’adopte est digne de respect ; puisque la personne est digne de respect, la terre l’est aussi”. »4
Préparons notre visite de la Salle de maître et disciple pour faire de ce moment une occasion de renouveler notre vœu éternel en nous disant : « Sensei ! Compte sur nous, nous accomplirons le vœu du Bouddha ! »